Le Centre Hospitalier Gérard Marchant est un établissement public départemental de santé qui s’adresse à la population haute garonnaise. Cet hopital psychiatrique ouvert en 1858, fut très gravement endommagé par l'explosion de l'usine AZF en 2001. En 2010, il n'est toujours pas réhabilité et sa vétusté contraste avec le high-tech du cancéropôle qui lui fait face.
Gérard Marchant fut un médecin toulousain, directeur de l'asile de Braqueville (qui deviendra plus tard le Centre Hospitalier Gérard Marchant) à Toulouse, et élève d'Esquirol.
Ses services, répartis dans l’enceinte du centre hospitalier et à l’extérieur sur tout le territoire départemental sont compétents en psychiatrie générale, psychiatrie infanto-juvénile et psychiatrie en milieu pénitentiaire. L’évolution de la société conduit l’hôpital public au contact de publics très variés et en grande précarité : adolescents, adultes, seniors, détenus, ainsi que leurs familles (soutien et accompagnement). Les structures de soins ne se focalisent pas sur les seuls symptômes : elles s’ouvrent à toutes les problématiques afin de proposer des modalités et des durées de soins adaptées aux pathologies de chacun.
La modernisation de la prise en charge psychiatrique a conduit à une politique de réduction importante de la capacité en lits d’hospitalisation (322 lits aujourd’hui, alors que l’établissement en comptait plus de 1000 il y a 50 ans) au profit de centres de consultations proches du domicile des patients, de places en Hopital de Jour (179), de centres d’accueil thérapeutique à temps partiel et de centres de post cure et d’Appartements Thérapeutiques (18 places).
Le budget moyen annuel de l’établissement s’établit à 65 millions d’€. Chaque année en moyenne, 10 millions d’investissements sont consacrés à la modernisation de son offre de soins.
L’asile est structuré par un axe principal de symétrie reliant l’entrée, la cour d’honneur de l’administration, la chapelle, l’arrondi des services généraux, le château d’eau. De part et d’autre se développent les deux sections affectées aux deux sexes. Chacune comprend sept pavillons établis sur deux lignes liés par des galeries couvertes à l’administration, améliorations inventées par l’aliéniste Brière de Boismont. Recommandée par Esquirol mais généralement abandonnée pour son coût, la séparation thérapeutique absolue des quatorze quartiers a ici été obtenue.
Ce beau plan symétrique et hiérarchisé, parangon de rationalisme, fut allié à des façades colorées d’une grande qualité architecturale. Les deux bâtiments de l’administration relèvent des classicismes français et italiens avec leur double hauteur d’arcades en plein cintre et leur composition en cinq parties dont trois avant-corps abritant les principaux éléments de la circulation. Classiques aussi les arcades en plein cintre qui les relient tandis que la chapelle romano-gothique a reçu un décor peint du célèbre parisien Alexandre Denuelle. Les pavillons des malades et leurs jardins à l’anglaise relèvent du vocabulaire pittoresque. Ce modèle d’éclectisme recèle quelques formes toulousaines telles que les "mirandes", le souvenir du plan des Jacobins de Toulouse pour la chapelle. Les matériaux locaux très économiques et très colorés — la brique "foraine" de grand format et de tonalité rose-orangé, les tuiles creuses caractérisent cet exceptionnel ensemble architectural toulousain.
L’établissement fut dédié à l’aliéniste Toulousain J.-E.-D. Esquirol qui en inspira la réalisation. Son portrait, un médaillon, domine l’arc d’entrée à la cour d’honneur.