Château de Randan - Définition

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Introduction

château de Randan
Château de Randan

Nom local Ancien domaine royal de Randan
Période ou style
Architecte Pierre-François-Léonard Fontaine (reconstruction)
Début construction XIIIe siècle
Fin construction XIXe siècle
Protection  Classé MH

Latitude
Longitude
46° 00′ 54″ Nord
       3° 21′ 28″ Est
/ 46.015, 3.357778
  
Pays France France
Région historique Auvergne
Région Auvergne
Département Puy-de-Dôme
Commune française Radan
 
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château  de Randan

Le château de Randan ou ancien domaine royal de Randan est situé sur la commune de Randan dans le département du Puy-de-Dôme en France

Histoire

La châtellenie de Radan est connue depuis le XIIe siècle et le château du XIIIe siècle a été reconstruit sous le règne de François Ier alors que la terre est érigée en duché en 1661.

Acquis en 1821 par la princesse Adélaïde d’Orléans, sœur du roi Louis-Philippe, qui après avoir créé exprès une briqueterie, fait restaurer et agrandir le château, construire des dépendances et créer un parc sous la direction de Pierre-François-Léonard Fontaine.

De 1819 à 1831, ce célèbre architecte travailla pour le futur roi dans son château de Neuilly et de 1830 à 1833 transforma à sa demande celui voisin de Maulmont à Saint-Priest-de-Bramefant, acquis par Adélaide en 1829, en rendez-vous de chasse pour lui et sa cour.

Fontaine aurait également dessiné l'aile de la "Galerie des Batailles" créée par le roi au château-musée de Versailles, qu'il initia le 1er septembre 1833, où figurait son effigie par le peintre d'histoire et de portraits Joseph-Désiré Court.

Les Riches Heures de Randan

Une description du château et du parc contemporaine de Madame Adélaide est citée par Georges Touchard-Lafosse :

« (...) La royale propriétaire de ce domaine ne le visite pas souvent; cependant c'est un séjour enchanteur. Le parc, artistement dessiné, est coupé d'allées nombreuses bien sablées; il est aussi planté de beaux bouquets d'arbres et d'arbustes. Des fleurs y répandant partout leur parfum; d'admirables perspectives y sont adroitement ménagées. C'est une vue superbe, qui, à elle seule, vaut le voyage. Le château n'a rien de positivement curieux : c'est une vaste et splendide maison bourgeoise. L'intérieur est tout moderne aussi : c'est fort propre, fort élégant, fort riche. On visite donc Randan pour sa terrasse, pour sa chapelle, pour ses cuisines, pour sa salle à manger; les cuisines sont si grandes, les fourneaux, les foyers, les broches y sont si vastes, si multipliés, que Rabelais s'en fut inspiré pour les apprêts du dîner de Pantagruel. »

À la fin du XIXe siècle, la comtesse de Paris, Marie-Isabelle d'Orléans-Montpensier, fille ainée d'Antoine d'Orléans, le 9e enfant de Louis Philippe Ier, et épouse de son cousin germain, Louis Philippe d'Orléans II, remanie et modernise le domaine, électrification, eau courante, etc.

L'écrivain Henri Pourrat a évoqué ce château bourbonnais et « ses tapisseries de briques noires et roses (...) l'esplanade à nobles ombrages (...) On faisait proverbe de ses immenses cuisines, si bien agencées que les fumets ne pouvaient en se croisant altérer la saveur des sauces ».

Henri d'Orléans,comte de Paris de 1929 à 1999 - et 4ème porteur du titre depuis Hugues Capet - et prétendant à la Couronne de France le 25 août 1940, séjourna enfant avec ses parents dans cette propriété familiale, où fin juillet 1914 ils apprirent la déclaration de guerre.

En 1915, après y avoir installé un hôpital militaire, comme d'autres châtelains français, dont son fils le duc de Guise au Nouvion-en-Thiérache, la marquise de Castellane à Rochecotte, Gaston Menier à Chenonceau ou les Sommier à Vaux-le-Vicomte, la comtesse de Paris et ses filles se firent infirmières pour y soigner les soldats blessés.

Déclin et ruine

À sa mort en 1919 dans son autre propriété andalouse, le domaine échut à son plus jeune fils Ferdinand, dernier duc de Montpensier, qui, à 37 ans, y épousa sur les instances de ses sœurs, le 20 août 1921, Marie-Isabelle Gonzalez de Olaneta e Ibarreta (1895-1958), 3e marquise de Valdeterazzo, fille du vicomte de Las Antrinas ; le couple y vivra seulement trois ans, jusqu'à la mort inexpliquée du duc - par overdose involontaire de drogue ? - qui avait testé en faveur de sa jeune femme.

Dans la nuit du 25 au 26 juillet 1925, lors d'un séjour de la duchesse et de quelques amies, le château, dont elle avait résilié le contrat d'assurance est ravagé par un incendie, « peut-être dû à une imprudence de fumeuses », ne laissant que des ruines qui ne furent pas relevées, d'où émergent encore, quatre-vingts ans après, et malgré la grande tempête de décembre 1999, les très hautes cheminées de brique... Entre autres pièces artistiques de valeur disparut ainsi un précieux cabinet chinois.

