Champignon hallucinogène - Définition

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Historique

On retrouve des traces très anciennes de leur usage dans diverses cultures. Ils font encore l'objet d'une utilisation chamanique en Amérique latine notamment. Ils sont alors qualifiés de « champignons sacrés » ou « chair des dieux » (téonanacalt) et on leur prête des vertus enthéogènes.

On trouve des représentations sur des peintures rupestres découvertes au Sahara datant de 7000 avant J.-C. Certaines représentations mayas datent de 500 avant J.-C, notamment les vestiges archéologiques des sites des hauts plateaux guatémaltèques et dans le sud-est du Mexique représentant des effigies dont la tige est ornée d'une tête humaine ou animale surmontée d'une couronne en forme d'ombrelle.

Plusieurs dieux peuvent leur être assimilés, le dieu Piltzintecuhtli qui est un dieu mexicain des plantes hallucinogènes dont les champignons divins, le dieu aztèque Xochipilli qui est le dieu du « rêve fleuri ».

On sait que des champignons hallucinogènes furent distribués aux fêtes du couronnement de Moctezuma II en 1502.

L'un des premiers textes européens à y faire référence et à en décrire l'usage rituel est le Codex de Florence (Historia general de las cosas de la Nueva España), écrit par le clerc espagnol Bernardino de Sahagún entre 1547 et 1569.

Après 1521, les européens commencent à essayer d'en interdire l'usage.

En 1938, Richard Evans Schultes et Reko ramènent plusieurs spécimens au musée de Harvard.

En 1953, Robert Gordon Wasson entreprend sa première expédition dans la région mazatèque au Mexique et en 1955 il découvre le premier les effets psychoactifs du Psilocybe mexicana. En 1958, suite à cette découverte, la psilocybine est isolée par Albert Hofmann.

En 2006, l'OEDT publie une étude indiquant que, durant les années 1990 et au début des années 2000, la consommation de champignons hallucinogènes a subi une importante augmentation sensible au sein de la jeunesse européenne. Cette hausse est imputée aux pays autorisant la vente des champignons hallucinogènes, à la tendance visant à consommer des produits biologiques et à l'essor de l'internet où un nombre significatif de sites web permet l'achat de ces produits en ligne avec livraison à domicile. Cette étude s'inquiète aussi du fait que, s'adaptant aux nouvelles législations pénalisant les champignons contenant de la psilocybine ou de la psilocine, les vendeurs proposent des produits plus dangereux comme des champignons de la famille des agarics et des espèces d'amanites.

Habitudes de consommation

Ils sont consommés par voie orale, soit mâchés et avalés frais ou sec, soit comme ingrédients d'une préparation culinaire (omelette, pizza, etc.), soit en infusion, soit après macération dans de l'alcool. Leur goût amer est souvent compensé par du chocolat.

Ils sont anecdotiquement séchés puis fumés sous forme de joints, la psilocybine et la psilocyne étant détruites à la chaleur, les effets sont minimes, voire négligeables, c'est pourquoi ce mode de consommation est très rare.

Effets et conséquences

En moyenne, les premiers effets commencent à se faire sentir environ 30 minutes après l'ingestion, mais il peut arriver qu'ils mettent plus d'une heure et demie à survenir. Le « palier » commence en moyenne 30 minutes après, et dure de 2 à 3 heures. Les derniers effets peuvent se faire sentir jusqu'à 6 ou 7 heures après l'ingestion voire 24 heures.

Effets recherchés

Les usagers d'hallucinogène recherchent des sensations de l'ordre du développement personnel comme une meilleure compréhension d'eux-mêmes, un aiguisement des sens, une sensation de liberté et d'harmonie voire des révélations mystiques.

Plus rarement, ils recherchent une désinhibition ou une euphorie.

