Chaulmoogra - Définition

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Introduction

Taraktogenos, Tropenmuseum

Le chaulmoogra est un terme général désignant tout d'abord un arbre, l' Hydnocarpus kurzii  (en) ou Taraktogenos Kurzii King (Gynocardia Plainii, Hydnocarpus Heterophyllus Kurz.) et ensuite un médicament naturel, l'huile produite par cet arbre mais aussi par les semences des arbres du genre des Flacourtiacées contenant des acides gras chaulmoogriques et hydnocarpiques, et qui a servi dans le traitement de la lèpre, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle : Les pépins donnent un liquide à l'origine blanchâtre puis une huile grasse et brune, d'odeur nauséabonde que les indous et chinois utilisaient depuis des millénaires pour guérir les lésions de cette maladie.

Hydnocarpus

L'arbre Hydnocarpus , (étymologie , du grec uδνον (hýdnon) = éponge und χαρπoς (karpós) = fruit) en sanskrit Tuvaraka porte des noms multiples suivant les espèces : il se nomme Chaulmugra ou Calmogra écrit चौमुगरा en hindi, et en persan, en kannada Chalmogra yenne mara, Mirolhakai, Surti, Suranti, Toratti Sarvolu, Thuvaraka, Kowti, en telugu Neerudu ou Neeradimuthu en tamil et malaya Marotti, urdu Jangali Badam, Kalaw, Kalawsoet Maikrabao en birman , Assam Memtam, Lamtami 毯利大風子 en chinois. Le terme « chaulmoogra » désignait plusieurs arbres de cette famille des Hynocarpi . Le Krabao désigne le fruit de l' Hynocarpus Anthelminthica.

Les savants ont longtemps cherché quelle variété d' Hydnocarpus produisait la meilleure huile médicinale, jusqu'à la découverte du Taraktogenos Kurzii en Birmanie par le Dr Rock, en 1920 et encore ensuite dans les années 1930 car les huiles vendues sur les marché sous ce nom étaient en réalité souvent une huile falsifiée composée d'huile des graines de variétés différentes d'hydnocarpus : Le véritable « chaulmoogra » (huile et médicament) provient de l'espèce Hydnocarpus wightiana ou du Taraktogenos kurzii , arbre désigné en birman par le mot Kalaw de la famille des Flacourtiacées, dont les fruits ressemblent à de grosses oranges, Tuvakara en sanskrit, découvert en Birmanie en 1920 , et qui pousse aujourd'hui après importation en Inde en Malaisie, Annam et au Myanmar (Birmanie), Sri-Lanka, Philippines, Brésil et à Java.

Par extension le «  chaulmoogra » (médicament) désigne aussi l'huile médicinale produite par différents arbres et les autres variétés d'Hydnocarpi : Hydnocarpacées : Asteriaostigma, Taraktogenus et Hydnocarpus, (laurifolia, pentandra, ilicifolia, wigthiana, anthelminthica, castanea, kurzii) Gynocardiacées et Oncobées en Afrique.

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Utilisation

Composition

L'huile de Chaulmoogra contient de l' acide hydnocarpique, de l' acide chaulmoogrique, de l' acide gorlique, de l' acide myristique et de l' acide palmitique , de l’ acide oléique et acide linoléique ainsi que des insaponifiables . Elle tiendrait des vertus curatives très améliorées de la peroxydation (P. Baranger). Une étude donne ces chiffres : acide chaulmoogrique 21.0%; hydnocarpique 19.6%; palmitique 5.8%; myristique 5.9%; gorlique 26.6%; oleique 11.3% and linoleique 4.4%.

