Cinchona | |||||||||
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Classification classique | |||||||||
Règne | Plantae | ||||||||
Division | Magnoliophyta | ||||||||
Classe | Magnoliopsida | ||||||||
Ordre | Rubiales | ||||||||
Famille | Rubiaceae | ||||||||
Genre | |||||||||
Cinchona L., 1753 | |||||||||
Classification phylogénétique | |||||||||
Ordre | Gentianales | ||||||||
Famille | Rubiaceae | ||||||||
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Le genre Cinchona regroupe environ 23 espèces d'arbres ou d'arbustes de la famille des Rubiacées originaires d'Amérique du Sud, dont certaines produisent de la quinine.
Au XVIII et XIXe siècles, les naturalistes avaient du mal à distinguer les différentes espèces de Cinchona. Pour de la Condamine, « le [quinquina] jaune & le rouge n'ont aucune différence remarquable dans la fleur, dans la feuille, dans le fruit, ni même dans l'écorce extérieurement ». Les monographies publiées par Lambert en 1821, de Candolle en 1830, Weddell en 1849 et Kuntze en 1878 n'aboutirent à aucun consensus sur la nomenclature. Il fallu attendre l'époque de la Seconde Guerre mondiale, pour qu'une équipe étatsunienne constitue une collection importante de spécimens en Colombie et Équateur donnant la possibilité d'entreprendre une révision du genre. La présente classification est basée sur la révision de Lennart Andersson (1998).
Les espèces les plus importantes tant sur le plan pharmacologique que commercial sont
Les espèces du genre Cinchona sont des arbustes ou plus souvent des arbres pouvant atteindre 18 m de hauteur.
Les feuilles sont opposées, décussées, pétiolées et à marge entière comme chez la plupart des Rubiacées. Le limbe est membraneux à coriace.
Les inflorescences sont terminales sur les branches latérales. Ce sont des cymes comportant beaucoup de fleurs, en général pentamères. Elles sont bisexuées et hétérodistyles. La corolle est hypocratériforme, densément pubescente à l'extérieur, de couleur rouge, rose à pourpre (sauf chez C. micrantha et souvent chez C. calisaya où elle est blanche). Les étamines sont insérées dans le tube de la corolle.
Le fruit est une capsule, ovoïde à ellipsoïde.
Une longue et vénérable tradition veut que l'étymologie éclaire le sens profond des lexèmes. Avec Cinchona et quinquina, nous avons là deux beaux contre-exemples à cette thèse.
La source de ces deux termes remonte à un écrit sur l'écorce péruvienne de Sebastiano Bado, écrit en 1639 et publié en 1663. L'auteur, un médecin génois n'ayant jamais été en Amérique du Sud, raconte la belle histoire de la comtesse de Chinchon, épouse du vice-roi du Pérou, qui ayant contracté une fièvre tierce fut miraculeusement guérie par l'écorce d'un arbre local. Sur la foi de ce récit Linné créa le genre Cinchona (en oubliant en passant un h). Des études récentes montrent que ce récit est certainement apocryphe et que la découverte des propriétés médicinales de l'écorce du Pérou est redevable aux jésuites de Lima.
S. Bado fut aussi le premier à employer le terme de quinquina, jusque là les jésuites parlaient l'arbol de las calenturas « l'arbre de la fièvre ». Il justifia ce terme en prétendant que kinakina en quechua désignait l'arbre donnant l'écorce du Pérou. Malheureusement, on sait maintenant qu'il désigne un tout autre arbre : le Myroxylon peruiferum.