Chat de Temminck - Définition

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Évolution de l'espèce

Le physique du Chat de Temminck est très proche de celui du Chat bai (Pardofelis badia), espèce endémique à l'île de Bornéo. De plus, des études menées sur les crânes de deux espèces ainsi que des comparaisons génétiques ont montré qu'elles étaient très proches. L'aire de répartition du Chat de Temminck inclut l'île de Sumatra, qui ne s'est séparée de Bornéo que depuis 10 000 à 15 000 ans. Ces diverses observations ont conduit à l'hypothèse que le Chat bai est une sous-espèce insulaire du Chat de Temminck.

Toutefois, des travaux menés en 2007 ont démontré que les Pardofelis composent la deuxième lignée des félins qui a divergé il y a 9,4 millions d'années. Le Chat de Temminck et le Chat bai se sont différenciés il y a quatre millions d'années, bien avant la séparation des îles de la Sonde : les deux félins forment bien deux espèces différentes. Ces deux chats étaient les seuls représentants du genre Catopuma, depuis 2008 ils ont été déplacés dans le genre Pardofelis avec le Chat marbré (Pardofelis marmorata) par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le Système d'Information Taxonomique Intégré (SITI) et la base NCBI les classent encore dans le genre Catopuma.

De même, l'extrême ressemblance entre le Chat de Temminck et le Chat doré d'Afrique (Caracal aurata) pourrait être due à un même ancêtre commun. Toutefois, les forêts d'Afrique et d'Asie ne sont plus reliées depuis vingt millions d'années : il s'agit plus d'une convergence évolutive que d'une réelle filiation.

Arbre phylogénétique du genre Pardofelis

   Pardofelis   

 Pardofelis marmorata - Chat marbré




 Pardofelis temminckii - Chat de Temminck



 Pardofelis badia - Chat bai





Selon Mammal Species of the World, il existe trois sous-espèces de Chat de Temminck : Pardofelis (Catopuma) temminckii, présente sur l'île de Sumatra, Pardofelis (Catopuma) dominicanorum et Pardofelis (Catopuma) tristis dont l'aire de répartition va du Sichuan au Tibet et qui est censée représenter les Chats de Temminck à ocelles.

Le Chat de Temminck et l'Homme

De par sa couleur dorée, le Chat de Temminck fait l'objet de nombreuses légendes.

Dénomination

Le Chat de Temminck est nommé en l'honneur de Coenraad Jacob Temminck, un zoologiste néerlandais qui a décrit pour la première fois le Chat doré d'Afrique (Caracal aurata). De nombreuses autres espèces lui sont dédiées comme le Bécasseau de Temminck (Calidris temminckii) ou le Pangolin de Temminck (Manis temminckii). Le synonyme Chat doré d'Asie est issu de la grande ressemblance avec le Chat doré d'Afrique.

En Chine, il est connu sous le nom de « léopard jaune » tandis qu'en Thaïlande c'est un « tigre de feu ».

Son nom scientifique a également beaucoup varié en raison de sa taxinomie changeante, et de nombreux synonymes existent : Felis temminckii, Profelis temminckii, Catopuma temminckii sont les plus courants.

Légendes

Le Chat de Temminck est sujet à de nombreuses légendes qui seraient dues, selon Peter Jackson à sa couleur dorée. En Thaïlande, il est considéré comme un animal permettant de se protéger du tigre : brûler un poil ou une peau de Chat de Temminck ou manger sa chair éloignerait le prédateur redouté qu'est le tigre. Toujours en Thaïlande, le Chat de Temminck est considéré comme très féroce, et par conséquent comme le maître des autres félins.

Commerce de peaux

Protégé par l'annexe I de la CITES, le Chat de Temminck ne devrait pas craindre les Hommes. Cependant, des peaux sont régulièrement présentées sur les marchés. En Chine, dans la province du Jiangxi, 234 peaux ont été achetées entre 1980 et 1981 ; en 1986, 17 peaux ont été comptées sur un marché aux fourrures du Gansu. Les autorités chinoises déclarent la confiscation de 30 à 100 peaux de Chat de Temminck chaque année. En 1998, le bulletin de TRAFFIC a répertorié la mise en vente de onze peaux de Chats de Temminck sur le marché de Tachileik au Myanmar.

Philatélie

Quelques timbres représentant le Chat de Temminck ont été édités par les pays suivants dans le cadre de séries sur les animaux en danger ou sur les félins sauvages : Madagascar, Malaisie, Bhoutan, Thaïlande, Bénin.

Projet de recherche

Comme la plupart des petits félins, le Chat de Temminck fait l'objet de recherche « groupée », c'est-à-dire que plusieurs espèces sont étudiées conjointement. Menée par Lon Grassman de février 1999 à mars 2003, une étude portant sur quatre espèces de félins en Thaïlande a été menée au sanctuaire faunique de Phu Khieo. Le but de l'étude était de connaître les déplacements de ces petits félins, la superficie et le chevauchement des territoires ainsi que leurs proies. En second lieu, l'étude portait sur les données chimiques des animaux capturés ainsi que sur l'identification de leurs ectoparasites. Les recherches s'appuyaient sur la pose de colliers émetteurs, l'utilisation de pièges photographiques et l'analyse des matières fécales. Deux Chats de Temminck, un mâle et une femelle, ont été capturés et équipés de collier émetteur de février 1999 à novembre 2000, ce qui a permis de relever d'importantes données sur le comportement de ces félins.

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