Chanvre - Définition

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Histoire du chanvre

Le chanvre est une des premières plantes domestiquées par l'homme, au Néolithique, probablement en Asie. Il a ensuite accompagné migrations et conquêtes pour se répandre sur tous les continents.

Ses fibres servaient à confectionner des vêtements en Chine 600 ans avant J.-C., en Europe au Moyen Âge. Les vêtements royaux occidentaux étaient souvent constitués de mélanges de chanvre et de lin. La première Bible imprimée par Gutenberg l'aurait été sur papier de chanvre. Le papier de chanvre est utilisé jusqu'au XIXe siècle. Au début du XXe siècle, en Europe, les fibres de chanvre furent remplacées par le coton, originaire des États-Unis. Plus récemment, ces fibres résistantes et à portée de main, ont servi à fabriquer des vêtements militaires lors des deux guerres mondiales. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elles furent remplacées par des fibres synthétiques, au tissage plus régulier. Les fibres ont longtemps été utilisées pour fabriquer les billets de banque avant d'être remplacées par de l'ortie. Elles sont également utilisées pour les cordes et cordages, et ont été utilisées pendant longtemps pour les voilures des bateaux.

Lexique du chanvre

  • Le chanvrier ou la chanvrière est la personne qui travaille le chanvre, chanvrière peut aussi désigner une coopérative de producteurs de chanvre.
  • La chènevière, ou canebière dans le sud de la France, désigne un champ de chanvre,
  • Le chènevis désigne la graine de chanvre
  • Le haschich désigne la résine issue du chanvre femelle préparée sous forme de savonnettes et destinée à être fumée. Appelée aussi shit en langage familier lorsqu'il est coupé avec d'autres substances alors que le haschich est « pur ».
  • La « culture guérilla », traduction littérale de l'expression anglaise guerilla grow désigne le fait de cultiver clandestinement du chanvre en pleine nature à l'abri des regards. Les auteurs d'une culture guérilla sont appelés « guérilleros » et le lieu de la guérilla est appelé le « spot guérilla ».

Remarque : pour désigner couramment le chanvre et ses sous-espèces, les différents acteurs de la filière chanvre à usage industriel non récréatif préfèrent employer les appellations en français (ou autre langue locale): chanvre, chanvre cultivé, chanvre agricole, chanvre d'œuvre - ou d'ouvrage, chanvre indien, chanvre afghan ou chanvre sauvage par contre, les cultivateurs à usage récréatif emploient plutôt la terminologie latine de la nomenclature botanique : Cannabis, sativa, indica, afghanica ou ruderalis.

La chènevotte

La chènevotte désigne la tige centrale de chanvre dépourvue de son écorce. Elle sert à la fabrication de litières absorbantes pour animaux, de très bonne qualité, tant en absorption que pour le contrôle des odeurs [1] et également comme matériaux isolants en construction tel que le bloc de chanvre.

Les fibres de la tige

Les fibres sont issues de la partie périphérique de la tige.

Potentiel industriel

Récolte de chanvre en Haute-Saône

On tire donc du chanvre un nombre important et toujours croissant de produits : fil, ficelle, tissu, papier (plus de 70 % de la production avant 1883), mais aussi matériaux de construction et d'isolation, carburant, plastiques, produits alimentaires, médicaments.

Après avoir connu son apogée au milieu du XIXe siècle (176 000 ha cultivés en France) avec pour débouchés la papeterie et la marine à voile, les surfaces en chanvre ont été réduites à quelques centaines d'hectares en 1960 (700 ha) du fait de l'émergence de l'utilisation du coton, des fibres synthétiques et de l'arrivée de la marine à moteur. La culture connaît un regain d'intérêt depuis les années 1970 pour les marchés papetiers. Depuis les années 2000, les surfaces en chanvre se sont stabilisées régulièrement avec l'émergence de nouveaux débouchés. En 2006, les surfaces en chanvre atteignaient 8 083 ha pour 1 056 producteurs (cultures industrielles et semences comprises) ().

Le magazine américain Popular Mechanics de février 1938, titre un article au sujet de l'exploitation du chanvre : « New billion dollar crop ». L'extraction des fibres de la tige du chanvre, opération fastidieuse, venait de bénéficier d'un nouveau procédé d'automatisation, qui promettait une rentabilité énorme. Cependant, la culture du chanvre fut progressivement interdite aux États-Unis, par une succession de mesures, notamment la Marihuana Tax Act de 1937. Les fibres synthétiques, comme le nylon, commercialisé en 1938, commencèrent à s'imposer sur le marché mondial. Les plants poussant à l'état sauvage furent traqués et détruits. Pendant la seconde guerre mondiale, les États-Unis incitèrent leurs fermiers à produire massivement du chanvre. Le film Hemp For Victory, réalisé par le gouvernement américain, explique aux fermiers la nécessité de produire du chanvre pour soutenir l'effort de guerre. Avant 1989, l'existence de ce film était méconnue, et le département de l'agriculture des États-Unis, ainsi que la Libraire du Congrès nièrent son existence, jusqu'à ce que deux copies VHS ressurgissent, des mains de Maria Farrow, Carl Packard, et Jack Herer.[référence nécessaire, la réf. ci dessus no 17, se rapportant à une page Wikipedia anglo-saxon, qui n'est également pas référencée]

