Le chanvre est largement utilisé pour ses propriétés psychotropes, c'est le cas essentiellement de trois des quatre sous-espèces qui peuvent être consommées directement après la récolte, :
Cannabis ruderalis n'est utilisé que pour effectuer des croisements en vue d'obtenir une meilleure résistance et une floraison plus précoce, cette sous-espèce ayant trop peu d'effets psychotropes.
Actuellement, presque tous les cultivars utilisés pour l'auto-consommation, sont des hybrides de ces quatre espèces. Pour la production d'hybrides on utilise essentiellement cannabis indica et cannabis sativa.
Le cannabis peut se présenter sous plusieurs formes :
Il est généralement consommé avec du tabac dans des cigarettes artisanales appelées joints ou pétards. D'autres modes de consommation existent : gâteaux (« space cakes »), infusions, vaporisation qui ne présentent pas les dangers liés aux produits de combustion cancérigènes : goudrons, oxyde de carbone, etc.
Le problème de la dangerosité du cannabis
Il existe plusieurs points de vue sur les dangers des drogues en général et sur le cannabis en particulier. La plupart de ces points de vue sont entachés d'influences idéologiques marquées. Les différences résident dans la conception qu'ont les auteurs de la liberté, de l'interdit, de la "norme" et de l'indépendance, en un mot de ce qu'est une "drogue". Vice pour les uns, source de plaisir pour les autres, substance chimique stimulant certaines zones du cerveau, pour les biomatérialistes, voie vers le sacré et le cosmos pour les ésotériques, la diversité des descriptions, et de ce qu'il faut bien appeler des croyances est extrêmement grande. Ces sujets touchent un peu à la biologie et beaucoup à la philosophie et à la psychologie. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ce sont essentiellement les intervenants des professions médico-psychologiques qui prennent en charge dans la pratique les personnes ayant un "problème avec le cannabis". Ces influences idéologiques marquées ont amené, par exemple, l'état français à faire publier sous son égide, deux rapports assez peu consensuels à sept ans d'intervalle. Le premier est celui de Bernard Roques, de l'Académie des Sciences en 1998, à la demande du Premier ministre Lionel Jospin et du ministre de la Santé, Bernard Kouchner. Le deuxième est celui écrit par la Commission du Sénat sur l'impact éventuel de la consommation des drogues sur la santé mentale de leurs consommateurs [2] qui parle des dangers "certains et graves" du cannabis; à l'inverse, donc du précédent. Ce rapport à son tour pris à partie par Jean-Pierre Galand (Président du CIRC Paris) [3], "il s'agit-là d'un rapport avant tout idéologique", sans qu'il ne se rende compte de son propre choix idéologique. puisque le CIRC dont il est président est un mouvement très actif qui défend la libéralisation des drogues.
D'autres rapports depuis donnent quelques données dans le sens d'un certain danger de l'utilisation régulière et importante du cannabis
Voici donc les éléments principaux de ces deux rapports: le rapport Bernard Roques et le Rapport du Sénat[ le rapport du Sénat doit être traité ]
En 1998, Bernard Roques, un professeur français membre de l'Académie des sciences, présente une approche globale considérant à la fois les propriétés pharmacologiques des produits psychotropes et les problèmes et risques sanitaires et sociaux liés à la consommation de ces produits.
Ce tableau est un extrait du tableau publié à la page 182 du Rapport sur la dangerosité des produits par le professeur Bernard Roques et adressé au secrétaire d'État à la Santé de l'époque, M. Kouchner, à l'issue des Rencontres Nationales sur l'Abus de drogues et la Toxicomanie (France, juin 1998).
Héroïne (opioïdes) | Alcool | Tabac | Cocaïne | Psychostimulants | Benzodiazépines | Cannabinoïdes (dérivés du Chanvre) | |||
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Dépendance physique | très forte | très forte | forte | faible | faible | moyenne | faible | ||
Dépendance psychique | très forte | très forte | très forte | forte mais intermittente | moyenne | forte | faible (exceptions possibles) | ||
Neurotoxicité | faible | forte | nulle | forte | forte | nulle | nulle | ||
Toxicité générale | forte¹ | forte | très forte | forte | forte | très faible | très faible | ||
Dangerosité sociale | très forte | forte | nulle | très forte | faible () | faible | très faible | ||
Le Maroc a été pendant des années le premier producteur mondial de haschich avant d'être détrôné par l'Afghanistan qui produit au début du XXIe Siècle entre 1 500 et 3 000 tonnes produites par an avec un rendement de 145 kilos par hectare de haschich, contre 40 pour le Maroc.
Le cannabis consommé en Europe provient principalement de la région du Rif, une région montagneuse située dans le nord du Maroc, au sud de l'Espagne.
D'un point de vue économique, le cannabis est la seconde ressource nationale du Maroc après les transferts des émigrés (principalement depuis la France).
Le chanvre serait cultivé dans le Rif depuis le VIIe siècle.
Le cannabis marocain est appelé le kif, ( zatla, hashish, al hasha, flitoxa, ghalghoula etc. après transformation en drogue ).
Généralement, le cannabis est fumé. Il peut se présenter sous les formes suivantes:
Lorsqu'il est fumé, entre 15 et 50 % du THC passe dans le sang et l'effet dure entre 45 minutes et 2h30.
Une des techniques pour avoir un maximum d'effet est d'aspirer la fumée par plusieurs inhalations courtes, de l'envoyer dans les poumons (si on n'y arrive pas, on inspire une petite bouffée d'air) et de la laisser un certain temps à l'intérieur en s'aidant de son poing pour fermer sa bouche s'il le faut jusqu'à ce que l'on ne puisse plus retenir la fumée. On dit qu'on cogne (ou konye en créole) lorsqu'on utilise cette technique.
D'autres techniques incluent l'utilisation de narguilé ou pipe à eau pour fumer le cannabis tout en refroidissant la fumée. Il s'agit de techniques censées filtrer la fumée, qui multiplient les quantités d'air et de toxiques inhalés, du fait qu'il faut aspirer plus profondément. Ce mode de consommation fait pénétrer les fumées plus profondément dans les poumons, avec les risques qui en sont la conséquence.
Le cannabis peut aussi être ingéré car le THC est soluble dans les graisses et l'alcool :
Néanmoins, lorsqu'il est ingéré, les effets du cannabis se déclarent au bout de trente minutes et peuvent se prolonger plusieurs heures, ce qui peut générer un état d'anxiété et de paranoïa appelé bad trip.
La vaporisation ou sublimation est une autre méthode d'absorption. On peut extraire le THC et les autres cannabinoïdes sous forme de vapeur en chauffant légèrement la plante sans la brûler. Cette méthode a l'avantage de ne pas produire les substances toxiques contenues dans la fumée du cannabis et du tabac lors d'une combustion normale (monoxyde de carbone, goudrons, nitrosamines...). En chauffant le cannabis à une température précise, les substances psychotropes s'évaporent, mais la plante ne brûle pas encore. La vapeur produite peut alors être inhalée, avec un effet aussi immédiat que si le cannabis était fumé.
L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies signale qu'en général, les prix de vente au détail du cannabis végétal et de la résine de cannabis oscillent en Europe entre 2 et 14 euros le gramme. La plupart des pays européens font état de prix compris entre 4 et 10 euros pour les deux produits.
En 2008, l'ONU dans son rapport mondial sur les drogues 2008, estimait qu'il y avait 166 millions d'usagers de cannabis, le pays restant le plus utlisateur restant les États-Unis.
Plus de soixante-deux millions d'Européens (plus de 20 % de l'ensemble de la population adulte) ont déjà consommé du cannabis et vingt millions en ont consommé au cours de la dernière année, selon une étude publiée le 25 novembre 2005 par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT).
Dans son rapport annuel du 1er mars 2006, l'OICS indique que l'Afrique compterait trente-quatre millions d'usagers.
Cependant cette évaluation est certainement très loin de la réalité. Il n'existe aucune méthode fiable pour évaluer un marché illégal, ce qui se fait par des extrapolations des drogues saisies ainsi que des évaluations des surfaces cultivées.
Il s'agit en revanche de la drogue illégale la plus consommée dans le monde.
D'une manière générale, les effets varient en intensité et en durée, en fonction du mode de consommation, des teneurs respectives en THC (effet high) et CBN (effet stone) ainsi que du sujet, de son état physique et psychique. Les effets durent quelques heures (moins longtemps pour l'inhalation que pour l'ingestion). Leur durée est tout autant variable.
Généralement :
Des doses plus violentes peuvent induire une augmentation de la perception auditive et visuelle (diminution de l'inhibition latente), qui peut engendrer des hallucinations et conduire au bad trip ou au contraire amplifier les sensations durant un spectacle musical ou devant un film, effet souvent recherché. La consommation simultanée d'alcool multiplie les effets par 14.
Même si les effets durent en général quelques heures, le cannabis reste entre 18 à 24 h dans le sang, et l'élimination de celui-ci par le corps est particulièrement lente : plus d'une semaine pour éliminer la moitié de la dose absorbée. Ainsi, il suffit d'un « joint » par semaine pour que le THC s'accumule dans le corps.
Après la consommation, l'usager peut manifester les symptômes suivants :
Les effets psychiques sont liés à la personnalité de l'usager.
Le cannabis altère la mémoire immédiate, la concentration, le rappel des souvenirs ou des mots et peut donc diminuer les capacités d’apprentissage. En l’état actuel des connaissances, la mémoire ne semble pas affectée au-delà du temps des effets du cannabis, c'est-à-dire quelques heures. Cette amnésie est multipliée en cas de consommation associée avec de l'alcool.
L'usage de cannabis peut traduire un mal-être psychique – parfois insoupçonné – pouvant se transformer en paranoïa, crises d'angoisses, sentiment d'oppression. Il existe aussi quelques cas de psychose cannabique aiguë.
