Le château de Brancion est situé sur la commune de Martailly-lès-Brancion en Saône-et-Loire, sur une hauteur dominant un col emprunté par la route reliant Cluny à la Saône. La forteresse offre du haut de son donjon une vueincomparable à ses pieds sur le petit village de Brancion et son église romane, puis sur une immense étendue de plaines et de collines.
Le château était défendu par trois enceintes fortifiées, la porte d'entrée de la ville perçant la troisième d'entre elles qui défendait le bourg. Plusieurs tours flanquaient l'ensemble : la tour de Beaufort, la tour de la Chaul, la tour de Longchamp, etc.
Au centre de ce dispositif, au point culminant du rocher, défendu au nord et à l'ouest par la troisième muraille, se dresse le donjon, haute tour carrée en moyen appareil comportant un rez-de-chaussée aveugle sans accès de l'extérieur et trois étages. Il reste impressionnant avec son « retrait », la chambre du seigneur. Jusqu'au XVIe siècle, il était couronné de créneaux et coiffé d'un toitpointu auxquels on a substitué une terrasse. Contre le donjon, s'appuie à l'est un logis seigneurial ruiné, percé de baies tréflées, qui semble avoir été rebâti au XVe siècle sur des assises du XIIe siècle. Il est flanqué à l'est de deux tours carrées solidaires de la seconde enceinte, la tour du Préau et la tour de la Gaîte. Au sud de cet ensemble, subsistent des murailles en arête de poisson qui appartiennent à une construction antérieure au XIe siècle.
La chapelle du château était placée sous le patronage de sainte Catherine.
Le château, propriété privée, est ouvert au public.
Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis juin 1977. Ce classement englobe le château ainsi que les restes de l'enceinte et la porte de la ville attenante.
Bibliographie
Brancion, les seigneurs, la paroisse, la ville, de J.-L. BAZIN (1908)
Brancion, de M. REBOUILLAT (1975)
Historique
Armes des Brancion
Château de Brancion
Premiers seigneurs connus
Pendant trois cents ans, le site, éperon barré, est l’abri de la famille de ce nom. « Gros » est le surnom porté par ces seigneurs et « Au plus fort de la mêlée » leur devise. Ils ont pour armes : « D'azur à trois fasces ondées d'or ». L’histoire de ces seigneurs est une longue suite de batailles et de pillages qui leur crée quelques difficultés avec l'abbaye de Cluny ; à plusieurs reprises, les moines et les bourgeois de Cluny se plaignent de ces exactions à l'évêque et au comte de Chalon et il en résulte une chevauchée de Louis VII et un arbitrage de Philippe Auguste ; l'un de ces seigneurs va à Rome solliciter son pardon, d'autres partent pour la Terre Sainte.
vers 1012 : Warulphe le Loup
vers 1035 : Jocerand Ier le Grand, fils de Warulphe et d'Arembourg
1070 : Bernard Ier le Lion, fils de Jocerand Ier et d'Ermengarde
vers 1110 : Landry le Hardi, fils de Bernard Ier et de Rotrude
première moitié du XIIe siècle : Bernard II Gros le Preux, fils de Landry
1147 : Jocerand II Gros, fils de Bernard II et d'Ermengarde de Lorraine
1180 : Henri Ier Gros, fils de Jocerand II et d'Alix de Chalon
1214 : Jocerand III Gros, fils de Henri Ier et de Béatrice de Vignory ; il meurt glorieusement à la bataille de Mansourah, où il avait suivi Saint-Louis à la croisade, comme le relate Joinville.
1250 : Henri II Gros, fils de Jocerand III et de Marguerite de Salins
Maison de Bourgogne
1259 : pour éponger les dettes de son père, le précédent vend ses seigneuries au duc Hugues IV de Bourgogne
Pendant deux cent dix-huit ans, Brancion est chef-lieu d'une châtellenie ducale avec garnison permanente ; le château apparaît comme une des clez du paiz. Les ducs renforcent et augmentent le confort du château, en édifiant notamment le logis de Beaujeu.
Vue sur le château
Domaine royal
1477 : à la mort du duc Charles le Téméraire, la terre entre dans le domaine de la couronne de France ; après une courte période de confusion, un châtelain royal succède au châtelain ducal
1548 : Jean de Lugny, seigneur engagiste, porte le titre de comte de Brancion.
vers 1580 : Jean de Saulx-Tavannes succède au précédent ; il fait du château l'un des plus forts points de résistance de la Ligue catholique
1594 : la forteresse finit par être prise après avoir vaillamment résisté aux troupes du colonel Alphonse d'Ornano, lieutenant du roi, qui le saccagent. Le déclin du château commence alors.
1701 : après les Saulx-Tavannes, le château passe aux La Baume-Montrevel
1759 : à l'extinction des précédents, la châtellenie est concédée à un avocat au Parlement de Dijon
Famille de Murard de Saint-Romain
1860 : Brancion, démantelé, ruiné, est racheté par le comte Victor de Murard de Saint-Romain
époque moderne : le château est la propriété des descendants du précédent
Depuis 2005, l'association La Mémoire Médiévale assure la maîtrise d'ouvrage des travaux de restauration, l'ouverture du château à la visite et développe des animations culturelles sur le site de Brancion. Elle a en effet conclu un bail emphytéotique de 50 ans avec le propriétaire, François de Murard de Saint-Romain.
Autres armoiries
Armes des Bourgogne (maison capétienne)
Armes des Lugny
Armes des Saulx-Tavannes
Armes des La Baume-Montrevel
Murard de Saint-Romain : D'or à la fasce crénelée de sable ardente de gueules surmontée de trois têtes d'aigle de sable rangées en chef et d'un flamme de gueules en pointe