Colique de plomb - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

La colique de plomb est le nom donné au plus courant des symptômes de l'intoxication aiguë par le plomb.
Il se caractérise par des douleurs souvent aiguës à l'abdomen.
Dans les cas les plus graves, il précède une paralysie, une encéphalopathie et la mort.

Histoire et définitions

Au XIXe siècle, le médecin français Louis Tanquerel des Planches qui a produit sa thèse sur la question du saturnisme, définissait la colique de plomb comme suit :

« Névralgie des organes digestifs et urinaires, produite par l'introduction et l'absorption du plomb à l'état moléculaire dans l'économie. Cette névralgie se trouve caractérisée par des douleurs abdominales vives, continues, mais devenant plus aiguës par accès ou crises, diminuant ou n'augmentant pas ou peu par la pression, accompagnée de dureté et de dépression des parois de l'abdomen, de constipation opiniâtre, de vomissements ou de nausées, d'excrétion des gaz intestinaux par la bouche, d'anorexie, de dysurie, de lenteur et de dureté des pulsations artérielles, d'agitation et d'anxiété. »

Plus tard, François-Louis Isidore (médecin français auteur d'un Guide du médecin praticien) en donne une définition réductrice, la considérant comme une affection produite par l'absorption du plomb, et dont les principaux symptômes sont :

- des coliques ;
- une constipation opiniâtre et ;
- des crampes tétanisant les membres.

Antoine François Hippolyte Fabre dira que cette colique n'est que :

« un des symptômes de l'empoisonnement saturnin ../.. Au demeurant - ajoute-t-il - de toutes les expressions de l'empoisonnement produit parle plomb et ses diverses préparations, la colique est sans contredit la plus fréquente ; ».
Il cite à ce propos M. Tanquerel des Planches, selon qui, « d'après un nombre imposant de faits, que la colique de plomb se présente, sur un total de 14 malades, dans la proportion de 12, 8 étant pris d'arthralgie, 2 de paralysie, 1 d'encéphalopathie ».

D'autres auteurs tel que Antoine François Hippolyte Fabre y associent une rétraction des testicules

Causes

Tanquerel, explique clairement, preuves à l'appui, dès la mi-19ème siècle, que la cause de ces coliques est :« L'application des molécules saturnines sur le surfaces d'absorption, leur passage dans l'appareil circulatoire et dans toutes les parties de l'économie, voilà la cause immédiate de la colique de plomb.
La solubilité de toutes les préparations saturnines, le plomb excepté, dans un grand nombre de liquides des règnes minéral, végétal et animal ; le degré de divisibilité extrême que leurs molécules sont susceptibles d'atteindre ; l'activité d'action de certaines surfaces absorbantes, rendent suffisamment compte de la fréquence des affections saturniues et de la colique en particulier chez les personnes exposées à l'introduction du plomb ou de ses composés dans l'économie.
(...) « Mais aucune substance n'a plus fréquemment donné lieu à la colique saturnine que les vins frelatés avec la litharge ou la céruse. Toutefois, dit M. Tanquerel, depuis que des mesures de police furent prises pour découvrir la falsification , on ne vit plus de coliques épidémiques causées par les vins durs et acerbes, comme au temps de Paul d'Egine, de Cetois, etc. (Loco- cit., p. 74.) ». Au dire de Bonté, Glatigny, Backer, etc., il n'était pas rare de voir autrefois en Normandie et en Angleterre la colique de plomb déterminée par du cidre lithargié » Tanquerel cité par Antoine François Hippolyte Fabre dans son « Dictionnaire des dictionnaires de médecine français et étrangers »

Les causes possibles sont variées. On les classes généralement comme suit :

  • absorption cutanée de plomb, surtout quand il fait chaud, ou quand l'épiderme est brûlé ou endommagé,
  • absorption par les muqueuses.
  • absorption par les voies aériennes (inhalation de vapeur de plomb, et ou micro- ou nanoparticules de plomb)
  • absorption digestive (ingestion d'oxydes de plomb, de petites particules de plomb (dans le gibier) ou de plomb moléculaire (par exemple dans le gibier d'eau lui même victime de saturnisme aviaire induit par l'ingestion de grenaille de plomb. Les alcools lithargiés ont été cause de nombreux cas de coliques de plomb. Tanquerel cite déjà - d'après différents auteurs - le cas de bombons colorés en jaune, vert, bleu, rouge, au moyen de diverses préparations saturnines (Loco cit., p. 88 et suiv.). Aujourdh'ui encore des cas de saturnisme dus à des bombons contenant du plomb, ou sur lesquels on a imprimé un dessin avec des encres contenant du plomb sont constatés (aux USA et Mexique notamment) ;

Des cas se sont manifestés sur tous les continents et sous tous les climats, dont par exemple suite à absorption de vin de bordeaux à Cayenne.

Le Dr M. Segond a ainsi observé à Cayenne 14 cas de coliques qu'il a associé au vin de Bordeaux importé là bas (presque le seul que l'on y boive à l'époque) « Or, il est d'autant mieux permis de soupçonner que ceux-ci peuvent être sophistiqués avec, la litharge, que le tableau que M. Segond fait de la colique végétale observée par lui à Cayenne offre un grand nombre de traits de ressemblance avec la colique de Madrid ». commente Antoine François Hippolyte Fabre).

M. Tanquerel, ayant recherché l'influence des climats sur la colique de plomb a « vu qu'ils n'en avaient pas d'autre que celle qui résulte de l'élévation plus ou moins grande de la température.

Page générée en 0.054 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise