Chiropratique - Définition

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Critiques et controverses à propos de la chiropratique

Critiques des principes théoriques

La théorie de la subluxation, fondement historique de la chiropraxie est rarement évoquée avec les patients. les patients réguliers des chiropracteurs ne connaitraient souvent pas ses bases historiques. Pour certains, il s'agit donc d'une théorie fantaisiste qui ne correspond en rien aux critères scientifiques existants. Suivant ce raisonnement,en ignorant les données actuelles de la recherche scientifique, l'Académie de médecine française ne reconnait pas la chiropratique et met en 2006 en garde contre une pratique non contrôlée et que n'importe qui pourrait exercer[40]. Dans ce rapport politique l’Académie souligne sans en apporter de preuve,que les méthodes manuelles à visée diagnostiques et thérapeutiques prônées par l’ostéopathie et la chiropraxie s’appuient, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, sur des a priori conceptuels dénués de tout fondement scientifique. L’Académie sait très bien que ces méthodes sont, depuis toujours, pratiquées. Mais elle ne saurait les cautionner. Le président de la commission chargée de la rédaction de ce rapport connaissait pourtant la qualité de l'approche chiropratique puisqu'il déclare lors d'un entretien ;"Attention ! Les chiropracteurs utilisent aussi des techniques de manipulation mais ils veulent garder leur autonomie professionnelle par rapport à la médecine de soins et surtout vis-à-vis de l’ostéopathie. Ils se limitent à l’appareil locomoteur, à la lombalgie commune et à la cervicalgie courante. Leur souci majeur est d’éviter les accidents de manipulation et avant tout d’identifier les contre-indications possibles. Est-ce possible sans connaissances médicales et sans contact avec les médecins traitants ? Encore peu nombreux en France (450) ils sont très organisés aux États-Unis et surtout en Europe du Nord. Ils acceptent cependant de collaborer dans la recherche clinique et technique avec des médecins de médecine physique, des rhumatologues et des chirurgiens orthopédistes" l'amalgame du rapport est donc délibéré et politique, et entraina des protestations officielles tant du Doyen Ludes, citation p22 du rapport sur la formation des ostéopathes et Chiropracteurs remis au gouvernement français par le Pr Ludes , que des autorités chiropratiques françaises et une réponse scientifique de la SOFEC


Néanmoins, si le terme de subluxation est employé aujourd'hui par la chiropratique universitaire, il ne revêt plus du tout la même signification qu'au 19e siècle. Ainsi, la majeure partie des chiropraticiens se sont rapprochés des méthodes de la médecine scientifique, s'éloignant de plus en plus de ceux de leurs confrères attachés à une vision plus "mystique" de la chiropratique. Ce rapprochement n'a toutefois pas fait disparaître toutes les critiques.

Critiques de l'efficacité et de l'innocuité de la chiropratique

Des études indépendantes (par des assurances, des mutuelles, des chercheurs et des professeurs d'économie de la santé) mais que certains sceptiques estiment provenir du lobby chiropratique ont conclu que la chiropratique avait un effet au moins égal, voire supérieur, aux traitements médicaux dans le cas de lombalgies chroniques et que le rapport coût-bénéfice était incontestablement, pour cette pathologie, en faveur de la chiropratique. Quelques études mentionnent la Chiropratique comme efficace, mais sans déterminer son efficacité, ou concluent à l'inefficacité de la manipulation vertébrale effectuée par des physiothérapistes d'autres études en démontrent l'intérêt pour d'autres pathologies.][3][4]

On recense plusieurs cas d'accidents de manipulation, pouvant nécessiter des interventions chirurgicales pour libérer la moelle dorsale ou le cône terminal ou une racine du sciatique comprimés par une hernie discale post-manipulation. Néanmoins, selon une étude publiée par le chercheur chiropraticien australien Alan Terrett (Professeur Associé à l’Université des Sciences de la Santé), ces accidents de manipulations sont le plus souvent attribués abusivement aux chiropraticiens alors qu'ils sont finalement le fait de manipulateurs peu ou mal formés,étude confirmée par Wenban en 2006.

Offensive de l'AMA (1962-1987)

En novembre 1962, le docteur Robert Throckmorton, secrétaire de l'Iowa Medical Society présente son plan pour « contrôler et éliminer » les chiropraticiens de l'Iowa.

L'American Medical Association nomme Throckmorton conseiller spécial de l'AMA en septembre 1963 pour mettre son plan en action au niveau national et lui annonce que « la chambre des délégués » et la commission juridique de l'A.M.A ont décidé que « leur objectif était, principalement, l'élimination complète de la chiropratique ».

Le 2 novembre 1963, le Comité sur la chiropratique est rebpatisé « comité sur le charlatanisme » pour « éviter de donner une quelconque légitimité à la chiropratique ». Il effectuera des actions d'"information "jusqu'en 1968, mais le Congrès revient sur cette décision en 1972.

En 1968, chaque médecin est invité à placer dans sa salle d’attente un exemplaire de la brochure d'informationde l’AMA « chiropractic, the unscientific cult » (chiropratique, la secte non scientifique). Plus de 10 000 brochures sont distribuées dans les lycées pour informer les futurs étudiants en Chiropratique et leurs futurs clients. En 1969, un journaliste publie en partenariat avec l’A.M.A un livre : « A vos risques et périls ! ».

En 1971, ce « comité sur le charlatanisme » passe un accord avec la commission d’accréditation des hôpitaux afin de faire perdre leurs privilèges hospitaliers aux médecins « profitant du cadre de l'hôpital pour mettre en avant des pratiques charlatanesques », dont la chiropratique.

En 1975, un chiropraticien, Chester Wilk DC, et quatre de ses confrères de Chicago, portent plainte devant la cour fédérale, pour violation de la Loi anti-trust. Après un premier procès en 1981 la cour d’appel ordonne un second procès qui débute en juin 1987.

En septembre 1987, le juge Getzendanner déclare l’AMA, l’American college of radiology, l’American college of surgeons et l’American college of orthopedic surgeons coupables de conspiration illégale en vue de « contenir et d'éliminer la profession chiropratique, en désorganisant l’éducation chiropratique, le remboursement par les assurances, les relations avec les médias et le gouvernement, les relations interprofessionnelles, et d’autres activités de boycott en violation du Sherman Antitrust Act, jugement définitivement confirmé par la cour suprême des USA en 1990.

Le jugement de 1987 a considéré que l’AMA n’avait pas respecté les critères (b) ou (d) de la défense fondée sur les soins aux patients »Wilk et al. V. American medical Association (1987) Judgement (Northern district of Illinois, Eastern division No.76 C3777.).

Dès le milieu du procès, l’American Hospital Association affirmait « L’American Hospital Association désavoue spécifiquement tout effort illégal d’un quelconque groupe privé, concurrent pour « contenir », « éliminer » ou bien saper la confiance du public dans la profession chiropratique »[5](pages 100 &101)

Cependant, cette page de l'histoire semble être tournée, en effet avec le développement de la chiropratique universitaire, les chiropraticiens ont une place de plus en plus importante parmi les experts scientifiques de la pathologie vertebrale commune. Récemment dans le cadre de la Jone and Bone decade (2000-2010), les chiropraticiens ont participé en nombre, mais aussi dirigé la Neck Pain Task Force

Article dans The Guardian

Le 19 avril 2008, Simon Singh publie un article dans le quotidien britannique The Guardian critiquant la chiropratique. En réponse, l'association britannique de chiropratique (British Chiropractic Association) l'attaque en justice pour diffamation. À cette annonce, le Guardian décide de le soutenir et de prendre à sa charge les frais de conseil juridique ainsi que de payer les frais légaux du BCA dans le cas où Singh choisirait de régler l'affaire à l'amiable. L'affaire suit pour l'instant son cours, Singh ayant déclaré qu'il « s'opposerait fermement à cette attaque… La liberté d'expression est en jeu dans cette affaire. »

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