Si le chat haret ne constitue pas un problème écologique grave en France métropolitaine et dans la plupart des autres pays, il n'en va pas de même en Australie. En effet, dans ce pays, la faune mammifère indigène est composée, non de mammifères placentaires, mais de marsupiaux. Le chat haret entre donc en concurrence dans l'écosystème local avec ses équivalents marsupiaux. En dehors de l'Australie continentale, les marsupiaux sont présents en Tasmanie, Nouvelle-Guinée ainsi que sur le continent américain (oppossum).
En règle générale (mais non exclusivement), les mammifères placentaires mis en concurrence avec des marsupiaux finissent par supplanter ces derniers, tout en modifiant l'écosystème local. On peut rapprocher cette situation à celle qui a mené à la disparition du thylacine, le « loup marsupial », face à la concurrence du dingo.
Or, d'autres mammifères placentaires, comme les lapins ou les rats avaient été introduits en Australie, et s'y étaient multipliés. Pour lutter contre cette prolifération, les colons britanniques avaient alors, au XIXe siècle, relâché volontairement des chats domestiques.
Ces chats devenus « harets » se sont à leur tour multipliés, et se comptent aujourd'hui par millions, puisque leur nombre était évalué en 2004 à 18 millions en Australie. Aussi le gouvernement australien a-t-il dû mettre en place des plans d'éradication partielle de ces chats ; ce sont les TAP, Threat Abatement Plans (« Plans d'amoindrissement de la menace » sur la biodiversité).
Le problème écologique ainsi posé à l'Australie est extrêmement complexe, puisque la totale extermination des chats harets se traduirait aussitôt par la multiplication incontrôlée d'autres espèces invasives importées, comme les lapins et les rats. C'est ce qui est arrivé par exemple dans l’île Macquarie, où l'éradication du chat s'est traduite par une explosion désastreuse du nombre de lapins.
En Nouvelle-Zélande, où le chat n'est pas non plus une espèce indigène, la menace est du même ordre, à la fois dans son origine (population de chats domestiques relâchés au XIXe siècle pour lutter contre la prolifération des lapins), et dans ses conséquences sur les espèces locales, en particulier le kakapo et la baisse dramatique de sa population depuis le XIXe siècle. Les chats harets sont par ailleurs soupçonnés de véhiculer la tuberculose, même s'il est loin d'être prouvé qu'ils puissent transmettre la maladie à d'autres espèces. Il est permis en Nouvelle Zélande de tirer sur les chats soupçonnés d'être des chats harets, ce qui amène à garder enfermés chez soi les chats domestiques lorsque des battues sont organisées.