Avec huit sous-familles, plus de 5 000 espèces décrites dont 700 espèces rien qu'en Amérique du Nord, les chironomidés représentent une des plus importante famille de diptères.
Les anglophones les nomment aussi parfois « lake flies » (mouche des lacs) dans certaines régions du Canada, et « sand flies » (Mouche des sables) ou « muckleheads », ou « muffleheads » dans certaines zones des grands lacs aux États-Unis et « blind mosquitoes » (moustiques aveugles) en Floride.
La larve de chironome est bien connue sous le nom vernaculaire de ver de vase.
Les chironomidés sont des insectes de petite taille apparentés aux Ceratopogonidae, Simuliidae, et Thaumaleidae. Ressemblant beaucoup à des moustiques, ils sont communément confondus avec ces derniers.
On les en distingue facilement par :
L'oeuf de chironome est ovale, jaunâtre et translucide. Les oeufs sont pondus en paquets denses sur la ceinture d'objets flottants ou émergents, ou sur la berge au bord de l'eau.
La larve de chironome est souvent dite « ver de vase » en France. Elle est d'une couleur caractéristique rouge sang (hémoglobine), alors que l'adulte sera verdâtre.
Des soies fines et courtes sont présentes sur chaque segment.
Remarque : La larve est dite « bloodworms » par les anglophones, ce mot pouvant aussi en anglais désigner des vers polychètes vivant dans les sédiments marins (Glycera sp.)
Ces invertébrés (dont la femelle ne pique pas, à la différence des moustiques les plus connus) semblent jouer un rôle écosystémiquement important dans les zones humides riches en matière organique, voire nettement polluées (tant que ces polluants ne nuisent pas à leur cycle de développement). En outre, ils sont très prolifiques et procurent une source importante de nourriture à certains poissons et organismes aquatiques ainsi qu'aux oiseaux, chauve-souris, musaraignes aquatiques…
- Ils présentent une chimie du sang basée sur le cuivre là où la plupart des espèces utilisent le fer (d'où la couleur verdâtre de l'adulte). Ils contribuent donc à exporter le cuivre des sédiments vers l'écosystème où il est un oligo-élément important. Dans les cas où le taux d'oxygène de l'eau diminue vraiment trop, les larves viennent respirer en surface. - Comme chez les tubifex qui leur sont souvent associés ou qui les remplacent dans les vases encore plus anoxiques (les tubifex sont encore plus résistants à la pollution et au manque d'oxygène), leurs larves qui vivent dans le sédiment, dans une sorte de fourreau généralement vertical contribuent, mais bien mieux que celles des tubifex (qui sont plus petites et beaucoup plus fines) à faire circuler de l'eau (plus oxygénée) dans les sédiments superficiels. Elles sont très résistantes à nombre de polluants et elles contribuent à décolmater, aérer et oxygéner la couche superficielle des vases et sédiments des rivières.
- Après une pollution organique majeure ou durable, ces espèces font partie des espèces pionnières qui contribuent à la résilience de l'écosystème.