Il est démontré actuellement par des recherches modernes (« recherches modernes » ne veut rien dire, cela peut inclure les recherches scientifiques, ésotériques, théologiques, etc. faîtes récemment.), que la psilocybine, prise dans un cadre médical, permet de traiter des troubles obsessionnels compulsifs, les algies neuro-vasculaires de la face, la douleur et l'anxiété des patients ayant une maladie grave à un stade terminal, et permet la survenue d'expériences spirituelles ayant des retombées positives durables dans la vie des individus ("La médecine psychédélique-le pouvoir thérapeutique des hallucinogènes", O.Chambon, 2009, Éditions Les Arènes).

Champignon hallucinogène séché de la variété Psilocybe cubensis.
Un groupe d'amanita muscaria, champignon toxique utilisé parfois comme hallucinogène.

Effets à court terme

Les effets physiques comprennent :

  • nausées, vomissements ;
  • ralentissement du rythme cardiaque ;
  • hypotension artérielle ;
  • hyperthermie : sudation excessive ;
  • dilatation des pupilles (mydriase) ;
  • tremblements.
  • éruption cutanée
  • mort

Les effets psychiques peuvent comporter :

  • fou rire, euphorie, relaxation ;
  • chute de la concentration, invalidation des raisonnements logiques ;
  • illusions sensorielles, synesthésie ;
  • distorsions spatio-temporelles ;
  • hallucinations ;
  • visions autoscopiques, sensation de mort imminente ;
  • expérience mystique ;
  • réémergence des souvenirs oubliés ;
  • sensation d'omniscience, d'ultra-clairvoyance ;
  • dépersonnalisation, déréalisation ;
  • introspection ;
  • peur, angoisse, tristesse, voire paranoïa ;

Il existe quelques cas de psychoses mais les auteurs s'accordent à dire qu'il s'agissait d'un état latent chez l'usager..

La plupart des usagers comparent les effets des champignons hallucinogènes à ceux du LSD.

D'un point de vue strictement médical, l'ingestion de champignons dits hallucinogènes dans un but récréatif est considérée comme une intoxication volontaire. En effet, la dose hallucinogène est souvent proche de la dose pathogène.

Le risque de toxicomanie durable liée à la psilocybine est pratiquement nul car elle ne produit pas d'euphorie constante, les sensations agréables se mélangeant avec les sensations négatives. L'expérience est généralement décrite comme étant « étrange » et « amusante ». Elle a surtout valeur d'initiation.

Comme pour tous les produits psychédéliques, les effets recherchés peuvent parfois se transformer en bad trip. Les benzodiazépines (diazepam, bromazepam etc.) permettent d'écourter le trip s'il devient difficile à supporter. Lorsque les effets s'estompent - descente - peuvent apparaitre une lassitude et parfois un état dépressif. Il est généralement conseillé aux usagers d'éviter d'avoir des choses stressantes ou des décisions importantes, à faire dans les 24 heures après l'ingestion.

Toxicité

Champignons à psilocybine

Du fait de leur puissant caractère hallucinogène, les champignons à psilocybine peuvent causer des accidents psychiatriques graves et durables, parfois dès la première prise. On parle alors de « syndrome post-hallucinatoire persistant », à savoir angoisses, phobies, état confusionnel, dépression voire bouffées délirantes aiguës.

Les effets cardiovasculaires étant nuls et ceux du surdosage uniquement des effets psychiques passagers, les interventions médicales invasives telles les lavages d'estomac sont superflues sauf si l'on soupçonne l'ingestion concomitante de champignons vraiment toxiques.

De même, il existe un « effet retour » ou flash back qui replace quelques minutes l'usager dans l'état généré par la consommation de champignons hallucinogènes sans en consommer et ce, plusieurs mois après la dernière prise.

Amanites

Les accidents mortels enregistrés suite à la consommation d'amanite phalloïde, ne se retrouvent heureusement pas avec l'amanite tue-mouches hallucinogène.

Mais il existe d'autres risques dus aux effets psychiques induits par la substance (risque de crise d'angoisse) et surtout aux comportements parfois déraisonnables des usagers.

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