Château de Vaux-le-Vicomte - Définition

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Le château

Organisation générale

Entrée et fossés de Vaux-le-Vicomte (nord)
Façade sud du château de Vaux-le-Vicomte

Le château conserve du plan féodal français traditionnel, avec une plate-forme rectangulaire entourée de larges douves en eau, dont il occupe le Sud. Deux pont-levis reliaient le logis au reste du jardin.

Les ailes n’existent presque pas, ce type d’architecture ayant disparu au cours de la première moitié du XVIIe siècle. Le château comporte un corps central avec trois avant-corps côté cour et une pièce "en rotonde" au centre de la façade regardant les jardins.

Il y a quatre pavillons, deux de forme rectangulaire côté jardins, et deux autres de forme carrée côté cour, qui, vus latéralement, semblent pourtant jumeaux, tradition de l’architecture française.

Le caractère ouvert du bâtiment et le plan "massé" sont caractéristiques de l’époque.

Il y a toutefois une innovation, car le château français comporte habituellement une suite de pièces allant d’une extrémité à l’autre du bâtiment, disposition dite "corps simple" ou "en enfilade", à Vaux l'architecte fait preuve d'innovation en organisant l'espace intérieur par une double enfilade de pièces parallèles avec des portes alignées ou "corps double".

Ce type d’organisation d’un bâtiment a déjà été employé par Louis Le Vau à l’Hôtel Tambonneau en 1640 et par François Mansart à l’Hôtel de Jars en 1648, mais est appliqué ici pour la première fois à un château.

La pièce dite en rotonde - de l'italien "rotonda" - ou salon, pièce unique, constitue une autre originalité. L’ensemble formé par le vestibule et ce salon forme comme une travée centrale, disposition qui fut dite aussi "en lanterne", qui permet à l'arrivant d'avoir une "vue traversante" dans l'axe cour d'honneur-perron-vestibule-allée en perspective des jardins situés de l'autre côté, autour de laquelle gravitent deux parties autonomes dotées chacune d'un escalier.

Dans le rez-de-chaussée, côté jardins se trouvent deux appartements, l’un destiné au Roi, à gauche, et l’autre à Nicolas Fouquet, à droite.

Les pièces du rez-de-chaussée côté cour sont, en 1661, des chambres complétant les deux appartements côté jardins. S’y trouve une pièce servant de salle à manger, une pièce apparue en France au milieu du XVIIe siècle.

Toutefois, Le Vau n’a pas su exploiter l’innovation que constituait le corps double, car il ne semble pas trouver de destination convaincante aux pièces du rez-de-chaussée côté cour.

Le sous-sol est en partie enterré, ce qui permet la mise en place d’un plan massé. Un couloir longitudinal traverse le sous-sol, composé de cuisines, d’offices et de chambres d’officiers.

La cuisine est à l’opposé de la salle à manger, mais communique avec le buffet du rez-de-chaussée grâce au couloir longitudinal. Deux couloirs latéraux furent ajoutés en 1659 sur ordre de Vatel, alors maître d’hôtel de Nicolas Fouquet.

Au premier étage se trouve également un couloir longitudinal. À l’endroit qui correspond au vestibule se trouvait au temps de Nicolas Fouquet une chapelle (côté cour).

À gauche se trouvent, côté cour, l’appartement de Fouquet, et côté jardins, celui de son épouse, composés d’une antichambre, d’une chambre et d’un cabinet.

Actuellement la chambre de Mme Fouquet est divisée en deux pièces, un cabinet Louis XV et une chambre Louis XV.

La partie droite du premier étage n'est que sommairement travaillée.

Détail

  • rez-de-chaussée.
Salon ovale

Le Salon central, ancienne salle des Gardes au XVIIe s. est une pièce unique dans l'histoire de l'architecture française. Son originalité provient de sa forme ovale, inhabituelle à l'époque pour une salle de réception.

Elle comprend deux étages, modèle dit "à l'Italienne", et est couverte de voussures, ce qui est caractéristique de cette architecture, mais le "vaisseau" ovale en avant-corps est une invention française.

Destinée à accueillir les fêtes et à accéder aux jardins, cette très vaste pièce - 19 mètres de long, 14 mètres de large et 18 mètres de haut - ne devait pas être meublée, mais vers 1880 les époux Sommier la meublèrent dans le goût très opulent du temps, comme le montrent des photographies publiées par Patrice de Vogue (op.cit. p. 40 à 50) et celle reproduite ds "l'Ile-de-France des châteaux" de Claude Frégnac (Hachette Réalités), avant d'être à nouveau vidée de tout mobilier.

Le plafond de la coupole devait être peint du "Palais du Soleil" par Charles Le Brun, représentant l'astre solaire avec l'emblème de Nicolas Fouquet, l'écureuil ; ce dessin fut gravé par Audran, mais cette décoration ne fut pas réalisée, même si vers 1845 le duc de Choiseul-Praslin demanda au peintre-décorateur Dutenhoffer de chiffrer son exécution, mais la jugeant trop onéreuse, n'y donna pas suite.

