Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou | |||
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Informations géographiques | |||
Coordonnées | |||
Pays |
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Localité | Paris | ||
Informations générales | |||
Date d'ouverture | 1977 | ||
Collections | Art moderne Sculptures Peintures Arts graphiques Photographie Nouveaux médias Cinéma Architecture Design | ||
Informations visiteurs | |||
Adresse | Centre Pompidou 75191 Paris cedex 04 | ||
Site internet | www.centrepompidou.fr | ||
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Le centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, communément appelé centre Georges-Pompidou, centre Pompidou ou centre Beaubourg, est un établissement poly-culturel situé dans le quartier de Beaubourg, dans le 4e arrondissement de Paris, entre le quartier des Halles et le quartier Marais.
Le centre est né de la volonté de Georges Pompidou, alors Président de la République française, de créer au cœur de Paris une institution culturelle originale entièrement vouée à la création moderne et contemporaine où les arts plastiques voisineraient avec les livres, le design, la musique et le cinéma.
Inauguré en 1977, le centre Pompidou accueillait en 2006 6,6 millions de visiteurs par an, ce qui en fait la troisième institution la plus visitée en France après le musée du Louvre et la tour Eiffel. Au sein du musée national d'Art moderne / centre de création industrielle il conserve l'une des deux plus importantes collections d'art moderne et contemporain au monde avec celle du Museum of Modern Art de New York, abrite d'importantes galeries d'expositions temporaires, des salles de spectacles et de cinéma, et la BPI, première bibliothèque de lecture publique en Europe. De part et d'autre de la piazza deux bâtiments annexes sont occupés par l'IRCAM et l'atelier Brancusi.
Depuis le 12 mai 2010, la ville de Metz accueille une antenne décentralisée du centre, le centre Pompidou-Metz
Dans l'esprit du président Georges Pompidou, l'implantation au centre de Paris d'un équipement culturel d'un type nouveau, voué à toutes les formes de la création contemporaine, se situait au coeur des préoccupations :
Cette ambition était faite, particulièrement à l'époque, pour susciter de vifs débats, qu'il s'agisse de l'opposition courante entre culture de masse et culture élitiste, de la problématique de la décentralisation culturelle – le Centre serait-il un grand équipement parisien supplémentaire ou, selon la formule de Michel Guy, parviendrait-il à s'imposer comme « la centrale de la décentralisation » ? – et des rapports entre pouvoir et création – nombre d'artistes redoutaient alors les tentatives de récupération ou d'instrumentalisation, comme le montra, en 1972, la polémique créée par l'exposition du Grand Palais « 72-72 ».
Parmi les sources directes du projet, on trouve deux projets distincts qui avaient été conçus et avaient cheminé parallèlement au cours des années 1960 :
En 1969, Georges Pompidou, devenu président de la République, décida de construire un nouveau musée d'Art moderne et choisit le plateau Beaubourg comme le seul emplacement disponible. Mais, ce terrain étant également le seul susceptible d'accueillir la grande bibliothèque publique, il fut décidé, en février 1970, de réunir les deux projets au sein d'un même équipement culturel. Dans la conception du président Pompidou, la bibliothèque devait attirer des visiteurs qui pourraient ensuite découvrir les autres activités proposées. « Je voudrais passionnément, expliqua-t-il, que Paris possède un centre culturel comme on a cherché à en créer aux États-Unis avec un succès jusqu’ici inégal, qui soit à la fois un musée et un centre de création, où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audiovisuelle, etc. Le musée ne peut être que d’art moderne, puisque nous avons le Louvre. La création, évidemment, serait moderne et évoluerait sans cesse. La bibliothèque attirerait des milliers de lecteurs qui du même coup seraient mis en contact avec les arts. »
La décision de construire « un ensemble monumental consacré à l'art contemporain sur l'emplacement du plateau Beaubourg » à Paris fut prise officiellement par le président de la République Georges Pompidou lors d'un conseil restreint tenu le 11 décembre 1969, sur la base d'un document programmatique qui avait été rédigé par Sébastien Loste, alors chargé de mission à la présidence de la République. Le Conseil de Paris donna son accord le 23 décembre.
À l'origine, le centre devait comprendre un musée d'Art moderne, une bibliothèque publique et le centre de création industrielle (CCI) créé par François Mathey, conservateur en chef du musée des Arts décoratifs. Mais, en 1971, sous l'impulsion directe de Georges Pompidou, il fut décidé d'y inclure également un centre de création musicale confié à Pierre Boulez, qui acceptait de rentrer en France, où il avait cessé toutes ses activités depuis 1966, et qui devait devenir l'IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique).
D'emblée, le projet fut extrêmement mal accueilli par l'administration. Il réunissait en effet un équipement relevant du ministère des Affaires culturelles (le musée), un autre relevant à l'époque du ministère de l'Éducation nationale (la bibliothèque), et un troisième (l'IRCAM), qui s'affirmait comme indépendant, voire rival, de la direction de la musique, de l'art lyrique et de la danse dont le directeur nommé par André Max, le compositeur Marcel Landowski, était en guerre ouverte avec Pierre Boulez. Dans l'esprit de ses concepteurs, le Centre se voulait une réponse à un certain nombre de faillites de la politique culturelle française : l'incapacité à créer un musée d'art moderne digne de ce nom, le retard de la lecture publique par rapport notamment à l'Europe du Nord, le dédain dans lequel les autorités avaient tenu la musique contemporaine. Au lendemain de mai 1968, la fondation du Centre Pompidou apparaissait ainsi comme un nouveau défi lancé à l'académisme des institutions culturelles d'État.