La culture industrielle

Le chanvre industriel, principalement du chanvre cultivé (en Europe) et du chanvre indien, est une plante à racine pivotante pouvant dépasser quatre mètres de haut, autrefois cultivée pour les fibres contenues dans sa tige produisant la filasse ou pour ses graines (appelées chènevis) fournissant une huile siccative.
Plante rudérale et robuste, sa culture en Europe ne nécessite l'emploi d'aucun pesticide. C'est en revanche une culture qui nécessite des apports de potassium et d'azote : dans la littérature technique on trouve des préconisations de 80 à 150 kg d'azote par hectare. À titre de comparaison, une culture de maïs destiné à l'ensilage, dont le cycle de végétation recouvre sensiblement la même période que le chanvre, nécessite environ 200 kg d'azote/ha.
Les cultivateurs de chanvre industriel qui le cultivent légalement en Europe sont généralement des cultivateurs de grande taille.

Les armes de la commune de Chennevières-lès-Louvres, dans le Val-d'Oise, comportent une tige de chanvre feuillée d'or.

En France, la culture du chanvre, les outils et les métiers associés ont laissé de nombreuses traces dans la toponymie et l'anthroponymie (noms de lieux et de personnes). Par exemple la célèbre avenue de la Canebière à Marseille. En effet, cannebière (avec 2 n), en langue d'oc, désigne une plantation de chanvre. Selon certains, il y avait culture de chanvre à cet endroit ; selon d'autres, il ne s'agissait que de fabriques de cordes et de voiles liées aux activités du port. Du côté de Nice on trouve li Chanabieros francisé en les « chanebières ». Au nord de la Loire, la plantation de chanvre était appelée chennevière, un terme que l'on retrouve dans des noms de lieux (Chennevières-sur-Marne) ou de personnes, parfois déformé en « chêne vert ». Le terme employé aujourd'hui est chènevière.

Production

Le renouveau du chanvre industriel en France et en Europe résulte de l'augmentation des prix du pétrole, des obligations de recyclage des matières et des perspectives environnementales. La France est aujourd'hui leader européen avec une production annuelle de 50 000 tonnes (100 000 tonnes dans l'Union européenne), et la plus large variété mondiale de semences industrielles certifiées.
Au plan industriel, le chanvre présente l'avantage de produire deux matériaux distincts et complémentaires :

  • la chènevotte (ou bois de chanvre) très lègère (densité 0,12)
  • et la fibre avec un haut module de résistance à la traction

Sont visés les marchés du bâtiment et de la plasturgie automobile où les fibres de chanvre permettent la réduction du poids des pièces, ainsi que l'amélioration des perspectives de recyclage et de protection de l'environnement.
La FNPC (Fédération Nationale des Producteurs de Chanvre) est en même temps un syndicat de producteurs et un producteur de semences de chanvre industriel. Depuis peu, la recherche sur le chanvre industriel en France est fédérée par l'Institut Technique du Chanvre (ITC).

Production mondiale

Récolte de chanvre

Production en tonnes. Chiffres 2003-2004

République populaire de Chine Chine 23000 79 % 24000 79 %
France France 4300 15 % 4300 14 %
Chili Chili 1250 4 % 1250 4 %
Russie Russie 200 1 % 300 1 %
Turquie Turquie 150 1 % 150 < 1 %
Ukraine Ukraine 150 1 % 150 < 1 %
Roumanie Roumanie 100 < 1 % 100 < 1 %
Hongrie Hongrie 40 < 1 % 40 < 1 %
Pologne Pologne 15 < 1 % 15 < 1 %
Espagne Espagne 8 < 1 % 8 < 1 %
Serbie-et-Monténégro Serbie-et-Monténégro 2 < 1 % 2 < 1 %
Total 29215 100 % 30315 100 %

La culture industrielle en France

Après avoir culminé à près de 170 000 ha au XIXe siècle, le chanvre est redescendu en 1904 autour de 21 000 ha de chanvre en France pour atteindre un point bas de 600 ha ; cette culture avait presque disparu jusqu'à une reprise récente dans certains départements de l'est de la France par la Chanvrière de l'Aube et Interval-Eurochanvre dans la Haute-Saône, PDM Industries dans la Sarthe, Terrachanvre, LChanvre dans les Côtes-d'Armor, Coopéval-Agrofibre en Haute-Garonne et les Chanvriers de l'Est en Lorraine. Environ 8 000 ha lui sont maintenant consacrés en France, dont 5 000 ha autour de son bassin de production principal en Champagne-Ardennes. À Bar-sur-Aube, en Champagne, 125 tonnes de paille de chanvre sont produites par jour. Les cultivars cultivés aujourd'hui en France ont des teneurs en THC extrêmement faibles, le règlement no 1164/89 de la Communauté européenne imposant un taux inférieur à 0,3 %.

En 2008, en France, le taux de THC devrait être inférieur à 0,2 % conformément à la règlementation européenne (règlement CE no 1782/2003 du Conseil du 29/09/2003 modifié, règlement CE no 796/2004 de la Commission du 21/04/2004 modifié). Les cultivars éligibles sont inscrits en annexe 2 du règlement 796/2004 modifié.

Pour exemple, les principaux cultivars utilisés en 2007 en région Poitou-Charentes sont Felina 32 et Fedora 17.

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