Château de Versailles - Définition

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Aux origines du lieu

C'est en 1038 qu'apparaît la première mention de Versailles, dans une charte de l’abbaye Saint-Père de Chartres. Hugo de Versaillis est l’un des signataires. Au Xe siècle, des moines défrichent le terrain et fondent l’église prieuré de Saint-Julien.

En 1429, deux seigneurs, Guy et Pierre de Versailles, sont mêlés à la vie de Jeanne d’Arc. Pierre était à Bourges, quand on examina la Pucelle; quant à Guy, chanoine de Tours, il participa au procès de Jeanne d’Arc. À la fin de la guerre de Cent Ans, le petit bourg se présentait dans un triste état: ses maisons pillées et dévastées sont abandonnées, et le château est en ruine. C’est la famille de Soisy qui relève les bâtiments détruits, composés d’un corps de logis principal et d’une aile en retour, précédés d’un portail encadré de deux tourelles.

Le nom d’un petit bourg, Versaille-aux-bourg-de-Galie, apparaît dans un texte daté de 1472. Les seigneurs de Versailles relevaient directement du Roi. Leur modeste château dominant l’église et le village se dressait sur la pente méridionale de la butte sur laquelle sera construit le futur château.

En 1475, Gilles de Versailles, seigneur de Versailles, cède ses droits sur Trianon à l’abbé de Saint-Germain. L’acte de vente est la première mention de ce nom. Trianon était un village acheté puis détruit par Louis XI dans le but de construire sur ces nouvelles terres du domaine royal une maison à collationner. Cherchant à fuir en famille le protocole trop pesant de Paris, le roi était à Trianon plus proche des siens. Premier caprice royal de Versailles, Trianon, comme plus tard Marly, demeure un lieu de détente, loin de l’étiquette et des fatigues du pouvoir.

En 1561, le domaine est vendu à Martial de Loménie, secrétaire des finances de Charles IX, qui l’agrandit pour atteindre 150 hectares.

En 1572 : le 24 août, Loménie est assassiné lors de la nuit de la Saint-Barthélemy. L’Estoile rapporte dans ses Mémoires que la reine Catherine de Médicis « fit étrangler, dans l’intérêt du comte de Retz, pour lui faire avoir le château de Versailles, le secrétaire d’État Loménie, qui en était possesseur. » Ce crime n’est peut-être pas authentique, mais il n’est pas invraisemblable.

L'année suivante, Albert de Gondi (baron de Marly), comte de Retz, un des Florentins qui accompagnent Catherine de Médicis en France, devient propriétaire du château et de la seigneurie de Versailles en rachetant le domaine pour 35 000 livres.

En 1589, un mois avant qu’il ne devienne roi de France, le roi de Navarre séjourne à Versailles. Revenant de Blois, il s’y arrête du 7 au 9 juillet et est reçu par Albert de Gondi ; il y retourne en 1604 et 1609. Entre temps, en 1607, le dauphin, qui deviendra Louis XIII, fait sa première chasse à Versailles.

En 1616, Albert de Gondi cède la seigneurie à son fils Jean-François de Gondi.

Jardins de Versailles

Cette section est une description des jardins du Petit Parc de Versailles.

Versailles depuis la Révolution

La Révolution

1793-1796 Dans la tourmente

Carte de Versailles en 1789

Versailles vit l’apogée de la France des Bourbons, mais aussi sa chute : c’est à Versailles que se tinrent les États généraux de 1789.

Le 5 octobre 1789, malgré la pluie, le peuple de Paris conduit par des femmes marche sur Versailles, ou il se heurte aux grilles du château. Une fusillade éclate. Le peuple envahit le château, et ramène la famille royale à Paris. Abandonné après le départ de la famille royale pour Paris 6 octobre 1789, le château ne retrouvera jamais ses fastes.

Le mobilier du château est transporté dans des gardes meubles. Ainsi, le fameux bureau secrétaire de Louis XV par Riesener, après avoir subi des modifications de son décor (notamment le remplacement des fleurs de lys par des ancres, cordages et autres éléments décoratifs ayant trait a la mer) est affecté au Ministère de la Marine, Place de la Concorde.

Au début de 1791, les tableaux, les glaces et tous les emblèmes trop explicites de la royauté sont décrochés des murs et des plafonds. Les œuvres d'art sont envoyées au Louvre, devenu le Musée Central des Arts en 1792.

