Un chat haret ou errant est un chat domestique retourné à l'état sauvage, par le phénomène du marronnage. Il peut avoir connu la vie auprès des hommes ou bien être né dans la nature, il n'en reste pas moins un chat domestique (Felis silvestris catus).
La différence entre le chat domestique proprement dit et le chat haret est donc uniquement éthologique. Le chat haret ne doit notamment pas être confondu avec les chats sauvages, qui forment plusieurs espèces différentes.
Dans certains pays, où le chat n'est pas une espèce d'origine indigène, les populations de chats harets ont proliféré ; ils représentent en Australie une population évaluée à 18 millions de chats, qui pose de graves problèmes environnementaux.
En France, le chat haret a été retiré de la liste des espèces chassables (arrêté du 26 juin 1987) et de la liste des animaux susceptibles d'êtres classés nuisibles (arrêté du 30 septembre 1988). Le maire devient seul responsable de la divagation des chats au titre de l'article L.211-20 du code rural et de la pêche maritime. Par ailleurs, sa limitation peut continuer de s'effectuer dans le cadre de la police de la rage qui dépend du Ministère de l'Agriculture.
Rome, la capitale de l'Italie, est peut-être la ville comptant la population de chats harets la plus importante du monde : elle est estimée en effet à un nombre compris entre 250 000 et 300 000 chats, organisés en quelques 2 000 colonies, dont certaines qui vivent dans des lieux historiques comme le Colisée.
Certains historiens pensent que l'affection que les Romains portent aux chats remonte à la conquête de l'Égypte par l'empire romain, car la Cour égyptienne hébergeait des chats. D'autres historiens pensent que Rome a été épargné des conséquences dévastatrices des épidémies de peste bubonique par la population de chats harets de Rome, qui maintenait à un faible niveau le nombre de rats, principaux vecteurs de la peste. Quoi qu'il en soit, l'affection des habitants de Rome envers les chats égarés ne se dément pas, encore de nos jours, à l'instar de l'actrice Anna Magnani, qui les nourrissait régulièrement.
Pendant de nombreuses années, une colonie de chats harets a existé sur la colline du Parlement, à Ottawa. La tradition associe les chats à une garnison britannique dans les années 1850. Plus récemment, des structures d'habitation ont été construites pour eux, et ils sont nourris par un volontaire qui reçoit à ce titre une allocation de la Chambre des Députés. Des vétérinaires de la ville donnent gratuitement des soins à ces chats, qui sont stérilisés. La colonie compte environ 15 chats, dont le nombre demeure sensiblement constant.
Aux États-Unis, la façon de contrôler la population de chats harets fait débat. De nombreuses municipalités autorisent de les abattre, les considérant comme nuisibles. Certains recommandent de contrôler la population de chats harets en en autorisant la chasse, soutenant qu'il s'agit là de la méthode la plus économique. Cependant, une proposition d'avril 2005 visant à légaliser la chasse des chats harets dans l'État du Wisconsin pour réduire leur nombre a été refusée par les législateurs de l'État. Le Dakota du sud et le Minnesota autorisent de tirer sur les chats harets.
Des programmes de piégeage dits Trap-Neuter-Return (« Piégeage-Castration-Relâchage ») sont mis en œuvre par des volontaires et diverses organisations visant à capturer les chats, à les stériliser par castration, puis à les relâcher. Une variante de ces programmes inclut l'innoculation d'un vaccin contre la rage et d'autres virus et, parfois, un traitement durable contre les puces. Des vétérinaires marquent à cette occasion les chats ainsi opérés en leur coupant le bout d'une oreille, de façon à les identifier comme déjà traités. Des volontaires prennent fréquemment en charge ces chats, les nourrissant et les soignant pendant le reste de leur vie.
Beaucoup d'experts pensent qu'il est pratiquement impossible d'apprivoiser un chat haret s'il n'est pas capturé et socialisé avant l'âge de six semaines. Cependant, il existe des témoignages montrant que de nombreuses personnes ont adopté et apprivoisé avec succès des chats harets adultes. Des associations s'occupant de chats harets proposent des techniques permettant d'arriver à ce résultat.