Bien que n'étant pas officiellement relié au récit de John Norman, Fencer of Minerva est une série animée japonaise qui contient de nombreux éléments et idées exposés dans la philosophie Goréenne
C'est justement cet aspect volontairement machiste du cycle de Gor qui a provoqué la censure du cycle par les féministes, lors des années 1980-90 et qui par opposition a suscité l’interêt de certaines communautés BDSM. Depuis quelques années, une culture de Gor ou pseudo-goréenne est véhiculée par des sites et des salons de discussion sur Internet à travers des jeux de rôle à caractère BDSM où l'on pratique une soumission virtuelle, sur Second Life par exemple. Les adeptes de cette "philosophie" se désignent eux-mêmes comme goréens.
Certains aspects de l'esclavage Goréen décrits dans les livres de la chronique de Gor - tels que la posture d’attente à genoux dite Nadu, ainsi que les autres postures de soumissionet la coutume existant dans les régions situées au nord de la zone tempérée où sont situées les cités-états, selon laquelle les vêtements de la kajira doivent laisser à découvert ses parties intimes, afin que l’accès à son sexe et à ses seins soit toujours librement offert à son maître, symbolisant ainsi sa docilité et sa constante disponibilité, sans que rien ne s’oppose aux désirs impromptus et impérieux de son maître, ni une improbable dérobade de la fille, ni l’obstacle du moindre voile si arachnéen fut-il — ont probablement été influencés par le roman érotique histoire d'O, maintenant devenu un classique. Le symbole kef gravé sur la cuisse gauche des kajirae n’est pas sans rappeler le cruel supplice d’O que son maître, sir Stephen avait fait subir à son esclave de plaisir en la marquant au fer rouge, à ses initiales, imprimant ainsi de manière indélébile son nom dans la chair tendre de ses globes fessiers. Dans les deux œuvres la prostitution des filles et les châtiments corporels les plus sauvages, tels la flagellation, font partie intégrante du dressage des esclaves femelles. Pour les mâles de Gor il est naturel d’offrir leur favorite à un hôte de passage qu’ils souhaitent honorer, ils n’admettraient pas qu’une kajira refuse de prodiguer ses faveurs et la châtieraient impitoyablement le cas échéant. Mais il est rare qu’ils aient à sévir, tant les kajirae ont admis dès l’enfance leur nature inférieure. Mais contrairement aux esclaves de Gor, l’héroïne d’histoire d’O est née libre et doit sans cesse renouveler à son maître ses vœux de servitude volontaire : Chaque fois qu’elle livre son corps aux grossiers appétits de ses violeurs ou qu’on lacère sa chair à coup de fouet, c’est comme si elle entrait en religion, d’où l’aspect très ritualisé des épreuves initiatiques qui prennent la forme de cérémonies interminables et inutilement cruelles. Pauline Réage ne s’est pas contentée du marquage au fer pour sceller le consentement de son esclave, elle a également imaginé de l’anneler, c'est-à-dire de percer les lèvres de son sexe d’un anneau pour y suspendre un disque (le triskell) proclamant une totale soumission à son tourmenteur adoré. Histoire d’O est pour beaucoup dans la vogue actuelle du piercing intime, dont la pratique jugée barbare à l’époque (et parfois confondue avec l’infibulation) est devenue le passage obligé de l’initiation des adeptes du BDSM avant de se banaliser dans tous les milieux et de devenir un accessoire érotique quasiment dépourvu de toute référence masochiste. Rappelons que les kajirae de John Norman ignorent le piercing des lèvres vaginales aussi bien que celui des tétons quoiqu’en pensent certaines adeptes des jeux Goréens encore imprégnés de culture BDSM classique.
Les pratiques Goréennes sont clairement des pratiques de soumission, mais elles ne relèvent pas vraiment du sado-masochisme, dans le sens où la douleur n’est pas recherchée pour le plaisir sexuel, qu’elle pourrait susciter chez le Maître ou l’esclave, au terme d’une douloureuse initiation au rituel compliqué comme dans le roman histoire d’O. Le Maître de Gor professe simplement que la femme est un être inférieur qui ne doit servir qu’à son bon plaisir et si elle désobéit, elle sera châtiée.Ainsi, bien que des Goréens peuvent s'engager dans des activités de type BDSM, celles-ci ne sont pas obligatoires pour les Goréens et leur style de vie professe plutôt que la douleur est à éviter, et est considérée comme un châtiment plus que comme une sensation érotisée.