Or, dans une déposition de cet artiste du 24 août 1847, publiée par P. de Vogue (op.cit. p. 16 et 17), celui-ci indique - alors que ce travail est attribué à Charles Séchan, qui orna, entre autres salles de spectacle européennes, l'Opéra de Paris - y avoir peint le ciel décoré au centre d'un aigle aux ailes déployées, jadis entouré de cinq autres (effacés) que l'on voit encore.

La coupole est soutenue par une magnifique série de seize termes sculptés par François Girardon, douze portent les signes du zodiaque et quatre, les symboles des quatre saisons. Le sol est constitué de pierre blanche et d'ardoise avec au centre un cadran solaire.

La pièce est décorée de quatre bustes de l'époque de Fouquet représentant des personnages romains : Octavie, sœur d'Auguste, Britannicus, Octavie, épouse de Néron, et Hadrien. Les douze autres bustes romains sculptés à Florence au XVIIe siècle qui ornent la pièce proviennent de la "villa pompéienne" (détruite) du prince Napoléon, avenue Montaigne à Paris.

La chambre de Nicolas Fouquet

Les pièces du rez-de-chaussée, côté jardins, sont également à voussures.

"Le Salon d’Hercule", antichambre de l’appartement de Fouquet, a un plafond peint d'une scène représentant un Hercule accueilli par l’Olympe. Les médaillons et les panneaux ornant la voussure représentent les douze travaux d’Herculepar Le Brun.

"La Chambre des Muses" (chambre de Fouquet) a un plafond et une voussure de Le Brun représentant le Triomphe de la Fidélité, allusion de la fidélité de Nicolas Fouquet au roi durant la Fronde. Huit muses se répartissent dans les quatre coins de la voussure. Des figures situées entre les muses représentent les genres poétiques. Au milieu des côtés se trouvent les figures de la Noblesse et de la Paix, ainsi qu’une victoire des Muses sur les satyres. La voussure évoque le mécénat de Nicolas Fouquet. Les murs sont couverts par un "lambris d’appui" et par des tapisseries. La pièce comprend également une alcôve avec un plafond de Le Brun représentant la Nuit.

Présence d’une cheminée "à la Romaine" qui, contrairement aux cheminées "à la Française", ressort peu du mur. Le petit "Cabinet des Jeux", ancien cabinet de Fouquet, comporte un plafond de Le Brun représentant le Sommeil. La voussure et le lambris sont ornés d’un décor comportant divers animaux. Une glace n’est pas d’origine.

Chambre des muses

"L’Antichambre du Roi" est inachevée. Elle est marquée par l’alternance de peintures et de bas-reliefs : l’ovale central du plafond comprend une peinture du XVIIIe siècle, car le projet de Le Brun, inconnu, n’a pas été réalisé. Au centre des voussures se trouvent quatre peintures : Diane se déchaussant après la chasse, L’Amour et la Foudre, Achille implorant Venus de lui rendre le Bouclier que l’Amour lui à dérobé, L’Amour et un cep de vigne. Le corps de bibliothèque en acajou date du XVIIIe siècle. Les angles des voussures comportent le chiffre de Fouquet.

"La Chambre du Roi" est également inachevée. Aux angles de la voussure sont des figures ailées, au plafond se trouve une peinture de "La Vérité soutenue par le Temps", et dans les lunettes sont représentées l’Abondance, la Valeur, la Vigilance et la Puissance. Léda, Diane, des cavaliers, et les Parques sont présents dans des médaillons octogonaux. L’alcôve de la chambre n’est pas achevée, car le plafond n’est pas peint, de même que le Cabinet du Roi.

La salle à manger comporte un plafond à caissons, caractéristique de l’architecture française. Chaque caisson reçoit un tableau ; quatre, inscrits dans des compartiments rectangulaires et représentent Apollon (le feu), Diane (l’air), Flore ou Ceres (la Terre) et des Tritons et naïades (l’eau). Dans les compartiments octogonaux du plafond se trouve chacune des saisons. Au centre du plafond est "La Paix ramenant l’Abondance" de Charles Le Brun, allusion à la Paix des Pyrénées (1659).

Les 8 médaillons circulaires ou octogonaux au-dessus des portes racontent l’histoire d’Io. L’arcade donnant sur le buffet comporte des trophées de la Guerre et de la Paix. La glace ne date pas de Fouquet.

"La Chambre Carrée" aurait appartenu à l’appartement de Fouquet. En 1661, six tapisseries d'après des cartons de Charles Le Brun y étaient pendues sous un tableau montrant le siège de Fribourg commandé par le Maréchal de Villars.

  • 1er étage.

La chambre de l’appartement de Nicolas Fouquet est la seule pièce du premier étage à avoir conservé son décor d’origine. Les plafonds de la pièce et de l’alcôve sont ornés d’un trompe-l’œil en forme de coupole.

L’appartement de Mme Fouquet était entièrement composé de glaces et comprenait une antichambre, une chambre et un cabinet. La chambre et l’antichambre ont été entièrement remaniées au XVIIIe siècle.

Le Cabinet contient au plafond un ovale comportant une peinture représentant le ciel ; le blason de Mme Fouquet figure dans les angles.

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