Cité-jardin - Définition

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Introduction

Cité-jardin Le Logis, Watermael-Boitsfort (Bruxelles)

La Cité-jardin est un concept inventé par Ebenezer Howard à la fin du XIXe siècle.

Son concept est mis en application par Raymond Unwin dans la réalisation des villes de Letchworth, Hampstead et Welwyn, à proximité de Londres.

Le concept initial

Diagramme des trois aimants d'Ebenezer Howard qui représente comment la cité-jardin associe les avantages de la villes et de la campagne sans les désagréments des deux

La cité-jardin de Howard est définie par les principaux points suivants :

  • une maîtrise publique du foncier (ce dernier appartient à la municipalité afin d'éviter la spéculation financière sur la terre.) ;
  • la présence d'une ceinture agricole autour de la ville (pour l'alimenter en denrées) ;
  • une densité relativement faible du bâti (environ 30 logements à l'hectare, bien que ce point ne soit jamais mentionné, mais seulement déduit) ;
  • la présence d'équipements publics situés au centre de la ville (parcs, galeries de commerces, lieux culturels) ;
  • la maîtrise des actions des entrepreneurs économiques sur l'espace urbain : Howard est un partisan de la liberté d'entreprendre tant que l'activité ne nuit pas à l'intérêt collectif. La présence ou non d'une entreprise dans la ville est validée ou refusée par les habitants via la municipalité.

À terme, la cité-jardin ne devait pas rester un élément solitaire, mais devait faire partie d'un réseau plus large constitué de cités-jardins identiques de 30 000 habitants sur 2400 hectares, elles-mêmes situées autour d'une cité-jardin plus grande d'environ 58 000 habitants. L'ensemble étant relié par un réseau ferré dense.

Dès 1903, Howard cherche à mettre en application ses principes urbanistiques, en réalisant la cité-jardin de Letchworth, à 60 km au nord de Londres, ville dont les plans seront réalisés par Barry Parker et Raymond Unwin. En 1919, il renouvelle l’expérience et crée Welwyn, d’après les plans de Louis de Soissons.

L'idée de décentralisation sera reprise au cours des années d'après-guerre comme base théorique du plan de développement du Grand Londres. De même, la réalisation des villes nouvelles autour de Paris ou de Lille sera fondée sur ce principe.

En dehors des réalisations effectuées en Angleterre, aucune autre ne reprendra le concept dans son intégralité. C'est ainsi que l'on qualifiera, par erreur, de cité-jardin, toutes les réalisations urbaines mariant construction et nature.

Les cités-jardins en Belgique

Comme en France, dans un premier temps, seule une minorité d'hommes politiques et d'urbanistes s'intéressent aux thèses développées par Ebenezer Howard. La situation change après la Première Guerre mondiale.

Contexte

On estime alors à 200 000 le nombre de logements manquants en 1919. Le gouvernement décide donc d'une politique volontariste de construction de logement social.

L'État belge décide notamment de subventionner des coopératives de locataires pour la mise en oeuvre de ces logements sociaux par l'intermédiaire des dommages de guerre allemands.

Un certain nombre de concours sont organisés dans l'immédiat après-guerre afin de proposer des modèles d'urbanisme pour ces nouveaux quartiers périphériques des villes et surtout de nouveaux modèles d'habitats avec des contraintes techniques, de coût et de confort moderne.

Les modèles développés

Les cités-jardins belges s'inspirent dans leur forme aux modèles venus d'Angleterre et des Pays-Bas, un certain nombre d'architectes belges ayant connu l'exil dans ces pays pendant la guerre. Cependant, contrairement au modèle d'Howard, ces quartiers ne sont pas des villes autonomes mais des banlieues résidentielles avec des équipements collectifs.

Les formes des bâtiments sont très différents d'une cité à l'autre : on retrouve des formes très traditionnelles d'habitat de style néo rural (cité du Logis Floréal à Watermael-Boitsfort par Jean-Jules Eggericx) à des formes très modernes et avant-gardistes (comme à Berchem-Sainte-Agathe par l'architecte Victor Bourgeois).

Parmi les différentes cités-jardins construites, on peut citer :

  • La cité Batavia à Roulers : construite à partir de 1919 par les architectes Bodson et Pompe ainsi que Doom et Vermeersch (100 logements) ;
  • La cité de Hautrage-Nord, dans la province de Hainaut, construite à partir de 1921 par l'architecte Antoine Pompe ;
  • La cité Zuid-Australië à Lierre, en Flandre Occidentale : construite avec une aide financière du Comité d'aide australien à partir de 1923 par l'architecte Flor Van Reeth (70 logements) ;
  • La Cité Mallar, située dans le quartier des Hougnes à Verviers, en province de Liège : réalisée en 1921 par l’architecte Carlos Thirion.

Mais les cités-jardins les plus célèbres ont été implantées dans ce qui était alors la banlieue de Bruxelles.

La fin des cités-jardins belges

Plusieurs facteurs concourent à abandonner ce type d'urbanisme :

  • La fin des paiements des dommages de guerre par les Allemands, qui supprime un apport financier non-négligeable dans les projets et qui engendre des difficultés financières aux projets déjà entamés ;
  • la peur de voir se développer des "banlieues rouges", notamment autour de Bruxelles ;
  • En 1930, le 3e Congrès International d'Architecture Moderne (CIAM) qui se tient à Bruxelles préconise les constructions en hauteur et rejette le modèle des cités-jardins. L'avant-garde architecturale se détourne de ces constructions.
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