Charles Lindbergh - Définition

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L'homme célèbre

Kidnapping du bébé Lindbergh

Il se marie en 1929 à une riche héritière qui deviendra également pionnière américaine de l'aviation, Anne Morrow Lindbergh, qui lui donne six enfants. L'aîné, Charles Junior, est kidnappé le 1er mars 1932 et retrouvé mort le 12 mai malgré le paiement d'une rançon.

Bruno Hauptmann est arrêté en 1934 et condamné pour l'enlèvement et le meurtre du fils Lindbergh à la suite d'un procès très médiatisé qualifié de « procès du siècle », il sera exécuté sur la chaise électrique le 3 avril 1936. Il a toujours clamé son innocence et sa culpabilité fait toujours aujourd'hui l'objet de controverses. Étrangement, plus de deux cents personnes ont confessé l'enlèvement du bébé Lindbergh. La renommée de l'aviateur a sans doute poussé ces personnes à le faire. De l'avis même de son entourage, Lindbergh ne fut plus le même homme à dater du meurtre, désespérant de l'humanité.

Salvador Dalí n'arrange guère les choses en se produisant dans une soirée costumée avec Gala dans un linge ensanglanté qui était censé le travestir en « Bébé Lindbergh assassiné ». L'assistance est scandalisée et Dali doit bredouiller quelques excuses confuses.

Charles aura treize enfants ; six avec son épouse Anne Morrow Lindbergh (1906-2001), célèbre aviatrice et écrivaine américaine, ainsi que sept autres après la guerre dans trois relations secrètes en Allemagne et en Suisse (voir ci-dessous).

Lindbergh, les nazis et l'antisémitisme : la proximité idéologique

Fatigués d’être sous les projecteurs et toujours en deuil, les Lindbergh s'exilent en Europe en décembre 1935, près de Londres. Envoyé en Allemagne à la demande de l'ambassade américaine pour effectuer un rapport sur la Luftwaffe, Charles rencontre Willy Messerschmitt et se serait laissé leurrer. Il surestime l'aviation allemande qu'il dit « invincible ». Il sera décoré le 19 octobre 1938 de l'ordre de l'Aigle germanique par Hermann Göring, qui lui montre en primeur de nouveaux avions. À cette occasion, il qualifie Hitler de « grand homme ». Il le juge moins dangereux que Staline.

De retour aux États-Unis, il collabore avec l'armée de l'air. En même temps, il s'intéresse aux travaux d'Alexis Carrel sur le cœur artificiel, et travaille avec lui à la création de la circulation extra-corporelle (ouvrant ainsi la voie à la chirurgie thoracique et à celle de l'aorte). Partisan de la neutralité américaine au début de la guerre, il devient, de 1940 à 1941, l’un des principaux porte-paroles du mouvement isolationniste America First, engagement qui lui vaudra d'être soupçonné d'antisémitisme. En mai 1941, Roosevelt lui demande de renvoyer la « médaille de la honte » reçue des mains d'Hermann Göring, ce qu'il refuse de faire, préférant démissionner de son poste de colonel au Ministre de la Guerre.

En octobre 1940, Lindbergh préconise que l’Amérique « reconnaisse les nouvelles puissances en Europe ». Le 11 septembre 1941, à Des Moines, lors d'un meeting d’America First, il pose la célèbre question dans un discours radiodiffusé : « Qui sont les agitateurs bellicistes ? », à quoi il répond : « Les Britanniques, les Juifs et l'Administration Roosevelt. » Cette intervention suscitera une ovation d'une partie du public et la stupéfaction, voire l'indignation, d'une autre partie.

Les déclarations maladroites de Lindbergh font peu à peu passer l'aviateur et ses fidèles du rôle de pacifistes proaméricains à celui d'antisémites sympathisants du Führer. Il change cependant d’avis après l'attaque sur Pearl Harbor, en décembre 1941, et assurera une cinquantaine de missions aériennes dans le Pacifique comme civil.

Dans son livre, intitulé The War Time Journal of Charles A, Lindbergh, Charles Lindbergh raconte sa visite, le 11 juin 1945, du camp Dora et des installations souterraines destinées à la production des fusées V1 et V2. Des centaines de V2 sont sur les chaînes d'assemblage. Charles Linbergh est choqué des traitements infligés aux prisonniers. Il lui semble impossible que des hommes civilisés puissent s'abaisser ainsi.

Prix Pulitzer

Après la Seconde Guerre mondiale, devenu consultant pour la compagnie aérienne Pan Am, il narra sa célèbre traversée dans un livre, The Spirit of St. Louis, qui lui valut le prix Pulitzer 1954 (Autobiographie). Réhabilité, réintégré dans l'armée américaine au grade de général de brigade, il consacra son temps à la défense de la nature, condamnant notamment les transports supersoniques.

Le repli

De 1957 jusqu'à sa mort en 1974, Lindbergh eut une relation avec une chapelière allemande nommée Brigitte Hesshaimer, de 24 ans sa cadette. Ils eurent ensemble trois enfants : Dyrk (né en 1958), Astrid (née en 1960) et David (né en 1967). Les deux amants maintinrent leur relation dans une totale confidentialité ; même les enfants ignorèrent la véritable identité de leur père, qu'ils rencontrèrent sporadiquement lors de ses visites. Astrid lut plus tard un article de magazine sur Lindbergh et trouva des clichés ainsi que plus d'une centaine de lettres de sa main pour sa mère. Elle rendit l'affaire publique en 2003, deux ans après les décès de Brigitte Hesshaimer et Anne Morrow.

Lindbergh aura également deux fils, Vago (né en 1962) et Christophe (né en 1966), avec la sœur de Brigitte, Marietta Hesshaimer, et un fils (né en 1959) et une fille (née en 1961) avec son ancienne secrétaire particulière prénommée Valeska, issue d'une vieille famille de l'aristocratie militaire prussienne, soit au total treize enfants.

Marqué par les années de guerre, il se demandera si l'aviation était un progrès pour l'humanité. Il terminera sa vie à défendre la nature et des tribus isolées des Philippines.

Il était lié d'amitié avec l'artiste Joseph Savina qui entretint sa résidence de l'île Illiec qu'il possédait depuis 1938 à Port-Blanc (commune de Penvenan) dans le Trégor, en Bretagne.

Lindbergh passa les dernières années de sa vie sur l'île hawaïenne de Maui, où il mourut d'un cancer de la moelle épinière le 26 août 1974. Son corps fut incinéré, puis ses cendres dispersées autour de l'église de Palapala Ho'omau.

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