Le terme collapsus désigne de manière générale un effondrement (participe passé latin de collābī, tomber ensemble, tomber en ruine). Le verbe correspondant, « collaber », s'utilise en général pour désigner un objet mou et creux qui se dégonfle et dont les parois collent.
En médecine, on utilise le terme collapsus précisément pour désigner une chute de la pression d'un liquide corporel qui crée un « effondrement » d'un organe creux et mou. La plupart du temps, il est utilisé pour désigner le collapsus cardio-vasculaire (chute de la pression sanguine). Lorsqu'il se prolonge, le collapsus peut entraîner un état de choc, c'est-à-dire une souffrance cellulaire dû au déficit d'apport en oxygène à la cellule. Un état de choc ne débute pas toujours par un collapsus (par exemple, notion de choc « chaud » du sepsis), mais la souffrance cellulaire prolongée, en particulier myocardique, aboutit généralement au collapsus (notion de choc « froid »). Néanmoins, en pratique, les notions de collapsus et de choc se recoupent souvent, le collapsus (chute de pression artérielle) pouvant être considéré comme la première étape menant au choc (souffrance cellulaire).
Le collapsus cardio-vasculaire, est un effondrement de la pression sanguine, c'est lorsque la pression artérielle systolique est inférieure à 80 mmHg. Classiquement les causes peuvent être regroupées en 4 catégories :
Cette situation provoque un réflexe de préservation des fonctions vitales :
Les signes cliniques les plus évidents sont :
On évalue parfois l'état circulatoire par l'indice de choc, qui est fréquence circulatoire divisée par la tension artérielle systolique : en cas de collapsus cardio-vasculaire, la fréquence augmente et la tension diminue, donc l'indice augmente.
Le collapsus cardio-vasculaire, bien qu'étant un phénomène de défense, va provoquer en soi une détresse vitale qui peut mener au décès. Les premiers gestes consistent, après suppression de l'agression (protection, arrêt des hémorragies…),
Malgré la sensation de soif ressentie, il faut interdire à la victime de boire ou de manger : en effet, d'une part cela pourrait compliquer une future anesthésie, d'autre part, si la personne tombe inconsciente, cela peut mettre en danger sa respiration (l'estomac peut se vider et remplir les poumons). On peut éventuellement se contenter de mouiller les lèvres et la langue de la victime (à l'aide d'un brumisateur ou d'un mouchoir humide).
Au niveau secouriste, on mettra aussi la personne sous inhalation d'oxygène (9 L/min pour un adulte, 6 pour un enfant et 3 pour un nourisson). En absence de suspicion de traumatisme et si la personne est consciente, on a pendant longtemps recommandé de relever les membres inférieurs (« décubitus déclive », position dite « de Trendelenburg »), afin de ramener le sang vers les organes « nobles » (cœur, poumons, tête), mais cette technique n'ayant pas prouvé son efficacité, elle n'est plus recommandée en France. Cependant, cette position reste la norme dans d'autres pays comme l'Allemagne.
Au niveau médical, on pose une voie veineuse périphérique (garde veine) ou mieux, une voie veineuse centrale, afin d'apporter une perfusion de liquides qui va faire remonter la pression sanguine et arrêter le collapsus. Cela est valable pour tous les collapsus sauf ceux d'origine cardiogénique. On profite de cette voie pour injecter des médicaments vasopresseurs (c'est-à-dire qui font remonter la pression du sang, notamment en provoquant une vasoconstriction), ou des tonicardiaques qui vont stimuler le cœur et augmenter par ce biais, son débit. Dans certains cas, a été proposé la mise d'un pantalon antichoc, c'est-à-dire un pantalon qui va comprimer les membres inférieurs et faire remonter le sang vers les organes nobles.