Charles Darwin - Définition

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Les conceptions religieuses de Charles Darwin

La mort de sa fille, Annie, en 1851, fut l'événement qui écarta Darwin, déjà en proie au doute, de la foi en un Dieu bienfaisant.

Bien que sa famille fût en majorité non-conformiste et que son père, son grand-père et son frère fussent libres-penseurs, au début, Darwin ne doutait pas de la vérité littérale de la Bible. En ce sens, « l'œuvre de Darwin et sa postérité s'inscrivent plus précisément encore dans le cadre de l'époque victorienne ». Il avait fréquenté une école de l'Église d'Angleterre, puis étudié la théologie anglicane à Cambridge pour embrasser une carrière ecclésiastique. Il avait été convaincu par l'argument téléologique de William Paley qui voyait dans la nature un dessein prouvant l'existence de Dieu ; cependant au cours du voyage du Beagle Darwin se demanda, par exemple, pourquoi de superbes créatures avaient été faites au fond des océans là où personne ne pourrait les voir, ou comment il était possible de concilier la conception de Paley d'un dessein bienveillant avec la guêpe ichneumon qui paralyse des chenilles pour les donner à ses œufs comme des aliments vivants. Il restait tout à fait orthodoxe et citait volontiers la Bible comme une autorité dans le domaine de la morale, mais ne croyait plus à l'historicité de l'Ancien Testament.

Alors qu'il menait ses recherches sur la transformation des espèces Darwin savait que ses amis naturalistes y voyaient une hérésie abominable qui mettait en péril les justifications miraculeuses sur lesquelles était fondé l'ordre social ; sa théorie ressemblait alors aux arguments radicaux qu'utilisaient les dissidents et les athées pour attaquer la position privilégiée de l'Église d'Angleterre en tant qu'Église établie. Bien que Darwin eût écrit que la religion était une stratégie tribale de survivance, il croyait cependant toujours que Dieu était le législateur suprême. Cette conviction fut peu à peu ébranlée et, avec la mort de sa fille Annie en 1851, il finit par perdre toute foi dans le christianisme. Il continua à aider son église locale pour le travail paroissial, mais le dimanche il allait se promener pendant que sa famille se rendait à l'église. Désormais, il jugeait préférable de regarder la douleur et les souffrances comme le résultat de lois générales plutôt que d'une intervention directe de Dieu. Interrogé sur ses conceptions religieuses, il écrivit qu'il n'avait jamais été un athée dans le sens où il aurait nié l'existence de Dieu mais que, de façon générale, « c'est l'agnosticisme qui décrirait de la façon la plus exacte [son] état d'esprit ».

Le Récit de Lady Hope, publié en 1915, soutenait que Darwin était revenu au christianisme au cours de sa dernière maladie. Une telle affirmation a été démentie par ses enfants et les historiens l'ont également écartée. Sa fille, Henrietta, qui était à son lit de mort, a en effet dit que son père n'était pas retourné au christianisme. Ses derniers mots ont été en réalité adressés à Emma : « Rappelez-vous la bonne épouse que vous avez été ».

Les enfants de Darwin

Darwin en 1842 avec son fils aîné, William Erasmus Darwin.
Darwin en 1842 avec son fils aîné, William Erasmus Darwin.
Les enfants de Darwin
William Erasmus Darwin (27 décembre 1839–1914)
Anne Elizabeth Darwin (2 mars 1841–22 avril 1851)
Mary Eleanor Darwin (23 septembre 1842–16 octobre 1842)
Henrietta Emma Etty Darwin (25 septembre 1843–1929)
George Howard Darwin (9 juillet 1845–7 décembre 1912)
Elizabeth Bessy Darwin (8 juillet 1847–1926)
Francis Darwin (16 août 1848–19 septembre 1925)
Leonard Darwin (15 janvier 1850–26 mars 1943)
Horace Darwin (13 mai 1851–29 septembre 1928)
Charles Waring Darwin (6 décembre 1856–28 juin 1858)

Les Darwin eurent dix enfants : deux moururent en bas âge et la disparition d'Annie, alors qu'elle n'avait que dix ans, fut une catastrophe pour ses parents. Charles était un père dévoué et exceptionnellement attentif envers ses enfants. Chaque fois qu'ils tombaient malades il craignait que ce soit dû à la consanguinité puisqu'il avait épousé sa cousine, Emma Wedgwood. Il se pencha sur cette question dans ses écrits, mettant en opposition les avantages des croisements chez beaucoup d'organismes. Malgré ses craintes, la plupart des enfants qui survécurent firent des carrières remarquables, se distinguant même à l'intérieur de la famille Darwin-Wedgwood qui était déjà composée d'esprits fort brillants.

Parmi eux, George, Francis et Horace devinrent membres de la Royal Society, se signalant respectivement comme astronome, botaniste et ingénieur civil. Son fils Leonard fut militaire, politicien, économiste. Partisan de l'eugénisme, il eut comme disciple Sir Ronald Aylmer Fisher (1890-1962), statisticien et biologiste de l'évolution.

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