La Convention, le 10 juin 1793, après la chute de la monarchie, vend à l'encan le mobilier du château : 17 182 lots, étalés sur les années 1793-1796. Les plus belles pièces partent pour l'Angleterre, achetées par des mandataires du roi Georges III, et meublent ou décorent le Palais de Buckingham ou le Château de Windsor. En 1792, lors de la chute de la monarchie, il fut même pillé par des vandales. Le père du peintre Delacroix pense qu'il faudrait le démolir et y passer la charrue.

Napoléon songea un temps à en faire son palais impérial, mais Versailles resta inutilisé jusqu’au retour de la monarchie. Enfin, Louis-Philippe confia à son ministre Camille Bachasson, comte de Montalivet la tâche de transformer le château en musée : c’est de cette époque que date la dédicace « À toutes les gloires de la France ».

Par la suite, Versailles ne revint plus sur le devant de la scène que de façon épisodique, voire anecdotique. Ainsi, le château devient le quartier général de l’armée prussienne lors du siège de Paris, pendant la guerre de 1870. L’Empire allemand fut proclamé dans la galerie des Glaces le 18 janvier 1871. Durant la Commune, Thiers et son gouvernement s’y réfugièrent. Ils y restèrent dans le gigantesque hémicycle aux fauteuils couleur bordeaux jusqu’en 1879, puis ce fut le cadre de l’élection des présidents de la IIIe et IVe République. Il est décoré de grandes fresques allégoriques évoquant la guerre, l’agriculture, le commerce, l’industrie et la paix.

Le traité de paix, dit traité de Versailles qui mit fin à la Première Guerre mondiale y fut signé le 28 juin 1919.

De nos jours, Versailles est un palais national à la disposition de la présidence de la république. Il sert à accueillir des chefs d’État étrangers, comme Élisabeth II en 1972, le shah d’Iran en 1974, Mikhaïl Gorbatchev en 1985 ou Boris Ieltsine en 1992. En 1982, il servit de lieu de réunion au G7.

Lieu symbolique, le château de Versailles est l’objet d’un attentat dans la nuit du 25 au 26 juin 1978. La bombe à retardement posée par deux nationalistes bretons endommage une dizaine de salles (dont la galerie des batailles), faisant pour trois millions de francs de dégâts.

D’autre part, depuis la IIIe République, Versailles sert de lieu de réunion du Congrès du Parlement. Les Assemblées disposent d’une trentaine d’appartements de fonction représentant une surface de près de 7 000 m² dans l’aile du Midi.

1797 Premier Musée

Sous la Restauration

En 1815, Philippe Louis Marc Antoine de Noailles, prince de Poix devient gouverneur de la Maison royale de Versailles et de Trianon, lieutenant général, marguillier d'honneur de la paroisse et secrétaire général du gouvernement de Versailles. À ce titre, il représente le roi à Versailles et a en plus le soin de tout ce qui regarde la fabrique et l'œuvre de la paroisse Saint-Louis. Auguste de Rambaud, fils de son amie Agathe de Rambaud, ancien commissaire des guerres, est son secrétaire intime.

Philippe Louis Marc Antoine de Noailles meurt le 15 février 1819 à Paris. Son éloge est prononcé à la Chambre des pairs par Armand Maximilien François Olivier de Saint-Georges, marquis de Vérac (†1858), mari d'une de ses nièces, qui lui succède dans le gouvernement de Versailles

Retour à la Couronne

En 1833, Louis-Philippe Ier, roi des Français, décide, pour sauver Versailles de la ruine, de le transformer en un musée de l'histoire de France célébrant les conquêtes militaires de l'Ancien Régime, de la Révolution française, de l'Empire et même de la Restauration. Très attaché à ce projet destiné à marquer l'entreprise de réconciliation nationale menée par la monarchie de Juillet, le roi surveille de très près l'exécution des travaux et les commandes des tableaux.

La restauration du château est dirigée par l'architecte Pierre-François-Léonard Fontaine. Les travaux, payés sur la cassette personnelle du roi, s'élèvent à plus de 23 millions de francs.

Louis-Philippe fait également restaurer le Grand Trianon pour son usage personnel. En octobre 1837, il y célèbre le mariage de sa fille, la princesse Marie avec le duc de Wurtemberg.

La galerie des Batailles

Installée dans l'aile du Midi, à la place des appartements des princes, la galerie des batailles a été conçue personnellement par Louis-Philippe. Elle surprend par ses vastes dimensions (120 mètres de long sur 13 mètres de large). Elle est ornée de trente-deux tableaux de grandes dimensions célébrant les actions militaires glorieuses de l'histoire de France depuis la bataille de Tolbiac en 496 jusqu'à celle de Wagram en 1809. Le peintre le plus sollicité a été Horace Vernet.

