Cathédrale Saint-Lazare d'Autun - Définition

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Le musée Rolin

Situé à proximité de la cathédrale, le musée Rolin expose des vestiges des rénovations anciennes de la cathédrale.

On y trouve, en particulier l'un des premiers nus de l'histoire de la sculpture romane, représentant La Tentation d'Ève ou Ève couchée, attribué à Gislebert. La cathédrale étant orientée nord sud, ce haut-relief ornait le linteau du portail est. Les pèlerins sortaient par ce portail pour se rendre en face dans l'ancienne cathédrale Saint Nazaire qui, elle, était orientée est-ouest. Il fut démonté en 1766, en même temps que le Tombeau de saint Lazare et le Jubé, les chanoines du XVIIIe siècle étant peu sensibles aux beautés de l'art médiéval. Ce linteau représente Ève couchée, le corps ondulant dans une posture sensuelle, détournant les yeux du geste qu'elle s'apprête à commettre. Elle tend la main dans son dos, tenant la pomme représentant le péché originel. À droite, se trouve l'arbre de la connaissance, le serpent encore présent et le diable qui fuit, représentant la force qui pousse l'humanité au mal. Le visage d'Ève est traité en deux à-plats à angle quasi-droit sur l'arête du nez, dans un style proche du cubisme, et reflète l'expression d'une femme qui va consommer le péché.

Le musée conserve d’autres vestiges du tympan du portail détruit, comme une Assomption de la Vierge et la sculpture d'un moine. Des vestiges du Tombeau de saint Lazare, qui se dressait derrière le maître-autel de la cathédrale, sont également exposés au musée Rolin ainsi que des chapiteaux de la cathédrale.

Par ailleurs, la tête d'une statue de saint Pierre du 12e siècle provenant du Tombeau de saint Lazare est conservée au musée du Louvre, et une Vierge à l’enfant, initialement présente dans la cathédrale, est exposée au Metropolitan Museum of Art de New York.

Description

Le tympan

Tympan Le Jugement dernier

Il s'agit de l'élément le plus remarquable de la cathédrale. Exceptionnellement, on connaît le nom du sculpteur qui fut l'auteur au moins du Jugement dernier : il s'agit de Gislebert, qui signe de son nom aux pieds du Christ (Gyslebertus hoc fecit).

On peut le décomposer en une scène centrale représentant le Christ en Majesté, surmontant un linteau et entourée de deux arcades, l'externe comprenant de nombreux médaillons figuratifs comportant des représentations des signes zodiacaux, et des travaux aux différents mois de l'année. Le tout repose sur des colonnes à chapiteaux historiés.

La scène centrale représente un Jugement dernier, avec le Christ en mandorle. Il possède plusieurs éléments classiques de ce sujet :

  • résurrection des morts, dont certains se cachent déjà le visage, d'autres portent les emblèmes du pèlerin (coquille Saint-Jacques) ;
  • la vierge folle aux seins mordus par les serpents, représentant la Luxure ;
  • un Christ immense dominant la scène ;
  • à sa droite, Saint Pierre fait entrer les justes au Paradis ; au-dessus, une grande place est faite à la Vierge Marie intercédant ;
  • à la gauche du Christ, a lieu la pesée des âmes ; comme d'habitude dans ce genre de scènes, le Diable triche en appuyant sur la balance, mais exceptionnellement l'archange Saint-Michel triche lui aussi en faveur des humains. L'enfer occupe une place réduite.

On a donc une représentation optimiste du Jugement dernier, en cohérence avec l'époque prospère de sa réalisation.

Le trumeau est bien postérieur puisqu'il date du XIXe siècle et représente saint Lazare et ses deux sœurs. Jugé barbare par les chanoines le tympan fut plâtré par ceux-ci en 1766. Peu après le passage de Stendhal à Autun, d'autres chanoines le dégagèrent, sans la tête qui manquait au Christ. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que le chanoine Denis Grivot la remit à sa place.

Pendant l'été 2009, le tympan en cours de restauration est recouvert d'une bâche avec sa reproduction en trompe-l'œil et en grandeur nature. Elle est retirée le 9 novembre 2009. Cette restauration a duré de juin à octobre. Deux restaurateurs d'art ont rénové les sculptures à l'aide de micro-laser, micro-sablage et de tampon avec solvant selon la nature de la pierre. La teinte noirâtre d'une des voussures a disparu. Sept fragments des réserves du Musée Rolin retrouvent leur place, dont une mèche du Christ, sa tête a été légèrement repositionnée. Cette opération a coûté 110 000 euros dont 20 000 pour un système anti pigeons utilisé également à Fribourg et Berne. Le tympan restauré est inauguré le 13 novembre 2009 en présence des autorités départementales et épiscopales.

L'intérieur

Piliers de la nef

Les nefs centrales et latérales sont en voûte brisée, non contre-balancées, à l'origine par des arcs-boutants, rendant l'ensemble assez instable. Ces derniers ont été rajoutés au XIIIe siècle.

Le chœur a été refait au XVe siècle en style gothique et les vitraux datent du XIXe et XXe siècle.

Des chapiteaux historiés ornent les colonnes de la nef centrale. Bien que remarquables, ils sont assez peu visibles du fait de leur éloignement et de la relative pénombre.

La cathédrale possède un grand tableau de Dominique Ingres représentant le martyre de Saint Symphorien, situé à l'entrée de la sacristie.

Peu avant l'entrée de la salle capitulaire se trouvent les statues funéraires de Pierre Jeannin et d'Anne Guéniot qui sauvèrent de nombreuses vies lors du massacre de la Saint-Barthélemy.

La salle capitulaire

Ancienne bibliothèque, la salle capitulaire rassemble aujourd'hui une trentaine de chapiteaux, réalisés pour la plupart par Gislebertus, et extraits lors de la rénovation des piliers soutenant le clocher par Eugène Viollet-le-Duc. Les chapiteaux représentent des scènes bibliques ou des créatures extraordinaires.

La salle capitulaire à la cathédrale Saint-Lazare d'Autun


Comme fréquemment en Bourgogne, les toits sont couverts de tuiles vernissées aux couleurs variées, formant des motifs géométriques.

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