Classes préparatoires littéraires - Définition

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Origine du nom Khâgne

Être cagneux, c'est avoir les genoux tournés en dedans (pieds écartés, genoux rapprochés). Dans la seconde moitié du XIXe siècle, ce mot de cagneux a été utilisé pour se moquer des universitaires, répétiteurs, professeurs ou autres normaliens, férus d'études classiques, toujours plongés dans leurs livres. Par exemple, le 21 février 1866, Edmond de Goncourt note :

« Je remarque que les fougueux célébrateurs du nu, des vieilles civilisations athlétiques et gymnastiques, sont en général de cagneux universitaires, au pauvre et étroit torse, enfermé dans un gilet de flanelle. »

En 1869, dans Le testament d'un blagueur, Vallès écrit :

« Il y en a en tuniques à collets verts, ce sont les normaliens; ils ont sur le crâne et au flanc un claque et une épée ! Une épée ! non, c'est sans doute dans ce fourreau de cuir qu'on place une plume d'oie à la barbe triste et au bec sale, la plume des cuistres ! Pourquoi une épée ? En voici un dans cet uniforme qui est cagneux, boiteux et tire la patte. Donnez-lui donc des béquilles plutôt ! »

Comme le précise Pierre Vidal-Naquet dans le premier tome de ses mémoires, c'est quand les premières classes de rhétorique supérieure (ancêtre de la première supérieure) sont créées que les cornichons, qui font de l'équitation et de l'escrime pour préparer l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, se mettent à utiliser cette moquerie à l'encontre des élèves de rhétosup, qui se consacrent à des activités intellectuelles et seront plus tard universitaires et professeurs. De là, les cagneux, puis la cagne. Les littéraires se mettent alors eux-mêmes à employer cette dénomination, mais vers les années 1910, élaborent l'orthographe pseudo-grecque khâgneux et khâgne, afin de la faire apparaître plus savante et d'occulter sa réelle signification.

Généralités sur l'enseignement

En Hypokhâgne, tous les élèves suivent un enseignement de 5h en français et en histoire, 4h en philosophie et langue vivante A, 3h en langue et cultures de l'Antiquité (2h de langue ancienne, latin ou grec, et une heure de culture antique) et 2h en géographie et langue vivante B. S'y ajoutent des enseignements optionnels, en arts, langue(s) ancienne(s), géographie et langue vivante B.

En Khâgne, les matières obligatoires et les horaires dépendent du type de classe suivie. Dans tous les types de khâgnes, les élèves doivent choisir une spécialité.

  • Khâgnes A/L et B/L. L'épreuve de spécialité compte autant que les autres matières à l'écrit, elle est légèrement surcoefficientée à l'oral. Les spécialités proposées sont :
    • en B/L :
      • enseignement de spécialité en sciences sociales,
      • langue vivante,
      • langue ancienne,
      • géographie
    • en A/L :
      • enseignement de spécialité sur programme en lettres, en philosophie, en histoire-géographie ou en géographie,
      • lettres classiques (c'est-à-dire les deux langues anciennes, le latin et le grec, et l'histoire ancienne),
      • langues vivantes, ce qui implique, à la fois une épreuve sur programme de première langue et l'étude d'une seconde langue vivante,
      • musicologie, histoire de l'art, études cinématographiques ou études théâtrales.
  • Khâgne Lyon (LSH). Les matières à option sont à peu près les mêmes qu'en khâgne A/L, mais les épreuves sont différentes

Réforme du concours d'entrée

Effective à partir de la session 2009, la réforme des concours d'entrée modifie les épreuves du concours A/L et des concours de l'ENS de Lyon afin de fonder une Banque d'épreuves littéraires (BEL). Certaines épreuves écrites obligatoires de ces concours (philosophie, histoire, langue vivante dès 2009, français à partir de 2010) deviennent communes. La singularité des deux écoles est maintenue dans les autres épreuves écrites obligatoires, dans les épreuves d'option et les épreuves orales, notamment en ce qui concerne le caractère généraliste des concours d'entrée à l'École normale supérieure (Paris).

L'un des objectifs de cette réforme est l'élargissement des débouchés des CPGE littéraires par l'adhésion de nouvelles écoles à la BEL, objectif qui a pour l'instant reçu peu de traduction concrète. Seul l'ISMaPP (Institut Supérieur du Management Public et Politique) a formellement rejoint la BEL dès sa première session. Les négociations avec les écoles de commerce et notamment avec la BCE (Banque Centrale d'Epreuves) sont en bonne voie, et la volonté des deux parties concernées de parvenir à un accord est telle qu'on peut raisonnablement espérer voir les écoles de commerce intégrer la BEL dans les quelques années à venir.

Il faut toutefois rappeler que l'objectif général d'élargissement des débouchés n'a jamais été pensé comme réalisable dans le très court terme, et qu'une période d'ajustement de quelques années est nécessaire et inévitable.

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