1837 : « À toutes les Gloires de la France »

Le musée de l'histoire de France du château de Versailles, dédié « à toutes les Gloires de la France », est inauguré officiellement par Louis-Philippe le 10 juin 1837, dans le cadre des festivités qui marquent le mariage du prince royal avec la princesse Hélène de Mecklembourg. Il comprend notamment la Salles des Croisades dont les frises portent les armes et les noms des chevaliers croisés ouverte au public en 1843.

Le musée rencontre un très grand succès. « Ce que le roi Louis-Philippe a fait à Versailles est bien, commente Victor Hugo. Avoir accompli cette œuvre, c'est avoir été grand comme roi et impartial comme philosophe ; c'est avoir fait un monument national d'un monument monarchique ; c'est avoir mis une idée immense dans un immense édifice ; c'est avoir installé le présent dans le passé, 1789 vis-à-vis de 1688, l'empereur chez le roi, Napoléon chez Louis XIV ; en un mot, c'est avoir donné à ce livre magnifique qu'on appelle l'histoire de France cette magnifique reliure qu'on appelle Versailles. »

Napoléon III

Culte à Marie-Antoinette

Hameau de la Reine

L'impératrice Eugénie, qui vouait un culte à Marie Antoinette, fut à l'origine d'un regain d'intérêt pour le château de Versailles. C'est sous son influence que lors de l'Exposition universelle de 1867, des meubles prestigieux furent réintégrés dans le Patrimoine du château. Ainsi, le grand serre-bijoux de Schwerdfeger ou le bureau de Roentgen.

Sous les Républiques

28 juin 1919, signature du traité de Versailles : Lloyd George, George Clemenceau, et Woodrow Wilson, sont réunis dans la galerie des glaces aux côtés des représentant Allemands afin de ratifier un traité prévoyants plusieurs points, les 14 points de Wilson, dont la démilitarisation de la Rhénanie et la reprise française de l'Alsace-Lorraine.

Par le décret n°95-463 du 27 avril 1995, le gouvernement a procédé à la création de l'Établissement public du musée et du domaine national de Versailles. Il y a donc d'un côté le musée national du château de Versailles et d'autre part le Domaine national de Versailles. Parfois le musée est intitulé Musée national des châteaux de Versailles et des Trianons.

Depuis 1875, environ 25 000 m² de locaux, situés principalement dans l’aile du Midi (y compris la galerie des Batailles), sont affectés au Parlement, les deux tiers à l’Assemblée nationale et un tiers au Sénat. Cette affectation a été formalisée par une loi du 22 juillet 1879 relative au siège du pouvoir exécutif et des chambres à Paris, puis par l’ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958. En mai 2005, une proposition de loi émise par Jean-Louis Debré, président de l’Assemblée nationale, propose la restitution de ces locaux à l’établissement public du musée et du domaine National de Versailles. Cette réaffectation est cohérente avec le programme en cours de rénovation du château dit « projet du Grand Versailles ». Toutefois le Sénat a refusé par amendement la restitution de la salle des séances du Congrès, considérée comme un « lieu de mémoire de l’histoire parlementaire de notre pays ».

Depuis septembre 2005, l'Etablissement public de Versailles a lancé le projet "Grand Versailles numérique" qui consiste à faire de Versailles le laboratoire du numérique culturel. L'objectif de ce programme, soutenu par le ministère de la culture et de la communication, est d'imaginer, tester et déployer des outils numériques d'enrichissement de la visite réelle ou virtuelle du château et du domaine. Les premières expérimentations numériques ont été lancées en juin 2006 avec trois dispositifs :

  1. un site web vitrine présentant le projet et proposant des visites 3D, panoramiques et une frise chronologique multimédia. site vitrine GVN (ce site a remporté le prix de l'Innovation du Festival international du Multimédia, à Montréal, le 14 octobre 2006)
  2. une visite numérique du nouveau domaine de Marie-Antoinette, avec des PDA connectés à un réseau wi-fi et des iPods
  3. un site de téléchargement de séquences audio et vidéos site podcast de Versailles qui propose la plus grande offre podcast culturelle de France, plus de 50 séquences audio et vidéos, en français et en anglais. Le site podcast a dépassé les 400 000 téléchargements 3 mois après son lancement, le 14 juillet 2006.
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