Elle est large ; des chaînes de l’Altaï à l'ouest à la côte Pacifique dans l'Est, et du Sud Sibérie au nord de la Chine méridionale
La première population repérée en Amérique du Nord date de 1988. Cette coccinelle s’est rapidement montrée invasive, colonisant dans les années 1980 une grande partie des États-Unis (hormis - au début des années 2000) - le Montana, le Wyoming et quelques régions du sud-ouest des États-Unis (données non publiées citées par l'entomologiste RL Koch, dans une bibliographie d'Octobre 2003). Elle semble en voie d'occuper la niche écologique de nombreuses espèces parmi les 475 espèces de Coccinellidae vivant du Mexique à l’Alaska
En raison des espoirs qu’elle a suscité en matière de lutte intégrée contre les pucerons, c’est la coccinelle qui a été au XXe siècle la plus étudiée dans le monde, d’abord en Asie et à partir d’échantillons de souches indigènes chinoises avec par exemple des publications de Hukusima et Kamei. Research Bulletin of the Faculty of Agriculture, Gifu University 29: 53-66.), en 1970, Hukusima et Ohwaki en 1972, Yasumatsu et Watanabe en 1964, et à partir des années 1980 par des chercheurs européens et nord-américains (des aspects génétiques et concernant sa place dans l’évolution à la dynamique de population en passant par ses capacités en matière de lutte biologique intégrée), puis pour ses impacts potentiels sur des espèces non-cible (dont coccinelles autochtones) quand certaines souches introduites se sont montrées très proliférantes. Cette espèce est scientifiquement plus connue que d'autres, mais on explique encore mal son caractère invasif.
Érigée en symbole de la lutte biologique contre les « ennemis des cultures » tels que les pucerons, la coccinelle asiatique a été importée d'Asie pour cet usage. Des essais d’utilisations contre les pucerons ont été faits en Amérique du nord dès la Première Guerre mondiale ; en 1916, puis partout dans l'hémisphère nord et en Amérique du sud.
Après une histoire taxonomique mouvementée, cette coccinelle atypique est actuellement classée dans la tribu Coccinellini de la famille Coccinellidae après avoir été initialement (1773) nommée Coccinella axyridis Pallas., puis, et/ou Coccinella bisex-notata Herbst 1793, Coccinella 19-sinata Faldermann 1835, Coccinella conspicua Faldermann 1835, Coccinella aulica Faldermann 1835, Harmonia spectabilis Falderman 1835, Coccinella succinea Hop 1845, Anatis circe Mulsant 1850, et Ptychanatis yedoensis Takizawa 1917.
On lui a découvert de nombreuses sous-espèces, polymorphismes et aberrations de couleurs (Korschefsky, 1932). Certaines souches ont fait l'objet d'élevages et de sélections pour produire des auxiliaires de l'agriculture, avec notamment des souches aptères et/ou particulièrement voraces (mais qui se sont ensuite montrées agressives envers d'autres espèces que les pucerons, y compris d'autres coccinelles sauvages). En anglais, son nom commun et « multicolored Asian lady beetle » ou parfois « Halloween beetle » en Amérique du Nord ; en raison du grand nombre d’individus qui se rassemblent pour la migration d’automne, fin octobre, à l'époque d'Halloween en Amérique du Nord.
Après être restée discrète plusieurs décennies, elle s'est rapidement montrée invasive. Un premier foyer invasif a été détecté en Amérique du Nord-Est en 1988, puis un second en Amérique du Nord-Ouest en 1991. En 2001, deux populations invasives ont été observées en Amérique du Sud (Argentine) et en Europe (Belgique) tandis qu’un foyer était observé en Afrique du Sud en 2004. En Belgique par exemple, la vente de l'espèce en a été stoppée, mais la coccinelle asiatique est devenue la coccinelle la plus répandue à Bruxelles et en 2006-2007 elle a beaucoup progressé dans le nord de la France. En 2010, les routes d’invasion d'Harmonia axyridis ont été retracées à l’aide de marqueurs génétiques. Les résultats montrent que l’aire native (Asie) est à l’origine de deux foyers principaux en Amérique du Nord-Est et du Nord-Ouest. Ces deux introductions sont donc indépendantes, mais il est impossible de savoir si elles sont accidentelles ou proviennent de populations utilisées en lutte biologique. Les foyers invasifs d’Amérique du Sud et d’Afrique du Sud proviennent de la zone envahie en Amérique du Nord-Est. Enfin les populations invasives en Europe de l’Ouest sont issues d’un mélange entre des individus provenant d’Amérique du Nord-Est et des individus utilisés en Europe pour la lutte biologique, avec une contribution génétique de l’ordre de 40% pour ces derniers.
L'espèce est encore actuellement (juillet 2010) vendue dans les jardineries en France sous l'appellation "Coccibelle". La documentation indique en petit "(Harmonia axyridis, souche non volante, sélectionnée par l'INRA à partir d'une population naturelle)". La boîte de 60 larves est produite par Biotop à 06560 Valbonne. Et cela, malgré les dangers dénoncés par l'INRA lui-même.