Cauchemar - Définition

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Qu'est-ce qu'un cauchemar ?

Le cauchemar est un rêve à forte charge anxieuse qui survient pendant le sommeil paradoxal et qui se différencie des terreurs nocturnes qui surviennent pendant le sommeil lent profond.

Historique des notions médicales

Symptomatologie générale

L'objet de ce chapitre n'est pas de recenser l'ensemble des conceptions du cauchemar au cours de l'histoire, mais au contraire d'en dégager les points communs et les principales divergences. Et il existe bien un point commun à travers toutes les descriptions du cauchemar. Il s'agit des notions de suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression. L'endroit du corps d'où originent ces sensations sont la poitrine et l'estomac.

Les auteurs sont : Thémison de Laodicée, Soranos, Oribase IVe siècle, Aétius Ve siècle, Paul d'Egine, des médecins Arabes, Ambroise Paré, Schenck 1665, François Boissier de Sauvages de Lacroix fin XVIIIe siècle, Dubosquet Louis 1815, Macario 1857, Ernest Jones 1931, Guy Hanon 1987.

Des notions assez souvent retrouvées sont la perte de la parole, de la voix, impossibilité d'émettre un son. Mais aussi l'inverse : pousse des cris de terreurs, vocalisation.
Parmi les notions divergentes, deux sont à retenir, car elles sont encore sources de discussion :

  • les notions de paralysie et immobilité du corps (Aétius), sentiments d'impuissance (Macario), Ernest Jones.
  • les notions inverses : mouvements convulsifs (Boissier de Sauvages), somnambulisme avec Cullen 1712-1790, agitation avec Dubosquet, participation motrice avec Guy Hanon.

On retrouve des descriptions plus rares comme : asthme nocturne (Galien), dyspnée (Boissier de Sauvages), hallucinations avec Fodéré 1817, rêve pénible (Baillarger Jules).

les causes

Pour Oribase et certains médecins arabes, le cauchemar est une forme nocturne d'épilepsie.

  • Pour Galien, il s'agit d'un asthme nocturne.
  • Pour Boissier de Sauvages, l'angoisse du cauchemar n'est que la conséquence d'un obstacle à la respiration, ceci générant l'idée d'un démon malfaisant ... Il recense six types de cauchemars : Ephialte pléthorique, Ephialte stomachique ou épilepsie nocturne dans lesquelles les craintes du jour reviennent la nuit, Ephialte causé par l'hydrocéphale, Ephialte vermineux, Ephialte tertianaria tient de l'incube et de l'épilepsie, Ephialte hypocondriaque .
  • Pour Dubosquet, il s'agit d'une maladie nerveuse.
  • Pour Baillarger Jules, le cauchemar est un rêve pénible.
  • Pour Auguste Motet 1867, il y a deux types de cauchemar : l'un en rapport avec la traduction des sensations corporelles de l'organisme pendant le sommeil en idées, l'autre en rapport avec l'exercice de la mémoire et de l'imagination.
  • Pour Ernest Jones, le cauchemar exprime un conflit psychique relatif à un désir incestueux.
  • Pour Michel Collée 1987, le cauchemar est en rapport avec une souffrance in-nomable d'une altérité que le désir suscite, une image qui signe l'inaccessibilité de la parole à en rendre compte.
  • Pour Guy Hanon 1987, le cauchemar est une attaque d'angoisse massive avec vocalisation.

XXe et XXIe siècles

Généralités

Comme le laisse suggérer l'historique des données médicales sur le cauchemar, la situation en 2006 est tout aussi floue sur la symptomatologie et l'origine des cauchemars.

  • Mauvais rêve
Dans le langage populaire, le cauchemar est un mauvais rêve. Il en est de même au sein de la psychiatrie, notamment Jean-Michel Gaillard, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie, à Genève. Le DSM-IV dans sa classification des troubles du sommeil oppose le cauchemar aux terreurs nocturnes. Dans ce cadre, le cauchemar est bien loin des descriptions historiques et ne colle plus avec les descriptions initiales (suffocation, état lourd, poids lourd, serrement, oppression, forte pression). Il y a comme une nouvelle mutation de la définition du cauchemar.
  • Cauquemare
C'est la psychanalyse qui respecte le plus l'étymologie et les descriptions initiales du cauchemar. Les artistes aussi ont représenté le thème du cauchemar sous une forme assez proche.
  • Terreur nocturne et paralysie du sommeil
Surtout, actuellement, deux nouvelles entités se sont fait jour :
  • celle de terreur nocturne : la terreur nocturne est particulière du fait qu'elle est innomable. Le rêveur ne s'en souvient pas lors de son réveil. Elle ne semble pas s'intégrer dans une histoire et elle est plutôt faite de caractéristiques physiques telles que la transpiration, la tachycardie, difficultés à respirer, sensation de poids sur la poitrine, obnubilation, agitation, cris. Le retour à la conscience normale est plus ou moins long, et le rêveur peut se rendormir comme si de rien n'était.
  • celle de paralysie du sommeil : la paralysie du sommeil est définie comme étant un éveil (réel ou halluciné) pendant la période physiologique de paralysie du sommeil. Elle génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières).
Ces deux entités ont, nous l'avons vu, un rapport certain avec le cauchemar. Mais ne peuvent, chacune séparément, définir le cauchemar dans son intégralité. Amédée Dechambre (médecin français, 1812-1886) a vu fort juste lorsqu'il a écrit : on donne une valeur nosologique à un symptôme arbitrairement distrait d'un ensemble fort variable de phénomènes morbides en parlant du cauchemar.

En conclusion, tout se passe comme si le cauchemar pouvait regrouper sous son terme des notions aussi différentes que mauvais rêve, terreurs nocturnes et paralysie du sommeil.

Les causes des cauchemars

  • Le syndrome de stress post-traumatique : la personne revit l'évènement traumatisant sous forme de reviviscences, dont elle n'arrive pas à se défaire.
  • Le sevrage ou la réduction de la consommation d'alcool ou de benzodiazépines
  • certains médicaments comme les hypnotiques, les bêta-bloquants.
  • Le stress résultant d'une situation identifiable de la vie actuelle du rêveur qui suscite également des angoisses dans la vie éveillé, comme des examens, la peur d'être puni, une faute commise, etc.
  • D'autres cauchemars apparaissent sans cause apparente et ne s'expliquent pas non plus pour le rêveur. Ils sont l'expression de conflits internes importants qui ont été refoulés, comme par exemple des désirs et besoins individuels et les obligations et devoirs imposés ou encore, les conflits entre des buts contradictoires entre lesquels l'individu n'arrive pas à choisir.
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