Cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre - Définition

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Introduction

Cathédrale
Saint-Étienne d'Auxerre
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
47° 47′ 52″ Nord
       3° 34′ 22″ Est
/ 47.7979, 3.5729
 
Pays France France
Région Bourgogne
Département Yonne
Ville Auxerre
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Archidiocèse de Sens-Auxerre (co-siège)
Début de la construction 1215
Fin des travaux XVIe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique

Protection Monument historique
Localisation

 

(Voir situation sur carte : Bourgogne)
Cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre

 

(Voir situation sur carte : France)
Cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre

La cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre est une cathédrale catholique romaine française, située dans la ville d'Auxerre, dans le département de l'Yonne.
De style gothique, elle est aussi un monument historique français classé depuis 1840. Elle est dédiée à saint Étienne premier martyr.

Encore mal connue du public, la cathédrale mérite une visite approfondie, ne fut-ce que pour admirer le chœur, pur joyau de style gothique lancéolé de la première moitié du XIIIe siècle, ainsi que les superbes vitraux et autres remarquables trésors artistiques de sa chapelle absidiale et de son déambulatoire. Si l'on ajoute à cela la remarquable statuaire des portails, les trois superbes rosaces et autres verrières du XVIe siècle, les magnifiques façades du transept, la crypte, les fresques médiévales, et d'autres choses encore, on se persuade aisément que l'édifice constitue un indéniable chef d'œuvre gothique de la moitié nord de la France.

Histoire

Aussi haute que les tours de Notre-Dame de Paris, la tour nord de la cathédrale d'Auxerre a fière allure. Ici vue de la face nord

La cathédrale actuelle est le cinquième des sanctuaires qui se sont succédé depuis le Ve siècle. Pour remplacer la première église devenue trop petite, saint Amâtre (vers 386-418) fit bâtir une nouvelle église plus vaste, à l'emplacement de l'édifice actuel. Cette construction fut totalement détruite lors d'un incendie à la fin du IXe siècle.

Le troisième sanctuaire fut érigé sous l’épiscopat d’Hérifried (887-909). C’est aussi un incendie qui ravagea en 1023 cette cathédrale, ainsi d’ailleurs qu’une grande partie de la ville.

Une cathédrale romane fut alors édifiée par Hugues de Châlon. La nouvelle église, bâtie en pierre fut consacrée en 1057. Son chœur, flanqué de deux tours, reposait sur une crypte qui lui servait de soubassement en raison de la pente du terrain vers l’Yonne.

Édification de la cathédrale gothique : 1220-1550

La cathédrale vue depuis le sud-est. Du côté de la façade occidentale, la restauration est en cours - Photo prise en mars 2007
Façade du croisillon nord de la cathédrale (fin du XVe siècle). La rosace date de 1528

L'édification de la cathédrale actuelle débuta en 1215, sous l'épiscopat de Guillaume de Seignelay, sur base du vaste édifice roman dont subsiste toujours aujourd'hui la crypte du XIe siècle. Les travaux de démolition-construction démarrèrent simultanément au niveau du chœur (au-dessus de la crypte) et de la tour sud de la grande façade occidentale. Mais les successeurs de Guillaume de Seignelay étaient beaucoup moins enthousiastes que lui, et les travaux avancèrent lentement.

En 1235 cependant, suite à l'épiscopat d'Henri de Villeneuve (1220-1234), le gros œuvre du chœur était terminé. On débuta dès lors la pose des vitraux du déambulatoire, laquelle ne se termina que vers 1250. C'est alors que démarrèrent les travaux de la façade occidentale et de la nef, mais à très faible allure.

À la fin du XIIIe siècle, on dut exécuter des travaux de consolidation du chœur, dus à un problème d'équilibre des forces. En 1300, on entreprit la construction du croisillon sud du transept dont le portail est consacré à saint Étienne. Le tympan de ce portail fut sculpté vers 1320.

La destruction de l'ancienne nef romane, afin d'élever la nef gothique, eut lieu au début du XIVe siècle. Après quoi on éleva la nef dans les années 1320-1350, et de 1345 à 1355, on réalisa les chapelles latérales des bas-côtés de la nef. Mais les vicissitudes de l'époque, liées à la guerre de Cent Ans retardèrent le chantier ; ainsi le bas-côté sud ne fut achevé que vers 1378.

