Chinchilla domestique - Définition

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Introduction

Chinchilla domestique
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Ordre Rodentia
Famille Chinchillidae
Genre Chinchilla
Hybride
Chinchilla laniger × Chinchilla brevicaudata
— auteur incomplet —, date à préciser

Le chinchilla domestique (Chinchilla laniger × Chinchilla brevicaudata) est un rongeur nocturne de taille moyenne, de la famille des Chinchillidés, originaire de la cordillère des Andes et vivant uniquement en captivité. Issu principalement de l'espèce sauvage Chinchilla lanigera, il a été très probablement hybridé dans une moindre proportion avec l'autre espèce sauvage, Chinchilla brevicaudata, encore plus rare car quasiment décimée pour sa fourrure au début du XXe siècle. Élevé en captivité avec succès depuis 1923, il a été sélectionné avant tout pour sa fourrure dense et soyeuse mais ce chinchilla domestique fait aussi partie depuis une quinzaine d'années des nouveaux animaux de compagnie (NAC). Contrairement aux espèces protégées sauvages, il n'est pas en voie de disparition. C'est le chinchilla le plus connu des fourreurs, des laboratoires et du grand public.

Nomenclature et systématique

Le chinchilla domestique est un animal hybride issu selon certains auteurs du croisement du Chinchilla lanigera et du Chinchilla brevicaudata, obtenu en captivité. Bien qu'il soit incapable de survivre à la vie sauvage (Mohlis, 1983), le chinchilla d'élevage n'est pas reconnu comme une espèce distincte par les classifications classiques .

Souvent appelé Chinchilla laniger par les éleveurs et les biologistes, il est alors assimilé au Chinchilla lanigera, son ancêtre sauvage (Walker, 1968), mais dans le langage courant le mot « chinchilla » désigne indifféremment le genre, l’espèce domestique et la fourrure de l'animal.

Élevage et domestication

La domestication du chinchilla est récente, puisqu'en dehors d'animaux isolés, l'espèce n'a été élevée qu'à partir du début du XXe siècle.

De 1895 à 1923 les tentatives d’élevage de l’une ou l’autre des espèces furent vouées à l’échec :

  • Le chinchilla lanigera pour cause de maladie ou de stress,
  • le chinchilla brevicaudata pour cause de faillite (les 300 individus obtenus furent vendus à l’export).

À partir de 1923, les chinchillas sont élevés en captivité avec succès par Mathias F.Chapman qui demanda l'autorisation au gouvernement chilien de capturer et de rapporter 11 individus aux États-Unis, dont 3 femelles. Ils sont donc issus de chinchilla lanigera sauvages, capturés près de Potrerillos, bien que leur fourrure soit moins recherchée.

Les fermes d’élevage se sont multipliées ensuite de par le monde, malgré de nombreux déboires financiers pour les petits éleveurs.

Entre 1936 et 1946, à la connaissance du gouvernement chilien, 132 chinchillas furent achetés par les États-Unis et 40 par la Norvège.

Au début des années 1950, au Chili, il y avait 4 principales fermes d’élevage totalisant 2000 chinchillas. On estimait que les fermes seraient rentables pour la fourrure à partir de 1000 femelles reproductrices et qu’alors les exportations de chinchillas pourraient cesser. À la même époque de nombreux pays européens comme la Norvège, l’Allemagne de l'Ouest, la Suède, la Suisse, le Danemark, l’Union soviétique ou l’Italie avaient des cheptels bien établis.

Évolution de l'espèce en élevage

Les animaux d'élevage étant issus de deux espèces sauvages ce sont des hybrides. Au fil des années sont apparues des mutations successives qui justifient sa qualification d'animal domestique.

Les essais de réintroduction au Chili de chinchillas d’élevage (Mohlis 1983) ainsi que les tentatives d’introduction en Californie, Tadjikistan ou au Chili ont échoué jusqu'à présent (Jiménez, 2006).

Problèmes génétiques

Le croisement des espèces sauvages entre elles a donné des mâles stériles et des femelles fertiles. On a pu croiser ces femelles avec les mâles des deux espèces mais les mâles de la portée obtenue sont stériles également (Morris, 1965).

Les élevages perpétuent l’espèce domestique, sélectionnée par croisement successifs avec toutefois des apports de rares individus des deux espèces sauvages (Jiménez).

Les robes

Chinchilla silver mosaïque avec des taches gris foncé.

De multiples variétés sont obtenues par croisements successifs.

Pour savoir comment seront les petits d'une portée il existe des calculateurs de croisements sur Internet.

Attention : toutes les couleurs de chinchillas ne peuvent pas se reproduire entre elles. En effet, les mutants possèdent des gènes létaux qu’ils ne faut pas croiser. D’une manière général, les mutants dits “velours” (velvet en anglais) ne doivent pas être croisés entre eux. Il faut se méfier également du gène “wilson”. Un chinchilla standard peut se reproduire avec n’importe quelle couleur.

Élevage et éthique

Chinchilla domestique standard chez un particulier, conservé en cage à cochon d'Inde, inadaptée faute d'une hauteur suffisante pour sauter.

Les conditions d'élevage du chinchilla, comme pour tout animal captif, doivent répondre à des normes minimales assurant son bien-être.

En 1994, des films montrant la mise à mort par électrocution génitale dans une ferme de Sonoma Valley, Californie, ont dénoncé la cruauté et la souffrance du procédé. L'association médicale des vétérinaires américains précise dans ses directives qu'un tel mode d'euthanasie ne devrait être pratiqué que sur des animaux déjà inconscients.

En 2001, une étude européenne (CCSBA) des élevages a dénoncé la cage standard comportant des sols grillagés comme ne correspondant pas à leurs besoins. Les chinchillas qui sautent se blessent en se cognant au plafond trop bas pour eux. Les animaux développent des conduites anormales comme l'automutilation : ils s'attaquent entre autres à leur propre fourrure en la mordant. La méthode de mise à mort pour les chinchillas est l'injection.

  • En Suisse, une législation rigoureuse interdit l'élevage intensif en cages.
  • Les Pays-Bas, puis le Royaume-Uni en 2003, ont interdit l'élevage du chinchilla.

La fourrure de l'Orylag ® issu du lapin Rex a une douceur et un coloris presque comparable. De plus sa peau est plus solide et plus grande que celle du chinchilla. L'INRA tente de la remplacer peu à peu dans la faveur des grands couturiers. D'autant plus que la chair de l'Orylag est appréciée, ce qui atténue pour certains les problèmes d'éthique.

À l'heure actuelle aucune réglementation internationale ne statue de façon satisfaisante sur les conditions d'euthanasie des chinchillas élevés pour leur fourrure. Les pratiques courantes impliquent une forte souffrance pour l'animal. Il s'agit généralement d'électrocution (impliquant environ une minute d'agonie douloureuse) ou la rupture des vertèbres cervicales, qui donne suite à des convulsion et ne garantit pas a 100% des cas la mort immédiate de l'animal. De plus, les conditions de vie nécessaires au bien-être des animaux (cages de très grands format), ne sont pas appliquées de façon systématiques.

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