Cathédrale Sainte-Anne d'Apt - Définition

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Description

Cathédrale Sainte-Anne, façade occidentale, avec le clocher roman, à gauche, et son dome surmonté de la statue de sainte Anne couronnant le Chapelle Royale
Crypte inférieure avec cippe épigraphique à la mémoire de Caïus Allius Celer, flamine d'Apta Julia
Crypte supérieure avec au centre l'autel monolithe provenant de l'ancienne cathédrale Saint-Pierre

Les extérieurs

Le mur extérieur sud comme le prouve une arcature, aujourd'hui occultée, s'ouvrait entre le cloître et les cryptes. Des anciennes baies, à l'est et à l'ouest du porche de la Tour de l'Horloge, éclairaient cette façade. Placées peu au-dessus du sol exhaussé, trois enfeus - anciennes sépultures de notables - datés des XIIIe, XVe et XVIe siècles signalent encore l'ancien cimetière jouxtant l'oratoire Saint-Sauveur.

La façade occidentale primitivement romane s'est considérablement élargie vers le nord, au fur et à mesure des divers agrandissements de l'édifice. Elle atteint aujourd'hui 42 mètres de large, ce qui fait de cette façade une des plus larges parmi les cathédrales de la moitié méridionale de la France (Bourges : 45 mètres). La profondeur ou longueur externe de la cathédrale ne fait que 50 mètres. Au sud, la façade romane correspond aux nefs centrale et méridionale et mesure 20 mètres. Au centre, la portion gothique ajoutée au XIVe siècle et correspondant à la nef nord, a été partiellement recouverte au nord par la façade du XVIIe siècle, et mesure 4 mètres. Enfin au nord, la partie classique de la façade, construite au XVIIe siècle et correspondant à la chapelle Sainte-Anne, mesure quelques 18 mètres de large.

L'entrée actuelle est flanquée de deux colonnes à futs lisses couronnées de de chapiteaux composites où se retrouvent des feuilles d'acanthe et des volutes. Elle est surmontée d'un entablement à deux niveaux, l'architrave étant sommée d'une corniche à denticules. Deus pots à feu encadrent une niche à fronton triangulaire. À droite du portail, une baie gothique éclaire la nef romane une croix datée de 1805 dont le Christ fut fondu ultérieurement par les hauts-fourneau de Rustrel, en 1851.

Le clocher roman

Érigé sur la croisée de transept, il est quadrangulaire. Son étage unique est coiffé d'une toiture pyramidale surbaissée. Quatre baies géminées par de petits pilastres s'ouvrent sur chaque façade tandis qu'aux angles et au centre huit colonnettes à chapiteaux s'appuient sur la corniche qui ceinture la flèche.

Le dome

Il somme la Chapelle Royale et est recouvert de plaques de cuivre. La statue, en bronze doré, qui le surmonte est l'œuvre de Joseph-Elzéar Sollier, sculpteur aptésien, et elle a été fondue à Paris en 1877.

L'église

Au début de la construction, il n’y avait que deux nefs romanes de trois travées, orientées est-ouest comme il se doit, et séparées par de grandes arcades en plein cintre reposant sur de fortes piles. Au XIVe siècle, on ajouta, au nord de l'édifice primitif, une troisième nef, gothique et voûtée d'ogives, et pour ce faire on dut modifier profondément la nef centrale (ex-nef septentrionale).

La crypte inférieure

Elle correspond au tout premier sanctuaire chrétien qui se trouvait dans la ville antique. Cette crypte est composée d'une sorte de couloir étroit et long de 7,10 mètres qui donne accès à l'antique lieu de culte. Au centre est aujourd'hui placé le cippe funéraire de C. Allius Celer, qui fut flamine d’Apta Julia. Dans la voûte un ombilicus, toujours visible, permettait aux fidèles de participer au culte depuis la crypte supérieure.

Lors des travaux d'édification de la première cathédrale intramuros, furent percées dans les parois des niches, dont l'une est encore grillée, qui servirent de reliquaires. La tradition veut que se fut ici qu'a eu lieu l'invention des reliques d'Auspice et Anne. Le plafond est orné de dalles récupérées de l'église carolingienne. Ce sont des chancels ornés d'entrelacs, de fleurs et de fruits où domine le raisin. Ils sont entaillés de graffitis d'époque. Très remaniée, cette crypte paraît datable plus de l'époque mérovingienne que de la période gallo-romaine.

La crypte supérieure

Située au niveau du sol de la cité antique et sous le transept de l'église du XIe siècle dont elle est contemporaine. Ses accès latéraux d'origine ont été remplacés par escalier central construit en 1861. À partir de là, un déambulatoire, couvert d'une voûte en berceau en plein cintre, soutenue par des arcs doubleaux qui s’appuient sur des impostes non décorés, ceinture le centre de la crypte. Elle est constituée d'un petit chœur couvert d'une voûte en cul-de-four, séparé du déambulatoire par un mur percé de cinq arcades. Au centre, l'autel tabulaire et monolithique, reposant sur un élément antique, date du VIIIe siècle, et provient de l'ancienne cathédrale Saint-Pierre.

