Château de Chanteloup - Définition

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La Pagode

La Pagode

La Pagode de Chanteloup s'élève à la lisière de la forêt d'Amboise, au bord d'une vaste pièce d'eau demi-circulaire qui se prolongeait au Sud par un grand canal aujourd'hui engazonné et formant un boulingrin.

Située au Sud du château au sommet d'une colline, elle formait le point de rencontre de huit longues avenues tracées dans la forêt d'Amboise.

Elle fut construite entre 1775 et 1778, à la demande du duc de Choiseul, par Le Camus, véritable temple dédié à l'Amitié, comme un tribut élevé à la fidélité de ceux qui, bravant le Roi, venaient le visiter à Chanteloup durant sa disgrâce.

Au premier étage Choiseul aurait fait graver les noms de ses visiteurs sur des tables de marbre blanc, ensuite retournées face contre le mur aux dires du colonel Thornton, touriste anglais en 1802, et de l'architecte Fontaine, chargé en 1823 par le duc Louis-Philippe d'Orléans d'examiner la pagode foudroyée; en 1935, le résultat d'une éventuelle remise en place de ces tables fut jugé aléatoire par René-Edouard André, propriétaire du domaine.

Cette construction, et l'aménagement d'un grand "miroir d'eau" en demie-lune terminé par un grand canal dans laquelle elle se reflète, achevèrent la transformation des jardins de Chanteloup; elle fut destinée à des fêtes nocturnes.

Devant l'absence de sources et les difficultés de recueillir des eaux de ruissellement, Choiseul fit venir de Valenciennes l'ingénieur Laurent, créateur des canaux du Nord, qui, afin d'amener les eaux de l'étang des Jumeaux, traça un canal à travers la forêt sur treize kilomètres, qui fut détruit à la Révolution pour récupérer le plomb du réseau des canalisations...

Les pierres "dures, dorées, d'une magnifique patine" utilisées pour édifier la Pagode proviendraient de l'un des châteaux de Louise Marie Adélaïde de Bourbon, femme de Louis Philippe d'Orléans (1747-1793) (Philippe Égalité), la Bourdaisière, à Montlouis, détruit en partie suite à un caprice de Choiseul (ce château a été reconstruit sous la Terreur par Armand Joseph Dubernad).

Haute de 44 mètres, la Pagode comporte six étages, en retrait les uns sur les autres (principe de la longue-vue), qui reposent sur un péristyle circulaire de seize colonnes et seize piliers.

La silhouette générale évoque ces "chinoiseries" de fantaisie en vogue au XVIIIe siècle, comme celle de Kew, près de Londres, édifiée par William Chambers pour la princesse de Galles - lourde construction cylindrique en briques reposant sur un énorme soubassement - d'où le nom de Pagode, mais la colonnade, les quatre balcons de ferronnerie et toute la décoration sont de pur style Louis XVI.

L'audace de l'architecte, qui a construit chaque étage "en coupole" est d'avoir coupé chacune d'elles, supportant les étages, par l'escalier intérieur de 142 marches qui monte jusqu'au sommet.

Il semble que sa structure de doive rien au hasard : elle a été construite au point de convergence de sept allées forestières longues de trois lieues chacune, elle compte sept niveaux, sa base compte seize (1+6=7) colonnes et piliers, l'escalier d'entrée à sept marches, elle est surmontée d'un globe doré symbolisant le soleil et la pièce d'eau à ses pieds a la forme d'une demie-lune.

Sans qu'on puisse l'affirmer, il faut peut-être y voir un symbolisme maçonnique, très en vogue à l'époque .

La Pagode a été restaurée en 1908-1910 sous la direction de l'architecte et ingénieur René Édouard André, fils du célèbre botaniste, architecte et paysagiste Édouard André (1840-1911) auteur de " L'art des Jardins, traité général de la composition des parcs et jardins" (Paris, Masson, 1879), et appartient à ses descendants.

Les "anciens jardins de Chanteloup : parties comprenant des parties architecturées (...) le site en terrasse de la pagode (..), le pavillon dit du Concierge; une partie du parc boisé entourant l'ancien grand canal" ont été inscrits à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques les 30 mai et 11 juillet 1994.

Le pavillon du Concierge, construit à l’entrée de l’esplanade de la Pagode, abrite aujourd'hui une exposition de reproductions de plans, tableaux qui permettent de se faire une idée de la splendeur passée du domaine.

Éléments du décor sculpté identifiés dans la région :

  • deux grands vases en marbre de forme dite "Médicis" godronnés ornent l'esplanade - côté ville - du pont Wilson à Tours;
  • une paire de sphinges encadrent l'allée d'honneur du château de Chenonceau;
  • deux hautes colonnes de pierre ds le parc boisé du château de Valmer à Chancay (37).
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