Considérons une réaction dont l'équation bilan s'écrit :
Lorsque la réaction progresse, les réactifs de départ disparaissent alors que les produits se forment en respectant la stœchiométrie de la réaction, c'est-à-dire les proportions indiquées par les coefficients de l'équation bilan.
Si à la date t, la progression de la réaction se traduit par une variation des quantités
Ce rapport défini la variation de l'avancement de la réaction (noté
La vitesse molaire de réaction est définie par la dérivée de l'avancement de la réaction
Dans le cas fréquent de réactions s'effectuant dans un système de volume constant
Dans les unités du SI, la vitesse volumique s'exprime en mol.m−3.s−1 ou en mol.L−1.s−1.
Pour les réactions en phases gazeuse, on peut définir la vitesse par rapport à la dérivée de la pression partielle
On appelle loi de vitesse la relation qui existe entre la vitesse et tous les facteurs qui ont une influence sur celle-ci.
Parmi ces facteurs, on distingue d'une part les facteurs physiques (et en particulier la température) et, d'autre part, les quantités (ou les concentrations) des substances présentes dans le milieu réactionnel (et en particulier les réactifs).
La loi de vitesse peut se mettre sous la forme d'un produit de deux fonctions :
La loi de vitesse doit être établie expérimentalement à partir de séries d'expériences judicieusement conçues en faisant varier les différents facteurs
Dans certains cas, la fonction
À noter que les ordres partiels ne sont pas nécessairement égaux aux coefficients stœchiométriques, ils ne sont même pas nécessairement entiers ni positifs, ce peut être des nombres fractionnaires et même des nombres réels.
Si la loi de vitesse ne peut pas se mettre sous la forme d'un monôme avec les concentrations comme facteurs, on dit que la réaction n'admet pas d'ordre.
La température est le facteur ayant la plus grande influence sur la vitesse des réactions chimiques. Dans un très grand nombre de cas la vitesse de la réaction augmente d'un facteur 2 à 3 lorsque la température augmente de 10 degrés. La dépendance de la vitesse de réaction en fonction de la température a fait l'objet d'études expérimentales intensives à la fin du XIXe siècle. Plusieurs équations empiriques ont alors été proposées, mais c'est la Loi d'Arrhenius qui s'est imposée au début du XXe siècle. Cette loi a été vérifiée depuis pour un très grand nombre de réactions.
Selon la loi d'Arrhénius, la température intervient dans un facteur exponentiel
Outre son importance pratique, la loi d'Arrhenius a une grande importance théorique car elle est compatible avec la théorie des collisions qui permet de jeter un pont entre la représentation microscopique (à l'échelle des molécules) de la réaction chimique et l'observation macroscopique de sa vitesse.
Toutes les réactions ne suivent pas la loi d'Arrhénius. C'est en particulier le cas des réactions explosives, des réactions catalysées par les enzymes ou ayant d'autres modes d'activation que l'activation purement thermique (activation par rayonnement, par électrochimie ou par micro-ondes).
Par exemple, pour la réaction suivante : 2 HCl (aq) + Mg(s) → H2 (g) + MgCl2 (aq), la vitesse de réaction augmente lorsqu'on baisse la température.