Traitement contre la lèpre

En 1854, le physicien Frederick John Mouat professeur à l'Hôpital Médical du Bengale, l'introduit en occident, soignant ses malades avec une lotion externe de chaulmoogra et la poudre en voie orale : il en prescrit au début, trois graines par jour, ou bien six trois fois par jour. Il observa que les médecins indiens dépouillaient les graines de l' écorce, les écrasaient, les mélangeaient avec du beurre ou de l'huile, et enduisaient les parties malades de cette pommade plusieurs fois par jour, en prescrivant de ne pas manger d' aliments salés.. Les chinois l'utilisaient aussi depuis des siècles contre la lèpre, se fournissant à Java. Des différentes mixtures à base de chaulmoogra, celle de Heiser et Mercado en 1913 à base d'huile camphrée, résorcine et éther, fut la plus employée ensuite.

Elle fut ensuite utilisée dans le traitement de la lèpre, à partir de 1874, à l'Hôpital de Madras mais fut surtout utilisée en médecine contre la lèpre à partir de 1940.

Jacobsen et Levy ont trouvé dans les années 70 que cette huile inhibait la multiplication des mycobactéries comme le Mycobacterium leprae.

Mais cette huile trop épaisse administrée sous forme de gélules, de lavements puis d'injections sous-cutanées et intra-musculaires (Tortoulis) faisait éclater les seringues et provoquait de grandes douleurs lors de son injection et elle était d'un goût désagréable en médicament, sous forme de gélules enduites de gélatine provoquait un dégoût insurmontable et des vomissements : elle était donc mélangée avec du rhum ( mixture de Jeanselme : un mélange d'huile de vaseline camphrée , Albert Schweitzer la mélangeait avec de l’huile de sésame ). Elle était aussi mélangée à du camphre ou du chloroforme. L'Ecco de Muir de Calcutta , professeur à l'École de Médecine tropicale était un mélange d'éthylester d'Hydnocarpus, créosote et camphre, huile d'olive, en doses croissantes , il prescrivait aussi l'iodure de potassium. La lèpre fut alors traitée à partir de 1941 par les sulfones, puis les Clofazimine et Rifampicine dans les années soixante. A La Réunion le P.Clément Raimbault la remplaça par une autre huile, moins coûteuse et plus facile à injecter, le dolno ou Huile de Tamanu.

Il est aussi possible d'associer cette huile à des graines de trèfle, Psoralea corylifolia (en) (Fabacées) connues en Inde et dans le Susruta Samhita sous le nom de Balochi,Babchi,Bakuchi, Bakuci ( de deux espèces : blanc, sveta ou noir krsna ) et Bu Gu Zhi en Chine et contenant des psoralènes pour soigner la lèpre car cette plante soigne les maladie de la peau.

Types de préparations

  • Huiles
  • Gélules
  • Poudre
  • Emulsions ( Pommades)
  • Ethers (Antileprol)
  • Savons (Krabaoates)

Autres usages

Elle est aussi  : Anti-bactérienne, anti-inflamatoire, elle traite les dermatoses, l'eczema et le psoriasis, cicatrise les blessures, calme l' arthrite et les rhumatismes, les ulcères, et scrofules, l'herpès et la syphilis . Elle est aussi utilisée en cosmétique, dans les crèmes et lotions.

  • En 1894, le médecin Tortoulis Bey, du Sultan Hussein Kamal guérit un copte de 36 ans de la tuberculose par injections sous-cutanées de chaulmoogra : ce sont les premières injections de chaulmoogra .
  • En 1936 Pierre Baranger, professeur à l' Institut Pasteur préparant une thèse sur l'huile de chaulmoogra, découvre que l' huile de Chaulmoogra aurait une efficacité cinquante fois supérieure mélangée à du cholestérol, et dans les années 1950-60 que ses vertus thérapeutiques sont améliorées par la peroxydation en voayant que les Hindous laissaient leurs jarres d’huile exposées au soleil ce qui entraînait une péroxydation naturelle : le péroxyde de chaulmoogra (huile totale) est enrichi en stérols par addition de cholesterol : et cela permettrait de traiter le cancer ;.
  • En 2009 Jacques Lecler trouve une autre utilisation du chaulmoogra en combinaison avec des guggulipides en thérapeutique et en cosmétique en particulier pour le traitement de la cellulite

Le « chaulmoogra africain » est l' Huile de Gorli. Il est produit par des Oncacées.

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