Centre-ville reconstruit du Havre - Définition

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Introduction


Vue partielle du centre-ville reconstruit.
Coordonnées 49° 29′ 20,6″ Nord
       0° 6′ 54,8″ Est
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Pays France France
Région** Europe et Amérique du Nord
Type Culturel
Critères (ii)(iv)
Superficie 133 ha
Numéro d'identification 1181
Année d’inscription 2005
« Ce que je veux, c’est faire quelque chose de neuf et de durable. »
Auguste Perret, octobre 1945

Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO en 2005, le Centre-ville reconstruit du Havre (1945 - 1964) est l'œuvre de l'architecte Auguste Perret (12 février 1874 - 25 février 1954) qui se vit confier par le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, la réédification de la ville du Havre après sa destruction à la fin de la Seconde Guerre mondiale. D’une superficie totale proche de 150 hectares, cet ensemble - comprenant plus de 12 000 logements et de nombreux bâtiments civils, commerciaux, administratifs ou religieux- est l’un des plus cohérents de l’architecture moderne du milieu du XXe siècle, suivant les principes de l’École classicisme structurel, terminologie de Joseph Abram désignant les théories portées par les membres de l’"Atelier de reconstruction du Havre" réunis autour d'Auguste Perret.

Après une période d’oubli, ce centre moderne intègre désormais de nombreuses mesures patrimoniales : inventaire, protection (ZPPAUP) et sensibilisation (visites-conférences). Depuis 2002, des visites de la ville sont organisées par un service municipal spécifique (Ville d’art et d’histoire) qui met également à disposition une exposition et un appartement témoin Perret restauré à l’identique.

Les origines du projet

Destructions

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le port du Havre fut utilisé par l'armée britannique pour ravitailler ses troupes. Les Allemands commencèrent donc à bombarder la ville en mai 1940 pour que les Britanniques la quittent. Après le « traité de paix », elle fut occupée par les Allemands qui préparèrent une attaque contre le Royaume-Uni, ce qui donna lieu à de nouvelles destructions. Mais les dommages les plus importants survinrent les 5 et 6 septembre 1944, l'objectif étant de faciliter le ravitaillement et la progression des troupes alliées débarquées trois mois plus tôt en Normandie, lorsque les Britanniques détruisirent presque complétement le centre-ville et le port pour affaiblir l'occupant nazi.
La « Libération » eut un goût très amer pour les Havrais et marqua durablement la mémoire collective. Proie incessante des bombardements alliés jusqu'en septembre 1944, le bilan établi en 1945 s’avère extrêmement lourd : le centre-ville n’est plus qu’un gigantesque champ de ruines et la ville devient l'une des plus sinistrées d'Europe avec 5 000 morts, 80 000 sinistrés (dont 40 000 sans-abris) et 12 500 immeubles détruits.

L’Atelier Perret

Panorama du Havre de Perret, vue depuis le nord

Au printemps 1945, Raoul Dautry, ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, confie le projet de reconstruction du centre-ville du Havre à l'atelier d'Auguste Perret, « seul architecte pouvant se prévaloir en France d'un atelier organisé ». En 1945, l'Atelier de Reconstruction du Havre est constitué et comprend, outre Auguste Perret, dix-huit architectes-collaborateurs. L’Atelier Perret ne songe pas à reconstituer la ville ancienne mais plutôt à appliquer à la lettre leurs théories pour édifier une ville neuve, symbole d’une France renaissante. Entièrement rebâti en béton armé, Le Havre fait alors l'objet d'une expérience de reconstruction unique en son genre par son étendue, les procédés urbanistiques (remembrement, copropriété) , la cohérence constructive et les techniques de préfabrication (lourdes ou structurelles).

Premiers projets

Le centre-ville reconstruit, à plan orthogonal

Si, au début du XXe siècle, Auguste Perret veut réaliser la « Ville Future » qu'il imagine « en bord de mer » ou le long « d'un grand fleuve », constituée de gratte-ciels et de jardins suspendus, son ambition pour Le Havre sera relativement différente, admettant en 1945 : « J’ai, étant jeune, préconisé, chanté la maison-tour. J’ai, depuis, changé d’avis. Quand on loge au 12ème ou au 15ème étage, on se sent d’abord exalté, puis accablé de solitude. On s’ennuie à mourir. L’homme a besoin de garder contact avec le sol. C’est pourquoi je ne bâtirais pas de maisons ayant plus de quatre étages. Quatre étages sans ascenseur, cela se monte très facilement ». Ces propos concernent le logement mais celui-ci n’exclut pas une seconde échelle, plus monumentale : « Je vois "un front de mer" qui regrouperait tous les monuments de la ville et escorterait les navires jusqu’à leur entrée au port. De hautes tours abriteraient les bureaux des grandes compagnies de navigation, des négociants, des industriels. Elles s’élèveraient bien au-dessus des maisons de la ville, qui ne dépasseraient pas 5 ou 6 étages. ».
Si le frottement aux réalités va conduire son projet sur des conceptions plus souples, la ville n’en gardera pas moins les traces de ces premières idées. La majorité des habitations (les « maisons ») sont de faible hauteur, suivant des gabarits dictés par l’histoire (trois étages sur entresol, cf. Haussmann), offrant des perspectives humaines, « banales » pour reprendre le mot du maître. Sur un autre plan, elle va conserver une échelle monumentale faite de tours-repères servant de signaux urbains et dégageant quelques perspectives magistrales pour montrer aux voyageurs des grands paquebots que « nous avons toujours le sens de la grandeur et de la beauté ».

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