Classification et liste des races ovines de France - Définition

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Introduction

En 2008 le cheptel ovin de France comptait 7 781 000 têtes dont 4 342 000 brebis allaitantes (production bouchère) et 1 589 000 brebis laitières (production de lait). En 1980, on comptait 13 127 000 têtes, 11 071 000 en 1990, 9 324 000 en 2000. Ce cheptel enregistre un déclin continu en France comme dans les autres pays européens.
Ceci n'est pas sans rappeler la dépécoration ou chute des effectifs de moutons (du latin pecus, pecoris : le petit bétail) que l'on a observée en France à la fin du 19ème siècle et au 20ème jusqu'en 1946, en rapport avec la chute des prix de la laine et la réduction de la main d'œuvre en agriculture. Initialement, le mouton fournissait lait, viande, cuir et laine. Aujourd'hui, seules les deux premières aptitudes fondent l'élevage ovin en Europe, l'exploitation pour la laine se faisant soit dans des pays possédant une main d'œuvre à moindre coût, soit dans des pays disposant de grands troupeaux et de grandes surfaces comme l'Australie.
A l'instar de ce qui existe en élevage bovin, on peut classer les races ovines en se fondant soit sur les relations phylogénétiques qui les unissent, en tenant compte de leurs attributs morphologiques et de leur région d'origine, soit sur leurs aptitudes.

Classification des races ovines françaises sur la base de relations phylogénétiques établies historiquement

En se fondant sur les travaux d'anciens zootechniciens, dont notamment ceux d'André Sanson, Yann Quemener a proposé une classification phylogénétique sur des bases historiques, appuyée sur les caractéristiques de morphologie et d'aptitudes que l'on observe aujourd'hui. De manière complémentaire, les informations biochimiques disponibles sont encore mineures mais elles sont intéressantes à considérer quand elles sont disponibles. Sur ces bases on distingue :

  1. Le groupe Mérinos
  2. Le groupe Flamand
  3. Le groupe des races de dunes (downs) ou collines britannique
  4. Le groupe du bassin de la Loire
  5. Les races du sud :
- le groupe pyrénéen
- le groupe du Plateau central
- les autres races d'affiliation incertaine

Le groupe Mérinos

Les moutons mérinos occupent une place de choix dans tous les traités de zootechnie ovine, notamment au 19ème siècle. On y rappelle que leur aire de répartition en Europe s'est longtemps limitée à l'Espagne et l'on s'accorde à leur reconnaître une origine spécifique qui, pour être géographiquement très incertaine (Afrique, Moyen-Orient), n'en demeure pas moins très ancienne. Ces éléments sont repris dans des ouvrages plus récents dont les auteurs, en regroupant certaines races sur la base de leur parenté avec les Mérinos espagnols (races de type mérinos) adoptent un principe de classement des races ovines basé sur les origines supposées de celles-ci qu'ils ne se risquent pas toujours à appliquer ailleurs. Dès lors la constitution, dans une classification qui a la prétention de ne se fonder que sur ce seul principe, d'un groupe "Mérinos" de différenciation ancienne, ne semble guère prêter à discussion.
En conséquence, l'histoire du Mérinos en France est suffisamment bien connue pour que l'on puisse affirmer qu'aujourd'hui cinq races françaises font partie de ce groupe :

  • Le Mérinos de Rambouillet
  • Le Mérinos précoce
  • Le Mérinos d'Arles
  • La race Est à laine Mérinos
  • L'Ile de France, cette race à viande spécialisée fait transition avec d'autres races situées dans d'autres groupes, d'origine composite et ayant du Mérinos dans leur ascendance, comme le Berrichon du Cher.

Toutes ces races ont en commun une toison très étendue à mèches carrées d'égale longueur (toison dite fermée) constituée exclusivement de brins de laine très fins (pas de jarre ni de poils). On note aussi une aptitude au désaisonnement (reproduction possible à contre saison c'est à dire au printemps, en jours croissants). S'agissant des quatre premières races susnommées qui se rapprochent le plus du type mérinos originel, on retiendra aussi la forte rusticité, l'aptitude aux parcours et à la transhumance en zones sèches ou de montagne (avec fortes amplitudes thermiques) ainsi que la grégarité (conduite aisée de grands collectifs d'animaux), qualités qui sont particulièrement exploitées chez le Mérinos d'Arles ou Mérinos de la Crau.

Le groupe Flamand

Ainsi que l'exprimait Grognier en 1841 la race Flandrine ou Flamande se différenciait des autres races élevées en France au 18ème siècle et de toutes celles d'Europe par la supériorité de sa taille. Ce mouton constituait pour les observateurs de l'époque un mouton idéal car prolifique ("les portées sont parfois doubles, voire triples"). Pour les anciens auteurs ce mouton Flamand est le représentant en France d'une population plus vaste occupant le nord-ouest de l'Europe. Les origines de cette population restent incertaines. Gayot, en 1867, précise " En Hollande, il a pris le nom de race de Texel, dans les Pays-Bas il a formé la race Frisonne, en Allemagne il a donné cette immense population qu'on a appelée les moutons Allemands, chez nous il a constitué la race Flandrine ou Flamande". Enfin pour Grognier, il n'est pas exclu que les "races Flamandes" aient produit les moutons à laine longue ou Longwool dont sont issues nombre de races britanniques.
En France, l'empreinte du mouton Flamand est patente sur le mouton Boulonnais ainsi que sur le mouton Texel importé des Pays-Bas. L'influence de moutons hollandais dans le quart nord-ouest de la France, en Normandie, en Bretagne et dans le Poitou est attestée par les auteurs du 18ème et du 19ème siècles. Dans ce contexte, on rattache au groupe Flamand l'ensemble des races ovines de l'ouest dites d'herbage et du littoral qui ont toutes en commun un fort enlainement avec une toison à mèches longues, une forte prolificité et une bonne lactation, un saisonnement très marqué de leur reproduction, certaines ayant aussi une grande taille (Bleu du Maine, Rouge de l'Ouest, Cotentin). On note aussi une adaptation commune à un élevage de plein air, en milieu herbager et humide.
Au bilan, on a dans ce groupe :

  • Le Texel
  • Le Boulonnais
  • Le Cotentin
  • L'Avranchin
  • Le Roussin de la Hague
  • Le Bleu du Maine
  • Le Rouge de l'Ouest
  • Le mouton de Belle Ile

Le groupe des races de dunes (downs) ou collines britannique

L'élevage en France d'ovins anglais en race pure trouve son origine dans les grandes vagues d'importation du 19ème siècle. A cette occasion, le Southdown en particulier s'est implanté en différents points du territoire. En revanche, l'implantation d'autres races comme le Hampshiredown, le Suffolk et le Dorsetdown est plus récente et s'est souvent produite durant la deuxième moitié du 20ème siècle. L'homogénéité de ce groupe est mentionnée dans les écrits d'anciens auteurs. Elles dérivent toutes plus ou moins directement du Southdown amélioré par John Ellman vers 1780 puis par Jonas Webb entre 1830 et 1860. La dénomination race des dunes britanniques, empruntée à André Sanson pour désigner cet ensemble, fait référence en fait aux collines calcaires du sud de l'Angleterre.
Le mouton Vendéen est intégré dans ce groupe compte tenu du rôle important joué par le Southdown dans ses origines. D'ailleurs le mouton Vendéen fut longtemps assimilé au Southdown, il s'en est démarqué en 1967, les éleveurs faisant valoir un format plus important ainsi qu'une prolificité plus importante à laquelle a pu contribuer la Flandrine.
Quant au mouton Charollais, son affiliation à ce groupe est plus contestable dans la mesure où il résulte largement d'une sélection opérée au sein d'une population largement métissée avec des moutons anglais longwool dont le Dishley. L'infusion de Southdown y est toutefois signalée, notamment par Lauvergne. On retient donc dans ce groupe :

  • Le Soutdown
  • Le Hampshire
  • Le Suffolk
  • Le Dorsetdown
  • Le mouton Vendéen
  • Le Mouton Charollais

Le Southdown se distingue par la très grande compacité de ses formes, son aspect râblé avec des membres plus ou moins courts selon le type. Les cinq premières races, en particulier, ont une toison étendue et fermée à mèches courtes, avec une pigmentation des zones découvertes plus ou moins étendues selon la race, notamment sur la face, le mouton Charollais avec une tête dégagée se rapprochant du modèle longwool. Doté d'une forte précocité, le Southdown peut avoir une adiposité marquée qui a été corrigée dans les autres races. Toutes ces races sont très bien adaptées à un élevage de plein air, en herbages.

Le groupe du bassin de la Loire

Les races du sud

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