La soumission Goréenne, est plus cérébrale, parfois virtuelle au cours des jeux en ligne où elle recherche davantage l’humiliation et l’assujettissement psychique de l’esclave que la souffrance physique. Elle n’en est pas moins dangereuse, car elle peut aboutir à des dérives sectaires. Sur Second Life ou Active Worlds, ces dérives sont plus présentes, mais des exemples ont été retrouvés dans le monde "réel".
Néanmoins, certains adeptes des pratiques BDSM ont trouvé une source d’inspiration dans le cycle de Gor et certains ont voulu faire de la Kajira une figure emblématique de la soumission féminine, dans des variations externes à la condition de la Kajira proprement dite (sado-masochisme, etc.)
La société de Gor est organisée de façon extrêmement rigide par un système de castes déterminées en principe une fois pour toute à la naissance (mais il existe des exceptions) ou acquise par mariage pour les femmes libres. Il en existe deux principaux groupes, les Hautes Castes et les basses Castes.
Il existe cinq hautes Castes qui concentrent entre leurs mains l’essentiel du pouvoir et de l’influence sur Gor, parce qu’elles élisent leur propres membres au conseil municipal, et donc votent les lois qui régissent la vie de tous dans leur ville. D’autre part elles sont les seules à accéder à la deuxième connaissance alors qu’on n’enseigne aux basses castes que la première connaissance, qui contient souvent une information délibérément fallacieuse. Par ordre d’importance, les cinq hautes Castes de Gor sont les suivantes : La caste des initiés (robes blanches), la caste des scribes (robe bleue), la caste des constructeurs (robe jaune), celle des médecins (robe verte) et des guerriers (robe rouge) .
Les basses castes sont beaucoup plus nombreuses, surtout si on compte les sous castes, caste des marchands, des tarniers, des musiciens et des poètes, celle des paysans, des bateliers, des tisserands etc… Au-dessous des plus basses castes on trouve bien sûr les esclaves qui n’ont aucun droit. Il est à noter que n’importe quelle personne libre, quelle que soit sa caste, peut être réduite en esclavage du jour au lendemain si elle est capturée par un guerrier d’une autre ville que celle où elle réside.
On ne peut faire grief à Norman de faire l’éloge de l’esclavage qu’il décrit dans ses romans mais on peut lui reprocher de présenter comme idéale une société où tout est organisé pour maintenir l’essentiel de la population dans l’obscurantisme, alors que l’élite a accès à des connaissances scientifiques très sophistiquées dont elle interdit la diffusion au prétexte de prévenir les guerres meurtrières provoquées par un armement de haute technologie.
L'aspect le plus controversé de cette saga reste la condition des femmes de la société goréenne, asservies ou du moins soumises aux hommes et devant satisfaire tous les désirs de ces derniers. Cet aspect du rôle des femmes se retrouve dans l'œuvre sous forme de nombreux passages décrivant soit les règles qui leur sont imposées soit une justification philosophique de cet état de fait. En effet, selon Norman, les femmes sont naturellement prédisposées à obéir aux hommes, et peuvent trouver le bonheur en acceptant cette situation.
Aux États-Unis, des féministes ont appelé au boycott des œuvres de Norman au cours des années 1980-1990 et obtenu la censure du cycle de Gor et son interdiction dans les bibliothèques.
Le jeudi 18 mai 2006, une maison de Darlington, dans le comté de Durham, au Royaume-Uni, a été perquisitionnée par la police qui avait reçu des plaintes signalant qu’une femme y était détenue contre sa volonté, mais un porte-parole a déclaré que cette femme était entrée dans la maison de son plein gré, et la police n'a trouvé aucune preuve d'activité criminelle. Lee Thompson, l'ex-gourou du groupe esclavagiste "Kaotian", affirme que les Kaotians ne sont pas Goréens, mais qu’ils sont meilleurs que les Goréens.
En Décembre 2008 Thompson a plaidé coupable face à l’accusation d’avoir "recruté une femme pour l’obliger à avoir des rapports sexuels sous la menace ou par l'intimidation" et a été condamné à trois ans de prison. Il a plaidé coupable après avoir accepté un accord avec l’accusation et l'expression «sous la menace» n’a pas été retenue au procès.