Sur le pourtour extérieur, dans les arcades, le long du mur, se trouvent des sarcophages du XIIIe siècle dans lesquels ont été rassemblés les ossements des fidèles s'étant fait inhumer sous le dallage de la cathédrale. Sur les piliers, côté chœur, une inscription mutilée lors de la « restauration » de 1861 rappelle la consécration de la crypte. On y lit encore : AHNC CRIPTAM SCAM [...]NC CRIPTAM SAG.... Dans la partie méridionale se trouve la sépulcre de Jean-Baptiste de Vaccon, évêque d'Apt (1723-1751), et sur le linteau de l'ancien accès l'inscription VGo, signant l'œuvre de cet architecte et appareilleur de la crypte.

Le collatéral sud

Adjoint à la nef centrale au XIe siècle, il a conservé intégralement sa structure romane. Elle est coiffée d'un berceau en plein cintre, soutenu par des arcs doubleaux. Cette voûte repose sur une frise sculptée composée de végétaux. Le bras sud du transept, dit Corpus Domini, précède l'abside, très dépouillée. Séparée de la nef par un berceau transversal doté de la même frise, sa baie centrale a été bouchée au XVIIIe siècle lors de la construction d'immeubles adossés.

Dans l'abside a été placé un autel en marbre blanc des Pyrénées daté lui aussi du XIIe siècle. À l'origine, il desservait la nef centrale et ses niches étaient ornées de statuettes de bronze aujourd'hui disparues. Au cours du XIXe siècle, trois chapelles latérales avaient été installées dans ce collatéral. Celles dédiées à Marie et à Joseph ont été supprimées lors de la restauration de 1962. Il ne subsiste donc que celle du Saint-Esprit qui abrite les fonts baptismaux. Cette chapelle est ornée d'un tableau de Parrocel, intitulé La descente du Saint-Esprit.

La nef centrale

La nef centrale, totalement remaniée au XVIe siècle et au XVIIIe siècle, n'a pas conservé grand chose de sa construction romane initiale. Seule demeure, au-dessus de la sixième travée, une croisée de transept sur laquelle s'appuie le clocher roman. La nef a été surélevée de deux mètres et une voûte en croisée d'ogive a remplacée la voûte en berceau, ce qui a permis d'ouvrir de grandes fenêtres. L'abside, quant à elle, a été remplacée à la même époque et a fait place à un vaste chœur néo-gothique. Il accueille les stalles du Chapitre. Elles ont été réalisées entre 1708 et 1710 par Antoine Nallein, ébéniste de Manosque qui reçut pour son travail 1 180 livres.

La série de neuf tableaux qui y est exposée date du milieu du XVIIIe et représente la vie de la Vierge. Ces peintures sont l'œuvre de Christophe Delpech et A. Marron, originaires d'Apt. Au fond du chœur se trouve le « Vitrail d'Apt ». Ce fort beau vitrail, un des rares qui nous soit parvenu intact du XIVe siècle, est l'œuvre du maître verrier Audibert Chacharelli. Commandité par Urbain V, qui le consacra lors de sa venue à Apt le 22 octobre 1365, il représente sainte Anne, la Vierge et l'Enfant Jésus.

Dans la nef, six autres tableaux, mettant en scène la vie du Christ, sont dus aux piceaux des frères Delpech, Christophe et Pierre, élèves de Parrocel tandis que contre le premier pilier du bas-côté sud est présentée La sainte famille de Nicolas Mignard.

Les décorations de la cathédrale datent pour la plupart du XVIIIe siècle :

  • Buffet d'orgue, boiseries.
  • Autel majeur en marbre
  • Statues en bois doré de Saint Roch et Saint Jérôme (fin du XVIIe)

Autres trésors artistiques que l'on peut admirer sur les piliers de la nef centrale :

  • Un tableau de Lelong du XVIIe représentant la Vierge portée par des anges, priant sur la tombe de sa mère, Sainte Anne. La Vierge y est entourée des différents saints liés à la région.

Le collatéral nord

Ajoutée au XIVe siècle, elle est gothique et voûtée d'ogives. Plusieurs chapelles latérales s'ouvrent au nord sur cette nef dont l'une a été recouverte d'une coupole ovale au XVIIIe.

La chapelle Sainte-Anne

Intérieur de la chapelle royale Sainte-Anne

La chapelle Sainte-Anne est la plus vaste des chapelles latérales de la cathédrale. Profonde de quelques 16 mètres, elle s'étend le long d'un axe parallèle à la façade occidentale de cette dernière (au nord, c'est-à-dire à gauche juste après l'entrée ). Elle comprend une nef carrée coiffée d'une coupole et prolongée par un vaste chœur carré lui aussi, lui-même entouré d'un déambulatoire dans lequel s'ouvre à l'est la salle du trésor. L'ensemble date du XVIIe siècle et a été construit sur les plans de l'architecte Royers de la Valfenière. A l'intérieur de la nef, dans les angles se trouvent les évangélistes. On y trouve aussi un monument édifié pour la Grande Guerre, une statue de Sainte-Anne et une autre de la Vierge. Le chœur possède un plafond à caissons, des statues des évêques d'Apt du XVIIe siècle, un bras reliquaire de sainte Anne, effectué par Armand Caillet au XIXe, ainsi que divers autres trésors artistiques.

Le trésor

Placé dans la sacristie de la chapelle Sainte-Anne, le trésor est composé du « Voile de sainte Anne », de la chasse dite de sainte Anne, d'un coffret en ivoire, de deux coffrets de mariage et de manuscrits liturgiques.

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