Charbon (maladie) - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Charbon
Classification et ressources externes
Bacillus anthracis Gram.jpg
CIM-10 A22.minor
CIM-9 022
DiseasesDB 1203
MedlinePlus 001325
eMedicine med/148 
MeSH D000881
Bactéries de Charbon.

Le charbon est une maladie infectieuse aiguë causée par la bactérie Bacillus anthracis. C'est une anthropozoonose, c'est-à-dire une affection qui touche aussi bien l'animal que l'homme.

Bacillus anthracis est une arme bactériologique potentielle depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et a été particulièrement médiatisée à la suite des attentats du 11 septembre 2001.

Certains journalistes francophones ont confondu l'anthrax qui, en français, ne désigne qu'une staphylococcie cutanée, et le charbon qui, dans les pays de langue anglaise, est appelé anthrax.

Historique

Vers 1823, Eloi Barthélemy (1785–1851) établit que le charbon est une maladie pouvant être transmise d’un animal mort à un animal sain. En 1850, le Français Rayer signale que Davaine, associé à ses recherches, a vu des petits corps filiformes dans le sang de moutons atteints du charbon. Rien n'indique que Rayer ou Davaine ait soupçonné dans ces corps l'agent de la maladie. En 1855, l'Allemand Aloys Pollender (qui affirme avoir fait sa découverte dès 1849) décrit lui aussi des corpuscules présents dans le sang d'animaux charbonneux, note l'aspect de bactéries de ces corpuscules et, contrairement à Davaine, conjecture qu'ils sont la cause de la maladie. En 1863, Davaine fait de la bactérie du charbon une étude plus approfondie, considérée maintenant comme la première preuve de l'origine microbienne d'une maladie transmissible à l'homme. En 1876, Robert Koch découvre la capacité de la bactérie du charbon à former des spores, ce qui peut la rendre très résistante. C'est lui qui forgera le nom de « Bacillus Anthracis ».

En mai 1881, à Pouilly-Le-Fort, près de Melun, Pasteur réalise une célèbre expérience de vaccination contre le charbon sur cinquante moutons (sur cette expérience, et notamment sur la mesure dans laquelle on peut reprocher à Pasteur de s'être approprié une idée d'Henry Toussaint, voir l'article « Secret de Pouilly-le-Fort ».) L'Institut Pasteur détient toujours des souches de Bacillus anthracis de différentes virulences.

L'existence d'une toxine du charbon fut démontrée pour la première fois en 1955.

Voies de contamination et conséquences sur l’organisme

Les différentes contaminations par le Bacillus anthracis engendrent des conséquences diverses sur l’organisme. Il existe trois formes de contamination :

  1. Le charbon cutané.
  2. Le charbon gastro-intestinal.
  3. Le charbon par inhalation.

La forme cutanée

Elle est rare chez l'animal, mais c'est la plus fréquente chez l'être humain (95% des infections dues au Bacillus anthracis). Elle résulte d'un contact entre des spores et une blessure. Une macule se forme à l’endroit de l’inoculation, qui provoque d'abord des démangeaisons, puis un jour après, forme des ulcérations entourées de vésicules. Le bouton est indolore et enfoncé, il se dessèche et se couvre ensuite d’une croûte noire (d'où le nom de la maladie). Dans 80 % des cas, la blessure guérit sans complications. Malgré tout, dans certains cas l’œdème s’intensifie et prend du volume engendrant une déformation du visage ou du membre atteint. Dans un premier temps une forte fièvre apparaît qui sans traitement entraîne de fortes complications. Ces complications évoluent vers la mort dans 5% à 20% des cas. Le dernier cas connu en France serait celui de trois personnes contaminées par un bœuf abattu en novembre 2008 dans une ferme de Moselle.

La forme gastro-intestinale

Cette infection, qui résulte de la consommation de viande contenant des endospores, infection due à Bacillus anthracis par voie gastro-intestinale, est peu répandue. Le charbon gastro-intestinal apparaît dans le cas où des spores se retrouvent dans les voies gastro-intestinales supérieures ou inférieures. Dans le premier cas, la forme oropharyngienne se caractérise par l’apparition d’un ulcère œsophagien ou oral avec une adénopathie lymphatique régionale et une septicémie. Dans les cas où les spores se présentent dans les voies gastro-intestinales inférieures, les nausées et vomissements sont rapidement suivis de diarrhées sanguinolentes, d’une perforation des intestins et de septicémies ; une ascite massive peut apparaître. Cette forme peut être soignée, mais reste mortelle entre 25% et 60% des cas, selon la rapidité du début des soins.

La forme respiratoire

Cette forme de charbon provient de l’inhalation de spores via des particules contaminées (aérosol). L’inhalation est suivie d’un syndrome grippal peu spécifique accompagné de fièvre, de douleurs musculaires, de maux de tête et de toux sèche. Les spores qui se sont déposées dans les alvéoles pulmonaires sont phagocytées par les macrophages. Ceux-ci finissent par éclater et les spores ainsi libérées sont transportées par le système lymphatique aux ganglions trachéobronchiques. Les spores donnent naissance à des formes végétatives qui se multiplient et qui produisent des toxines jusqu’à soixante jours plus tard. Deux à quatre jours après le début des symptômes, il apparaît une soudaine aggravation de la situation générale. On observe une insuffisance respiratoire grave, des douleurs rétrosternales aiguës et une hypotension. Une radiographie du thorax présente alors une image typique de la dilatation médiastinale caractéristique de la lymphodénopathie médiastinale hémorragique et la médiastinite. Parfois le patient meurt quelques heures après le début de cette deuxième phase. Une méningite hémorragique ou une septicémie charbonneuse peut être une complication supplémentaire. Le charbon pulmonaire ne représente que 5 % des cas mais son taux de mortalité est estimé entre 90 et 100 % dans sa forme historique, s'abaissant à moins de 50% dans les formes liées au bio-terrorisme.

Page générée en 0.216 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise