Le Chat à pattes noires appartient au genre Felis depuis sa première description par Burchell en 1824 dans Travels Interior of Southern Africa. Il partage un ancêtre commun avec les quatre autres félins de son clade : le Chat de la jungle, le Chat des sables, le Chat sauvage et le Chat domestique. Des travaux effectués sur l'ADN en 2006 et 2007, effectués sur les chromosomes sexuels et l'ADN mitochondrial de toutes les espèces de félins, conjugués à des recherches paléontologiques, ont révélé que la lignée du Chat domestique (Felis catus) a vraisemblablement divergé il y a 3,4 Ma, au Pliocène, dans les déserts et les forêts denses du bassin méditerranéen.
Arbre phylogénétique du genre Felis
Felis |
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La variabilité intra-spécifique est faible puisqu'on ne compte actuellement que deux sous-espèces, basées sur des critères phénotypiques et géographiques. Toutefois, on peut trouver au centre de l'Afrique du Sud, près de Kimberley, des individus possédant des caractéristiques morphologiques proches des deux sous-espèces, ce qui porterait à invalider la taxonomie actuelle. On dénombre ainsi :
Dans les légendes San du Kalahari, le Chat à pattes noires est un animal téméraire qui attaque même les girafes en transperçant leurs jugulaires. Bien que n'hésitant pas à s'attaquer à des proies plus volumineuses que lui, les recherches ex situ menées par Alexander Sliwa ont montré que le Chat à pattes noires ne s'attaquerait jamais à une proie aussi grosse.
Le Chat à pattes noires vit dans les déserts semi-arides et la savane. Il aime les régions sèches, recouvertes d'herbes hautes où il peut trouver ses proies et se cacher.
On le trouve dans le désert du Karoo et sur une partie du Highveld, mais n'est présent que sur le pourtour du désert du Kalahari. Il est essentiellement présent en Afrique du Sud dans l'État-Libre et dans la province du Cap. Son aire de répartition recouvre aussi la Namibie et le Bostwana et il est peut-être présent dans les pays frontaliers du Mozambique, du Zimbabwe et de l'Angola, bien qu'il n'y ait jamais été signalé.
Mais le Chat à pattes noires est principalement menacé par la réduction de son habitat naturel. Ne s'attaquant pas au petit bétail et chassant principalement les rongeurs, il est un atout pour l'agriculture. Toutefois, il arrive qu'il tombe dans les pièges initialement prévus pour le Chat ganté, ou qu'il avale les appâts empoisonnés placés à l'attention des chacals. L'intoxication aux pesticides contenus dans les sauterelles, dont il se nourrit, est aussi un facteur de risque pour ce félin.
Bien que le Chat à pattes noires soit considéré comme commun en certains points de son aire de répartition, notamment en Afrique du Sud dans l'État-Libre et dans la province du Cap, sa distribution réduite le range dans la catégorie des animaux rares. On estime que la population sauvage n'excède pas 10 000 individus et il a été listé comme « vulnérable » dans la liste rouge de l'UICN en 2002. Placé en Annexe I de la CITES depuis 1975, son commerce international est interdit sans autorisation préalable et il est protégé par la loi en Afrique du Sud et au Botswana, mais pas en Namibie, au Mozambique et au Zimbabwe.
Le Chat à pieds noirs étant classé en annexe A du règlement de l'Union européenne concernant la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce, sa détention en France est autorisée pour un établissement d'élevage ou de présentation au public d'animaux sauvages (parc zoologique par exemple) ; ces établissements doivent être titulaires d'un certificat de capacité et obtenir une autorisation de détention d'animaux d'espèces non domestiques.
Le Chat à pattes noires est l'objet d'un programme d'élevage européen en captivité (EEP) et d'un Programme américain pour les espèces menacées (SSP). Roland Lindemann réussit pour la première fois à faire se reproduire le Chat à pattes noires au Catskill Game Farm, un zoo des États-Unis, en 1960. La population captive est faible, en 2005, on ne compte que 63 Chats à pattes noires dans 17 institutions selon le studbook international, dont le Zoo de Wuppertal a la responsabilité. L'élevage conservatoire a permis de collecter de nombreuses informations à propos de la reproduction du Chat à pattes noires, telles que le temps de gestation ou la durée de l'œstrus.
En captivité, l'Association mondiale des zoos et des aquariums (WAZA) donne les recommandations suivantes pour le bien-être de l'animal :
L'alimentation doit être variée (mammifères, oiseaux). Ce félin doit être gardé à l'intérieur lorsque la température descend en dessous de 5 °C. Les Chats à pattes noires peuvent être gardés en couple, mais le mâle doit être séparé de la femelle lors de la naissance et l'allaitement des chatons. Les jeunes doivent être retirés de l'enclos à l'âge de cinq à sept mois.
Les Chat à pattes noires montrent de l'intérêt pour les mêmes jouets que les chats domestiques comme les balles en plastique par exemple. Une étude menée en 2004 sur six Chats à pattes noires détenus dans un zoo a révélé que l'emploi d'objets imprégnés d'odeurs de proie ou d'herbe aux chats peut être un moyen efficace d'enrichir l'environnement des félins captifs.