Au niveau neuro-psychiatrique, la substance peut diminuer l'attention, aggraver ou révéler des troubles psychiques comme n'importe quel psychotrope. Un syndrome amotivationnel (démotivation) peut apparaître, ainsi que : manque d'estime de soi, intempérance, dépression et tendances suicidaires. Il existe une corrélation entre l'usage prolongé du cannabis et la dépression chez certains patients, mais il reste difficile de dire si le cannabis produit la dépression ou si la dépression favorise une consommation chronique. Différentes études suggèrent des liens entre schizophrénie ou psychose et cannabis (plus de détails ici). Une prise régulière de cannabis peut provoquer de la dépression, de l'anxiété ainsi que des attaques de panique.
À long terme, les effets sur l'homme ont besoin d'être étudiés. On cite cependant des affections durables des voies respiratoires similaires au tabac : toux, cancer bronchique, bronchite chronique, emphysème (du fait d'inhalations profondes et prolongées). Par ailleurs, l'inhalation de la combustion de produits de coupe souvent présents dans le haschisch expose l'usager à des risques aussi aléatoires que néfastes. L'herbe a été exceptionnellement coupée à l'eau, au sable voire au verre pillé afin d'alourdir la masse et donc d'augmenter les prix.
Une dépendance psychologique existe, même si elle est moins marquée que pour d'autres produits. Il faut également signaler qu'une dépendance au tabac, utilisé dans la confection du joint, se manifeste très souvent chez les fumeurs réguliers de cannabis. Cependant, un joint peut également être confectionné uniquement a base "d'herbe".
Selon une étude d'une association de consommateurs, fumer trois joints équivaut à fumer un paquet de cigarettes. La fumée de cannabis contient sept fois plus de goudron et de monoxyde de carbone que la fumée du tabac seul. Cet essai est en contradiction avec d'autres travaux scientifiques qui estiment que « fumer du cannabis n'accroît pas le risque de cancer » ou que les risques cancérigènes sont à imputer à la présence de nicotine due au mélange avec du tabac. Alternativement à la combustion, l'usage d'un vaporisateur, en vente libre, délivre une vapeur de cannabinoïde pratiquement pure.
La consommation à l'aide d'une pipe à eau augmente très fortement l'inhalation de produits toxiques, bien que l'eau filtre la plus-part des toxines contenues dans la fumée.
Des troubles de comportement sont observés chez l'animal de laboratoire qui y est exposé, y compris chez des espèces très éloignées des mammifères comme l'araignée. Le cannabis est un des produits dont les effets ont été testés sur des araignées dès les années 1950. Comme pour d'autres drogues, les araignées qui y sont exposées, même à de faibles doses, ont produit des toiles tout à fait anormales. Plus la toxicité du produit est élevée, plus l'araignée laisse de manques dans sa toile.
Aucune surdose (ou overdose) n'est possible avec le cannabis, notamment de par la nature des substances psychotropes qui y sont présentes (ce ne sont pas des alcaloïdes), et c'est ce qui contribue le plus à sa réputation de « drogue douce ».
Selon une étude, il n’y aurait aucune différence sur le plan cérébral entre ceux qui ont régulièrement fumé de la marijuana au cours de leur adolescence et ceux qui n’en ont jamais fait usage. Une autre étude affirme plutôt que les personnes prédestinées à la schizophrénie voient leurs symptômes précipités lorsqu'elles commencent à consommer pendant l'adolescence. La consommation intensive de dérivés concentrés, comme l'huile de haschisch, favorise, particulièrement à l'adolescence, l'apparition des troubles psychotiques.
La consommation régulière de joints, chez l’homme, contribue à une baisse de la fertilité.
Pendant la grossesse, la consommation de cannabis risque d'entraver l'activité cérébrale du fœtus, retardant le développement du cerveau in utero. La tératogénicité de la consommation de cannabis durant la grossesse semble cliniquement non significative. Cependant, après une exposition in utero au cannabis, des atteintes cognitives pendant les années d'enfance ont été observées, avant tout sur l'attention et les tests d'hypothèses par voie visuelle.
Des universitaires américains ont découvert que le cannabis perturbe les processus de mémorisation du cerveau en désorganisant le fonctionnement électrique de l'hippocampe, structure-clé du cerveau pour l'activation de la mémoire. Le cannabis, aux doses usuellement présentes chez ses consommateurs, supprime les oscillations électriques, essentielles dans le processus d'apprentissage et de mémorisation. Les processus cognitifs sont désorganisés.
Selon le professeur Jean Constantin, la principale substance active dans le cannabis, le THC, bloque aussi la libération d'un neurotransmetteur important dans l'hippocampe, l'acétylcholine, affectant le fonctionnement électrophysiologique du cerveau.
En 2006, le service Neuropsychologie de l'INSERM de Marseille avait montré que le cannabis perturbait, chez le fœtus, la formation des réseaux de neurones dans le développement du cerveau, ce que confirme la proportion très élevée d'enfants ayant un retard mental chez les mères fumeuses de marijuana.
Fumer du cannabis peut être un facteur de risque de la maladie parodontale (maladie du tissu soutien des dents), indépendant de l'utilisation du tabac.