Classification des psychotropes - Définition

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Classifications juridiques

Des classifications s'inspirent des conventions internationales ; celles-ci sans définir les termes classent ces produits en deux groupes :

  • les stupéfiants via la convention unique sur les stupéfiants de 1961 qui sont hiérarchisés selon leur dangerosité et leur potentiel médical ;
  • les psychotropes via la convention sur les substances psychotropes de 1971.

Elles sont critiquées par le milieu médical qui préfère considérer une consommation problématique plutôt que des types de produit.

Classifications selon le danger

Ces classifications ont surtout une portée juridique.

Classification de l'OMS (1971)

En 1971, l'OMS établit une classification des substances psychotropes en évaluant leur danger selon trois critères : dépendance psychique, dépendance physique et tolérance. Cette classification est cependant imprécise dans ses évaluations et la liste des psychotropes pris en compte est incomplète, le tabac ou les tranquillisants n'y sont pas pris en compte :

Dangerosité des drogues selon l'OMS (1971)
Drogue Dépendance physique Dépendance psychique Tolérance
Alcool moyenne à marquée moyenne à marquée certaine
Opiacés marquée modérée à moyenne marquée
Cocaïne aucune modérée à marquée aucune
Barbituriques moyenne à marquée moyenne à marquée substantielle
Amphétamines minime moyenne à marquée aucune
Khat minime moyenne à modérée minime
Solvants, inhalants minime moyenne à modérée possible avec certains produits
Hallucinogènes (LSD) aucune moyenne à modérée peut-être marquée avec certains produits
cannabis minime moyenne à modérée possible à fortes doses

Classification du rapport Pelletier (1978)

En 1978, Monique Pelletier (une avocate française) reprend la classification de l'OMS et l'applique à l'ensemble des psychotropes juridiquement réglementés dans son rapport de la mission d'études sur l'ensemble des problèmes de la drogue. Les évaluations sont plus claires et s'échelonnent de 0 à 4. La tolérance de la cocaïne et des amphétamines passent de « aucune » à « très forte ».

rapport Pelletier (1978)
Substance Dépendance psychique Dépendance physique Tolérance
Stupéfiants
Opiacés
Opium 4 4 4
Morphine 4 4 4
Héroïne 4 4 4
Morphino-mimétiques
Péthidine (dolosal) 4 4 4
Dextromaramide (palfium) 4 4 4
Dextrométhorphane (romilar) 4 4 4
Stimulants
Coca 3 0 2
Cocaïne 4 0 4
Hallucinogènes
LSD 1 0 0
Mescaline 1 0 0
Psilocybine 1 0 0
Haschisch 2 0 0
Cannabis 1 0 0
Médicaments détournés
Stimulants
Amphétamines 4 1 4
Méthamphétamines 4 1 4
STP 4 1 4
Hypnotiques et tranquillisants
Barbituriques 3 4 3
Non barbituriques 2 2 3
Tranquillisants 4 1 3
Analgésiques non opiacés
Pethacétine 4 0 2
Amydopyrine 4 0 2
Autres substances
Alcool 3 3 3
Tabac 2 0 2
Solvants volatils 3 1 4
  • Légende :

0 = nulle ; 1 = faible ; 2 = moyenne ; 3 = forte ; 4 = très forte

Code de la santé publique français (1990)

Largement inspiré des conventions internationales de 1961, 1971 et 1988 sur le contrôle des stupéfiants, le code de la santé publique français classe les psychotropes en quatre catégories (dont les deux premières, stupéfiant et psychotrope, furent établies par l'arrêté du 22 février 1990) en fonction de leur toxicité et de leur dangerosité :

  • Les substances stupéfiantes. Cette catégorie inclut les produits considérés comme les plus toxiques. Leur production, leur distribution et leur usage sont étroitement réglementés, voire interdits pour certains (héroïne). Cette catégorie liste plus de 170 plantes et substances parmi lesquelles :
    • Les stupéfiants de la convention de 1961 : coca, opium, cannabis et leurs dérivés (morphine, héroïne, méthadone, cocaïne, haschisch...)
    • certains psychotropes de la convention de 1971 : des hallucinogènes, les amphétamines, le MDMA...
    • des nouvelles drogues de synthèse comme la kétamine ;
    • le khat, l'acide lysergique.
  • les substances psychotropes. Cette catégorie correspond aux substances listées par la convention de 1971 mais qui ne sont pas listées comme stupéfiant. Cette catégorie liste notamment des médicaments comme des antidépresseurs, des benzodiazépines , des barbituriques, des tranquillisants, des hypnotiques, etc.
  • les médicaments inscrits sur les listes I et II, définis par l'article L.5132-6 du Code de la santé publique français. Ils ne sont délivrables que sur ordonnance "non renouvelable" (Liste I) ou renouvelable (liste II) ;
  • les substances dangereuses. Cette catégorie concerne les substances destinées à l'industrie, l'agriculture et au commerce et classées par les ministères concernés en huit sous-catégories (très toxique, toxique, corrosif, irritant, cancérogène, tératogène, mutagène). Cette catégorie liste notamment l'éther, ou les acides, etc.

Les substances dopantes relèvent d'une liste spécifique établie par les ministères des sports et de la santé et fixée par arrêté ministériel le 2 février 2000. Cette liste s'inspire grandement de la liste officielle du Comité international olympique (CIO).

Rapport Roques (1998)

En 1998, Bernard Roques, un professeur français membre de l'Académie des sciences, présente une approche globale considérant à la fois les propriétés pharmacologiques des produits psychotropes et les problèmes et risques sanitaires et sociaux liés à la consommation de ces produits.

Ce tableau est un extrait du tableau publié à la page 182 du rapport sur la dangerosité des produits par le professeur Bernard Roques et adressé au Secrétaire d'État à la Santé de l'époque, M. Kouchner, à l'issue des Rencontres Nationales sur l'Abus de drogues et la toxicomanie (France, juin 1998).

Facteurs de dangerosité des drogues
Héroïne
(opioïdes)
Alcool Tabac Cocaïne Psychostimulants Benzodiazépines Cannabinoïdes
(dérivés du Chanvre)
Dépendance physique très forte très forte forte faible faible moyenne faible
Dépendance psychique très forte très forte très forte forte mais intermittente moyenne forte faible(exceptions possible)
Neurotoxicité faible forte 0 forte forte 0 0
Toxicité générale forte
()
forte très forte forte forte très faible très faible
Dangerosité sociale très forte forte (cancer) très forte faible
()
faible faible

Le rapport Roques propose une nouvelle classification des psychotropes en ne considérant donc que les effets neuropharmacologiques qu'ils provoquent :

  • les analgésiques-narcotiques ;
  • les stimulants psychomoteurs ;
  • les psychomimétiques ou hallucinogènes ;
  • les dépresseurs centraux ;
  • les anxiolytiques.
Autre classification. Source du 24 mars 2007 article: Nutt, David, Leslie A King, William Saulsbury, Colin Blakemore. "Development of a rational scale to assess the harm of drugs of potential misuse" The Lancet 2007; 369:1047-1053.
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