Le 26 août 1970, Robert Bordaz, conseiller d'État, fut nommé en conseil des ministres « délégué pour la réalisation du centre du plateau Beaubourg ». Il constitua une équipe d'une dizaine de personnes, chargée de préparer le concours international d'architecture lancé en décembre 1970 et de mettre en place l'établissement public qui devait être chargé de la construction et de la préfiguration du Centre.
Le 15 juillet 1971, le jury du concours international d'architecture, présidé par Jean Prouvé, décida de retenir, parmi les 681 projets présentés, celui des architectes Renzo Piano et Richard Rogers. Les architectes, auxquels était adjoint le bureau d’ingénieurs Ove Arup & Partners, s'installèrent à proximité immédiate des locaux de la mission Bordaz, puis dans les locaux même de celle-ci en 1973.
En janvier 1972, Robert Bordaz fut nommé président de l'établissement public du Centre Beaubourg, chargé de la construction du Centre. Il réunit autour de lui les futurs responsables des activités culturelles du Centre, les « utilisateurs », qu'il constitua, dès 1971, en un « conseil des utilisateurs » qui devint, une fois le Centre achevé, le « conseil de direction » :
Le 20 mars 1973, le conseil des ministres arrêta le programme de la construction et les moyens financiers nécessaires, programmés sur plusieurs années et alloués sous forme de dotations exceptionnelles hors des crédits ordinaires du ministère des Affaires culturelles.
Le statut définitif de la nouvelle institution fut fixé par la loi du 3 janvier 1975 portant création du centre national d'art et de culture Georges-Pompidou. Entre-temps, le Premier ministre Jacques Chirac avait dû batailler ferme contre le nouveau président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, qui envisageait d'arrêter le projet. À sa demande, un conseil restreint tenu en août 1974 avait décidé la poursuite des travaux.
Le 31 janvier 1977, le centre national d'art et de culture Georges Pompidou est inauguré par Valéry Giscard d'Estaing en présence du Premier ministre, Raymond Barre, de Mme Claude Pompidou et de nombreuses personnalités.
L'architecture du centre suscite une vive polémique : canalisations, escaliers électriques, passerelles métalliques, tout ce qui est traditionnellement dissimulé est ici ostensiblement montré à la vue de tous. En argot parisien, on surnomme le centre « Notre-Dame de la Tuyauterie », ou encore « le Pompidolium ». On raille un « hangar de l’art », une « usine à gaz », une « raffinerie de pétrole », un « fourre-tout culturel » ou une « verrue d’avant-garde ». On stigmatise un équipement dispendieux qui absorbe, l'année de son inauguration, le septième du budget de l’État pour la culture.
Mais le centre et son architecture controversée remportent un large succès public. Renzo Piano déclara « avoir voulu démolir l'image d'un bâtiment culturel qui fait peur. C'est le rêve d'un rapport extraordinairement libre entre l'art et les gens, où l'on respire la ville en même temps ». Le centre, prévu pour cinq mille visiteurs quotidiens, en accueillera finalement cinq fois plus. La plupart des visiteurs viennent pour voir les grandes expositions sur l’art, mais la Bibliothèque publique d’information et sa médiathèque bat aussi des records d’affluence.
En 1992, le CCI fusionne avec le MNAM. Les directeurs successifs du musée renouvellent profondément l'accrochage et font procéder à d'importants travaux.
Fin 1997, après avoir célébré son vingtième anniversaire, le centre ferme ses portes pour être rénové en profondeur. Le chantier dure vingt-sept mois et coûte près de 576 millions de FRF (88 millions d'euros) financés à hauteur de 482 millions par l'État. Conduit par Renzo Piano, il permet d'accroître la superficie totale de 8 000 m² et de reconfigurer les surfaces et les volumes. Pendant la fermeture, le centre se décentralise en organisant en province 34 expositions « hors les murs » qui rencontrent un vif succès, attirant plus de 2 500 000 visiteurs.
Dès sa réouverture, le 1er janvier 2000, le succès est encore au rendez-vous avec quatre-vingt mille visiteurs lors du premier week-end. Les visiteurs découvrent de nouveaux services, une nouvelle organisation des salles, des pièces plus vastes.
Ces changements permettent notamment d’exposer davantage d’œuvres et de proposer plus de spectacles de danse, de théâtre et de musique. L’espace consacré aux jeunes est aussi développé avec la nouvelle galerie des enfants où sont présentées deux expositions chaque année.
Depuis décembre 2003, l'Espace 315, situé au premier niveau, côté sud (juste avant la galerie sud), accueille, sur 315 m², des artistes contemporains. C'est notamment ici qu'expose chaque année le lauréat du Prix Marcel Duchamp.