Claude Allègre - Définition

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Carrière politique

Claude Allègre adhère au Parti socialiste en 1973. Il anime le « groupe des experts » du PS dans les années 1980.

Conseiller spécial de Lionel Jospin au ministère de l'Éducation nationale de 1988 à 1992, il est souvent qualifié, en raison de son influence, de « ministre officieux » ou de « vice-ministre » de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il est notamment l'initiateur du plan « Université 2000 ». Il propose une réforme profonde du système des classes préparatoires.

Il fait partie des conseillers de Lionel Jospin qui refusent le renvoi des jeunes filles musulmanes « voilées » des écoles publiques et s'oppose au projet de loi sur le port du voile islamique en France dans les établissements scolaires.

Ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie (1997-2000)

Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Claude Allègre est nommé, le 2 juin 1997, ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie dans le gouvernement Lionel Jospin.

Il entend réformer l'enseignement supérieur. Le 25 mai 1998, les quatre ministres chargés de l'enseignement supérieur d'Allemagne, de France, de Grande-Bretagne et d'Italie se retrouvent lors d'un colloque à la Sorbonne, à l'occasion de la célébration du 800e anniversaire de l'Université de Paris, pour lancer un appel à la construction d'un espace européen de l'enseignement supérieur. Lancé à l'initiative du ministre français du Ministère de l'Éducation nationale, le processus a pour objectif de favoriser les échanges universitaires (étudiants, enseignants et chercheurs) et de faire converger les systèmes universitaires vers des niveaux de référence communs.

L'initiative est progressivement reprise et développée par la plupart des gouvernements et des universités européens.

Il réforme la gestion du personnel enseignant, supprime les heures supplémentaires des professeurs et contribue à mettre en place le système de diplômes européen LMD . Il défend la nécessité d'un rapprochement de l'école et de l'entreprise et d'un « décloisonnement » des systèmes. A cet effet, il rencontre des chefs d'entreprise.

Ces réformes suscitent, dès octobre 1998, des protestations et des manifestations lycéennes qui dureront quelques mois.

En 1999 le ministre commence la mise en place de la réforme LMD, en conformité avec le processus de Bologne décidé par l'Union européenne. La Loi Allègre de 1999 sur l'innovation et la recherche permet dorénavant aux universitaires et aux chercheurs de créer une entreprise de type startup et de déposer des brevets.

Toutefois, sa gestion et ses annonces à la télévision et à la radio conduisent à une opposition croissante des syndicats enseignants (dont le SNES, alors présidé par Monique Vuaillat). Le 24 juin 1997, il prononce la phrase : « il faut dégraisser le mammouth ». Cette phrase sera l'emblème du conflit avec les enseignants. Les chiffres qu'il annonce en septembre 1997 sur le taux d'absentéisme des enseignants (12 %) sont supérieurs à la réalité (entre 5 % et 8 %). En plus de leurs revendications, les syndicats dénoncent de manière récurrente les paroles prononcées et le choix des termes. Il déclare par exemple : « Les enseignants ont quatre mois de vacances et, en plus, ils prennent leurs congés formation sur la scolarité ». De plus, un certain nombre de ses décisions passent pour autoritaires.

Il se retrouve par ailleurs isolé avec Pierre-Gilles de Gennes, en opposition à la majorité des physiciens français, lorsqu'il renonce à mettre en œuvre en France un projet de synchrotron de nouvelle génération,. Il préfère une participation au Diamond Light Source (le synchrotron anglais) pour des raisons budgétaires. Roger-Gérard Schwartzenberg, son successeur au ministère de la recherche, reviendra sur ce choix et lancera la construction du synchrotron Soleil.

Le conflit avec les enseignants conduit à des manifestations en mars 2000 qui contraignent Claude Allègre à remettre sa démission. Jack Lang lui succède au ministère. En plus de sa phrase « il faut dégraisser le mammouth » qui sera l'emblème du conflit avec les enseignants en 1997, Claude Allègre provoque par ses propos un certain nombre de discussions lors de son passage au ministère de l'éducation nationale. Des propos tenus en 1999 lorsqu'il était ministre de l'éducation (« Les maths sont en train de se dévaluer de manière quasi inéluctable. Désormais, il y a des machines pour faire les calculs ») ainsi que des propos similaires publiés en 1995 dans son livre La défaite de Platon, entraînent un vif émoi chez de nombreux enseignants et chercheurs français. Il en va de même de sa phrase, prononcée à La Rochelle le 30 août 1997 : « Les Français doivent cesser de considérer l'anglais comme une langue étrangère ».

L'hebdo satirique Le Canard enchaîné crée une polémique à propos de la déclaration d'Allègre qui, dans une émission de février 2000, confond « chute libre » et « chute dans l'air ». Suivent une série d'articles qui vont jusqu'à solliciter l'avis de Georges Charpak (Prix Nobel de physique) pendant que Claude Allègre maintient son erreur initiale.

Opposition à Ségolène Royal

Au sein du PS, après le retrait de Lionel Jospin, en 2002, il milite pour le retour de ce dernier à des responsabilités nationales. Au printemps 2006, il espère le voir se porter candidat et tente de s'opposer à la montée en puissance de Ségolène Royal pour la candidature aux élections présidentielles. Il soutient d'abord Dominique Strauss-Kahn pour les primaires socialistes de novembre 2006, puis Jean-Pierre Chevènement quand Ségolène Royal est investie. Chevènement finit par se désister en faveur de cette dernière.

En septembre 2007, il publie un livre d'entretiens avec Dominique de Montvalon. La Défaite en chantant revient sur l'échec de la gauche aux élections présidentielle et législatives du printemps. Il s'en prend à Ségolène Royal, dont il juge les capacités insuffisantes pour la présidence de la République, à François Hollande (« Il a foutu un bordel noir ») et à Lionel Jospin qu'il épargnait jusque là.

Aujourd'hui

Bien que militant depuis 1973 au PS, il décide de ne pas reprendre sa carte en janvier 2008. Nicolas Sarkozy, chez qui il avait été aperçu entre les deux tours de l'élection présidentielle, déclare en février 2008 qu'il aimerait bien travailler avec lui.

Le 28 août 2008, Nicolas Sarkozy, président en exercice du Conseil européen, a confié à l'ancien ministre socialiste de l'Éducation nationale Claude Allègre le soin d'organiser les Assises européennes de l'innovation.

Le 26 mai 2009, il annonce à l'AFP qu'il votera « sans états d'âme » et « sans hésitation » pour la liste UMP aux élections européennes du 7 juin.

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