Le château actuel a vraisemblablement remplacé une construction plus ancienne — comme cela a été le cas pour bon nombre de demeures nobles — à partir du moment où les anciennes fortifications ont perdu une grande partie de leur efficacité avec les progrès de l'artillerie. En effet, au milieu du XVe siècle (soit avant l'actuelle construction), Michel le Verrier est déjà appelé "Seigneur du Repas, de Lougé, de Crèvecœur".
Le style du monument permet aux spécialistes de dater le château actuel du début du XVIIe siècle (certains précisent même entre 1605 et 1615, soit en majeure partie sous le règne de Henri IV.) Bâti selon le style Henri IV de France, la bâtisse entourée de douves est disposée en forme de « U » autour d'une cour. Le corps de logis, traversant, est composé de deux étages ; à chaque extrémité du corps principal se trouvent deux pavillons an ailes, à l'aspect robuste. Ce corps principal est situé face au pont-levis, au fond de la cour. Deux ailes en retour d'équerre abritant deux galeries à l'étage, supportées par des linteaux à encorbellement sur collines jumelées, donnent accès à deux pavillons venant clore la composition. L'ensemble forme un édifice d'une homogénéité parfaite, entouré de fossés avec une cour bien fermée. Côté cour, le château s'ouvre sur une longue perspective arborée. Sur l'arrière, le château donne sur un petit jardin à la française. Un large perron, à double évolution dans l'axe de la cour d'honneur, conduit à un vestibule dallé de marbres disposés en mosaïque. Le château présente une impressionnante collection de cheminées en granit, dont l'une repose sur deux colonnes doriques de quatre mètres de hauteur. Dans le pavillon de gauche en façade qui contient un appartement particulier, il est décrit en 1967 un plafond peint par Le Brun, représentant un sujet mythologique, une victoire ailée distribuant des couronnes. Le château du repas renfermait encore au début du XXe siècle une impressionnante collections de meubles précieux, tapisseries anciennes et lambris, que quatre ventes successives ont achevé de disperser. Il n'en reste, particulièrement après le passage de Noriyoshi Ishigooka, presque plus rien. Il est à déplorer quelques initiatives malheureuses de ce propriétaire quant à la décoration intérieure peu en harmonie avec le lieu et son histoire, tout comme le bétonnage antisismique et quasi irreversible des allées centenaires de la propriété. La propriété compte également l'ancienne église de la commune du Repas, ainsi que le presbytère.
En 2007, l'ensemble de la propriété menaçait ruine. L'actuel propriétaire a sauvé l'église et le presbytère en 2008 en restaurant toutes les couvertures, et poursuit actuellement son titanesque travail de sauvetage sur les couvertures du château. L'architecte en Chef des Monuments Historiques en charge du dossier est Daniel Lefebvre.