Cette « maison de maître » répond aux critères des châteaux tel qu’on l’entendait au XVIIIe siècle, puisque cette demeure comprend deux pigeonniers, un clocher, un parc, et des dépendances. Il convient donc de parler du château de Failloux, comme il sera communément dénommé dans divers récits.
Le château est un bâtiment étroit, pour 24 mètres de long, il n’a que 6,50 mètres de large pour une hauteur de 8,50 mètres environ, représentant trois étages et un grenier. Trois caves voûtées d’une faible hauteur, soutiennent l’ensemble. Le château comptait à l’époque de sa construction 21 pièces dont une était utilisée pour s’adonner à une version réduite du jeu de paume.
Aux alentours de 1772, l’arrière du château a été élargi pour des raisons vraisemblables de commodité.
Deux cheminées « à la royale » d’époque ornent un salon et une chambre. Dans cette dernière, il convient de préciser que la plaque située au fond de la cheminée est décorée d’un blason coiffé d’une couronne royale et de fleurs de lys.
L’escalier d’honneur desservant les étages est à l’image des châteaux de l’époque. Il est formé de travées d’un seul bloc sur lesquelles reposent les 21 marches reliant le rez-de-chaussée au premier étage. Ces dernières sont relativement basses et larges, ce qui laisse supposer qu’on pouvait les emprunter à cheval. La rampe en fer sort des mêmes ateliers que les grilles de l’entrée. On y retrouve un style typique et très en vogue à l’époque.
La cour est en forme de quadrilatère de 24 m sur 24 m. Dans les angles, près de l’entrée, sont construits deux pavillons à deux niveaux, aux toits à quatre pans couverts d’ardoises. Celui de droite renferme à l’étage le pigeonnier encore intact, au rez-de-chaussée, on y trouve une cheminée bien conservée, prolongée sur la cour de la ferme, il abrita un four à pain.
Entre ces deux pavillons, un mur supporte une suite de barreaux cylindriques surmontés de pointes de pique.
Deux piliers de pierre terminés par une urne, donnent appui aux grilles de la porte d’entrée. Une allée de pierre conduit au château. A sa droite, une fontaine : d’une tête d’un dieu aquatique sort un filet d’eau ; ferronneries de style géométriques comme ornement. Le tout est surmonté d’une grande urne.
Le toit à croupes à quatre pans est couvert d’ardoises et dominé par un campanile habité d’une cloche datée de 1625 et gravée « Jesus Maria ». Au sommet de ce campanile, on distingue un croissant couché. Il est vraisemblable que ce symbole soit importé de la culture ottomane très à la mode au XVIIIe siècle.
La grille d’entrée est attribuée au célèbre ferronnier Jean Lamour à qui l’on doit celles qui habillent la Place Stanislas à Nancy. Les initiales du premier propriétaire figurent dans la partie haute de la grille (François-Léopold Masson), et celles de la famille Collinet de la Salle figurent dans la partie basse.
Il suffit maintenant d’examiner cette grille pour imaginer la destination du château.
De chaque côté des parties centrales, on distingue une suite de rocailles, des violons, des harpes, des fifres, des cornemuses, des cors et des cornes de chasse.
Les premiers instruments renvoient aux plaisirs de la musique, voire de la danse, les derniers semblent appelés à discipliner la chasse.
Par leur décoration, les piles qui supportent la grille donnent un mouvement d’assise solennelle à l’ensemble.
Durant la Première Guerre mondiale en 1914, ces grilles auraient été démontées et cachées en lieu sûr de peur que l’ennemi allemand ne s’en saisisse.
Situé en face du château, en haut d’un escalier, le parc s’étend sur une superficie d’un hectare, il était utilisé comme jardin d’agrément. En son centre, un bassin en pierre formait le point de départ de quatre allées (nord, sud, est, ouest). Un véritable jardin à la française. Aujourd’hui, on y trouve un jardin potager, quelques pieds de vignes, ainsi qu’une bergerie et quelques animaux.
Bâtie à gauche du château, l’orangerie était précédée d’un petit jardin avec en son centre un bassin et un jet d’eau. Elle renfermait jusqu’en 1919, des espèces exotiques rarissimes de toute beauté. Après cette date, le propriétaire de l’époque, un officier retraité, de retour des colonies, la fît convertir en une éphémère fabrique de boutons de nacre, utilisés pour habiller les militaires des nombreuses casernes de la région.
A-t-elle été construite en même temps que le château ? On peut le penser sans pouvoir l’affirmer.