Château de Bouges - Définition

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Protection

Le château de Bouges est classé parmi les monuments historiques par arrêté du 7 septembre 2001. Cet arrêté a annulé les mesures de protection antérieures : arrêté de classement du 28 décembre 1961 et arrêtés d'inscription sur l'inventaire supplémentaire des 21 octobre 1944 et 3 mars 1997.

Architecture

Attribution

Le château de Bouges a été attribué sans preuve à Ange-Jacques Gabriel sur la foi d'une approximative similitude avec le Petit Trianon de Versailles bâti par le célèbre architecte entre 1762 et 1768 soit exactement à la même époque, ce qui suffit à rendre cette attribution hautement improbable. Elle est aujourd'hui récusée par tous les auteurs.

Le nom de « Gabriel » gravé sur l'un des frontons n'est sans doute qu'un graffiti dû à l'un des ouvriers du chantier, tout comme celui de « Fayeti » qui le surmonte. Les registres paroissiaux font état de l'inhumation en novembre 1767 d'un certain Gabriel, apprenti de Louis Thonet, maçon travaillant au château, qui est peut-être celui qui a gravé son nom sur le château. Sont mentionnés également en 1768, Claude Vidard, charpentier, et François Le Neuf, « maître menuisier au château ». En 1770, François Le Neuf, le serrurier Antoine Favel et Jean Bardon assistent à l'inhumation du frère de ce dernier, qualifié de « peintre et doreur de la ville de Bourges ».

Les délibérations du syndic citent les réclamations de Richard Colasse, maître couvreur à Paris, et de Mathieu La Chaussée, maître charpentier à Paris, « pour la couverture d'un nouveau dôme », réalisée en 1778 selon les indications du sieur Vittard, architecte. On ne sait rien de celui-ci et l'on ne peut donc lui attribuer avec certitudes l'ensemble du projet de Bouges, dans lequel on a par ailleurs relevé des similitudes avec l'hôtel Bertrand à Châteauroux, œuvre contemporaine de l'architecte ingénieur Martin Bouchet.

Extérieurs

Vue de la façade principale ouest.

Si Bouges est incontestablement une construction très soignée, il ne présente pas les subtilités architecturales du Petit Trianon. En revanche, son organisation en pavillon évoque certains hôtels parisiens comme l'hôtel Peyrenc de Moras et aussi le château de Marly. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, on note des similitudes évidentes avec le château de Canon (Calvados), réaménagé en 1770 pour Jean-Baptiste Élie de Beaumont.

Le château est une construction de plan rectangulaire massé de 28 x 21 mètres comprenant neuf travées sur les grandes façades et cinq travées sur les façades latérales. Les façades principales ouvrent l'une sur la cour d'honneur et l'autre sur la grande perspective du tapis vert. Sous un fronton triangulaire, les trois travées centrales se détachent en léger ressaut, formant un faux avant-corps, sur un fonds de refends continus répondant aux angles traités en bossages à refends. Au rez-de-chaussée, ce faux avant-corps est percé de trois baies en plein cintre, dont la porte d'entrée à laquelle on accède par un perron de quelques marches, et à l'étage de trois baies rectangulaires réunies par un balcon soutenu par quatre consoles.

L'axe médian est également marqué par l'utilisation d'un fronton triangulaire, l'emploi de refends continus et l'utilisation d'une baie centrale en plein cintre au rez-de-chaussée, et rectangulaire au premier étage, encadrées d'œils-de-bœuf percés ou simulés. Chaque croisée des façades latérales est soulignée par un encadrement de plates-bandes qui anime les mures de pierre lisse.

La demeure est construite en pierre de Villentrois. La séparation entre les deux niveaux est marquée par un sobre bandeau et une corniche saillante, qui rendent imperceptibles le niveau entresolé situé entre le rez-de-chaussée et le premier étage ainsi que le niveau de chambres de services situé au second étage. La sculpture est limitée aux frontons et aux consoles des balcons, et à l'emploi systématique de balustres pour cerner les parterres et dissimuler le toit en terrasse que venait couronner un dôme en ardoise au XVIIIe siècle.

Intérieurs

Le château de Bouges se signale par l'ingéniosité de son organisation intérieure en triple profondeur qui ménage une ouverture maximale sur l'extérieur en libérant le centre du bâtiment, occupé au rez-de-chaussée par un large vestibule reliant le hall d'honneur au salon des jeux. Les autres pièces de réception s'ordonnent au rez-de-chaussée avec les dégagements et pièces de service nécessaires, le grand escalier étant rejeté sur le côté dans l'épaisseur du vestibule. À l'étage, la volée droite de l'escalier débouche sur un vide central autour duquel se développent les appartements les maîtres et les chambres des invités, au nombre de cinq. Les grandes croisées sont munies de volets intérieurs et sont habilement divisées pour donner jour à des entresols. Les cuisines, laverie, caves et resserres se trouvent au sous-sol.

La création, très probablement à la fin du XIXe siècle seulement, d'une verrière éclairée par un lanterneau au-dessus du vide central, a introduit un second axe lumineux très original en tirant un intéressant parti de la disposition d'origine.

Dépendances

Le domaine comprend sur 80 hectares un parc paysager, un arboretum, un jardin bouquetier créé en 1920, de vastes serres et des jardins à la française d'un hectare, dus aux Duchêne père et fils et de somptueuses écuries installées dans les communs, qui abritent les voitures hippomobiles utilisées par ses derniers propriétaires.

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