Cathédrale Saint-Pierre de Genève - Définition

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Cloches

La cathédrale n'abrite pas moins de 28 cloches réparties entre les deux tours et la flèche. C'est dans la tour nord que se trouvent la plus grosse, La Clémence, et La Bellerive. La Clémence est fondue par le magister campanarum genevois Guerri de Marclay (qui travaillera également au château de Ripaille pour le compte du duc Amédée VIII de Savoie) et baptisée par l'évêque Jean de Lornai le 25 octobre 1407. D'un poids de six tonnes, La Clémence protège Genève du démon et des fléaux par ces prières :

La Clémence
Laudo Deum Plebem voco, convoco clerum,
Defunctos ploro, pestem fugo, festa decoro,
Vox mea cunctorum est terror doemoniorum.
Je proclame au Peuple la Parole de Dieu, je convoque le clergé,
Je pleure les défunts, je mets en fuite la peste, j’anime la fête,
Ma voix plus que tout est la terreur des démons.

C'est L'Éveil, L'Espérance, La Collavine, La Bellerive et L'Accord qui forment la volée qui se fait entendre le samedi soir et le dimanche matin pour annoncer le culte. Lors des grandes fêtes religieuses et civiles, elles sont complétées par La Clémence.

Le premier carillon de la cathédrale date de 1749. Il comporte huit timbres et joue sept airs différents, un pour chaque jour de la semaine. Restauré en 1850 et en 1897, il cesse définitivement de fonctionner en 1930. Le carillon actuel de Saint-Pierre est construit en 1931 en collaboration par la Fonderie Rüetschi d'Aarau et la Maison Paccard d'Annecy-le-Vieux. Il est composé de 19 cloches (la3 puis chromatique de si3 à mi5) auxquelles s'ajoute la Cloche des Heures (mi3) qui peuvent être jouées soit par le carillon automatique de l'horloge, soit par un carillonneur.

Nom Version d'origine Version actuelle Poids [kg] Hauteur [m] Diamètre [m] Emplacement Note
La Clémence 1407 1902 6238 2,14 2,19 Tour Nord Sol2
L'Accord 1481 1845 2080 1,48 1,56 Tour Sud Ut3
La Bellerive 1459 1473 1500 1,4 1,4 Tour Nord Mi3
La Cloche des Heures 1460 1460 1610 1,37 1,29 Flèche Mi3
La Collavine 1609 1609 1012 1,17 1,14 Tour Sud Sol3
L'Espérance 2002 2002 475 0,92 0,93 Tour Sud La3
L'Éveil 1528 1845 261,5 0,78 0,75 Tour Sud Ut4
Le Tocsin 1509 1509 270 0,78 0,76 Tour Sud Ut#4
Le Rappel 2e moitié du XVe s. 2e moitié du XVe s. 133 0,6 0,59 Tour Sud Mi4

Architecture

Vue de la chapelle des Macchabées
Façade sud de la cathédrale

Construite pour le rite catholique, l'avènement de la Réforme, au milieu du XVIe siècle, avec sa philosophie d'austérité bouleverse l'intérieur de l'édifice, le vidant de tout ornement et recouvrant les décors polychromes du Moyen Âge. Seuls les vitraux sont épargnés. Les dernières œuvres d'art qui ont orné cette cathédrale, à l'origine entièrement peinte à l'intérieur, incluent le premier tableau de paysage réaliste : le retable de Konrad Witz (1444) avec une représentation de la rade de Genève comme cadre de la pêche miraculeuse avec le Christ et saint Pierre (aujourd'hui déposé au musée d'art et d'histoire).

La cathédrale subit de nombreuses modifications suite à des travaux de restauration et de reconstruction, des guerres et des incendies successifs. Au fil du temps, les ajouts et les rénovations ont modifié l'apparence intérieure et extérieure de la construction. À l'extérieur, les changements les plus visibles, sinon les plus importants, sont certainement la construction de la tour sud, l'ajout du portique, l'adjonction de la chapelle des Macchabées — expression du gothique flamboyant réalisée vers 1400-1405 à l'initiative du cardinal de Brogny —, la reconstruction de la tour nord et la mise en place de la flèche en cuivre.

La façade néoclassique actuelle date du milieu du XVIIIe siècle, remplaçant la précédente de style gothique. Elle fut réalisée sur les plans de l'architecte Benedetto Alfieri entre 1752 et 1756, notamment en raison de la menace d'écroulement de la partie occidentale du bâtiment. Lors des révolutions de Genève, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Saint-Pierre est le théâtre de troubles importants et sert de dépôt de munitions. Un tribunal révolutionnaire — donnant à la cathédrale le nom de Temple des Lois — y est mis en place en 1794 et les cultes n'y sont plus célébrés jusqu'à l'occupation française de 1798.

À l'intérieur, la cathédrale présente le plus vaste ensemble de chapiteaux romans et gothiques de Suisse (près de 300 éléments) tandis que les vitraux (identiques à ceux de la Renaissance qui sont au musée d'art et d'histoire) remontent aux travaux de restauration du XIXe siècle.

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