L'essentiel du contenu du château, décoré et meublé depuis un siècle, sauvé du brasier fut rapidement transporté en Espagne - où la duchesse vécut jusqu'en 1958 - tandis que furent entreposées dans ses dépendances les nombreuses autres œuvres et objets d'art, peintures et meubles, dont un musée cynégétique, composé de quatre-cent-cinquante trophées rapportés du monde entier par la comtesse de Paris et par son fils, naturalisés par le meilleur taxidermiste de l'époque et mis en scène dans des dioramas très réalistes :

« L'importance de ce goût britannique de la famille d'Orléans (...) Même dans les collections de taxidermie, l'Angleterre est dominante. Les animaux naturalisés pour le duc d'Orléans (museum d'Histoire Naturelle de Paris) ou ceux conservés à Randan proviennent de la maison Rowland-Ward à Londres. De même les équipages, la sellerie et les véhicules, etc »

D'autres exemples de ce type de cabinets d'histoire naturelle particuliers sont visibles au Musée africain du baron Napoléon Gourgaud – qui participa aux safaris africains du baron suédois Bror Blixen – à l'île d'Aix (17) et au musée de la chasse et de la nature à Paris, ancienne collection de M. et Mme François Sommer.

Le 25 juillet 1940 fut élaborée dans la vaste clairière de la forêt de Randan la charte constitutive des « Compagnons de France », mouvement créé par le régime de Vichy, inspiré par le scoutisme et l'armée, destiné à « encadrer les adolescents perdus dans l'exode et les jeunes garçons défavorisés », dirigé par Guillaume de Tournemire.

On peut supposer que cette manifestation fut organisée avec l'accord de la duchesse de Montpensier, héritière du domaine, qui sera ensuite proche des milieux franquistes.

Le 26 juillet 1942, leur protecteur Philippe Pétain, chef de l'État français, vint à Randan, où 5 000 jeunes avaient monté un immense camp de tentes blanches, rendre hommage à leur action, journée dont le journal parisien L'Illustration rendra compte le 8 août 1942 ; un chêne est planté à cette occasion., et le 9 août fut ouvert à Randan le premier camp des Compagnons de France; à la fin de cette année, 230 camps existaient.

Après la seconde Guerre Mondiale le comte de Paris, héritier présomptif du duc, mort sans descendance, revendiqua sans succès auprès de sa tante par alliance puis de son hétitier un lot important d'argenterie et de bijoux de famille issu du « legs Montpensier »; il fut débouté en justice, peut-être sur intervention personnelle du général Franco.

En effet, la duchesse avait légué ses biens à José Maria Duarte, aristocrate espagnol qui fut son majordome et second époux secret.

Sauvetage et résurrection

En 1991, l'État français, soucieux d'empêcher la dispersion des souvenirs Orléans remisés là depuis soixante-dix ans, et dont la chapelle néo-classique (1831) abrite trois cénotaphes copiés sur ceux de la nécropole familiale de Dreux - dont celui d'Adélaide d'Orléans au "gisant" dû à Aimé Millet - les classe Monuments Historiques en qualité d'ensemble mobilier lié à une demeure ancienne.

Le comte de Paris intervint auprès de Valéry Giscard d'Estaing, président du Conseil régional d'Auvergne, afin que Randan ne soit pas vidé et démantelé.

En 1999, les héritiers Duarte mettent en vente aux enchères publiques le dernier domaine royal français du XIXe siècle, immeubles et meubles - le catalogue de l'importante vacation prévue les 23 et 24 mai 1999 est établi par l'étude de commissaires-priseurs parisiens Millon et associés - mais l'État s'y oppose et achète en 2000 les collections, soit 280 pièces d'armes et 4 896 objets mobiliers divers, tandis que début 2003 le Conseil régional d'Auvergne fait l'acquisition des bâtiments, sur lesquels il engage un vaste programme de rénovation.

Le 30 octobre 2000 eut lieu à l'Hôtel Drouot, à Paris, la vente de "Souvenirs historiques provenant de la succession de Mgr Henri d'Orléans, comte de Paris"...

En 2005 a été créée « l'Association des Amis du domaine royal de Randan » pour appuyer ces efforts et recueillir les documents historiques relatifs au domaine.

En 1996 plusieurs photographies de la comtesse de Paris, au château au milieu d'un groupe d'infirmières et de soldats avec sa fille Amélie, dernière reine du Portugal (détrônée en 1910), sur son lit de mort à Séville, du jeune duc de Montpensier devant la facade Est du château, du couple ducal sortant de l'église de Randan le jour du mariage, et du duc Philippe d'Orléans (1869-1926) devant son atelier de naturaliste, et d'une salle du musée cynégétique qu'il créa dans sa résidence anglaise de Woodnorton, ancienne propriété de campagne du duc d'Aumale - offertes par lui à la Ville de Paris qui les installa au Jardin des Plantes (museum d'Histoire Naturelle) - documents issus des archives familiales du comte de Paris, ont été publiées dans son Album de famille, texte de Michel de Grèce (Perrin).


Vestiges royaux à l'encan : le 18 mai 2009 une série de cinq dessins à l'encre et au lavis du XIXe siècle représentant le château de Randan fut vendue aux enchères publiques à Paris-Drouot, entre autres souvenirs historiques (provenant) de familles royales dont un coffret revêtu de cuir contenant "les clefs des jardins royaux", offerts par Louis-Philippe à Madame Adélaide.

Il a été classé monument historique le 21 février 2001

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