La pose des vitraux de la nef se fit de 1390 à 1410, et en 1403, le chapitre de la cathédrale commanda au charpentier Odon Gauthier les portes de la façade occidentale.

Ainsi, au début du XVe siècle, le croisillon nord du transept et les tours n'avaient pas encore été entrepris. Il est vrai que la construction était fortement perturbée par la guerre de Cent Ans.

En 1415 : début de la construction du bras nord du transept. Le portail de ce croisillon fut consacré aux saints de l'église d'Auxerre, en particulier à saint Germain, saint Pèlerin et saint Amâtre. On considère que le tympan du portail de ce croisillon fut sculpté vers 1415. Mais la construction de ce bras nord ne s'acheva que sous l'épiscopat de Jean III Baillet (1477-1513).

En 1478 eut lieu la construction des voûtes de la nef et en 1500, on débuta enfin les travaux de la tour nord. Le deuxième niveau de celle-ci se termina en 1525 sous l'épiscopat de François Ier de Dinteville (évêque de 1513 à 1530).

1528 : Pose de la verrière et de la rosace de la Vierge des Litanies du bras nord du transept réalisée par Germain Michel.

En 1543, la tour nord était enfin terminée, sous l'épiscopat de François II de Dinteville (1530-1554), neveu du son prédécesseur.

En 1550, on posa la verrière du bras sud du transept (oculus central représentant Dieu le Père et 8 lancettes consacrées à l'histoire de Moïse), ainsi que la verrière de la façade occidentale. Les deux verrières sont l'œuvre du maître verrier Guillaume Cornouaille.

De 1567 à la Révolution

À cette époque les guerres de religion mirent fin à tout espoir de terminer un jour la façade de la cathédrale (par la tour sud). En 1567, les protestants mirent la ville à sac. L'édifice eut à en souffrir si bien qu'en 1576, l'évêque Jacques Amyot (1571-1593) fit entreprendre la restauration de la cathédrale, dont celle des verrières du chœur.

Ainsi la construction, demeurée inachevée, s'est étendue sur plus de trois siècles ; la tour sud ne fut jamais construite.

En 1764, le jubé Renaissance dû à François Ier de Dinteville fut détruit et remplacé par les grilles de chœur, œuvre du ferronnier parisien Dhumier avec des portes dues à Sébastien-Antoine Slodtz sur des dessins de Claude-Nicolas Ledoux.

La Révolution causa d'innombrables dégâts à l'édifice et à son mobilier. On supprima le diocèse en 1790 et peu après, on transforma Saint-Étienne en Temple de la Raison. On démonta stalles et grilles pour installer dans le chœur un théâtre en gradins destinés aux cérémonies républicaines. Des chefs d'œuvre d'orfèvrerie furent envoyés à la fonte. La belle statue de saint Étienne agonisant, située près du maître-autel, œuvre de Louis-Claude Vassé, échappa à la destruction car on en fit alors un Marat agonisant dans son bain. Les vitraux furent menacés de destruction, mais comme leur remplacement par du verre blanc eût coûté trop cher, la décision ne fut fort heureusement jamais prise. Enfin la crypte servit de cave au préfet du département qui occupait les locaux de l'évêché tout proche.

De 1801 à nos jours

En 1840, grâce à Prosper Mérimée, Saint-Étienne fut inscrit sur la liste des édifices classés Monuments Historiques. De grands travaux de restauration eurent lieu tout au long du XIXe siècle. Eugène Viollet-le-Duc restaura la crypte de 1844 à 1848. Il y effectua des travaux de consolidation des piles, de restitution des baies d’origine, de dallage du sol.

En 1866 démarra une grande campagne de restauration de la cathédrale gothique, sous la direction de l'architecte Piéplu. Les vitraux furent restaurés ou complétés de 1866 à 1880 par les verriers Véssières frères, puis à nouveau en 1925-1930 par David.

La guerre de 1870 fut marquée par le tir d'une dizaine de boulets de canon prussiens sur la cathédrale. L'un d'eux vint malheureusement pulvériser la belle verrière droite du chevet de la chapelle axiale, datant de la première moitié du XIIIe siècle.

Depuis l'année 2001, une campagne de restauration générale de la cathédrale est en cours. Elle est financée par l'État, la région de Bourgogne, le département de l'Yonne et la ville d'Auxerre. Cette campagne concerne notamment les couvertures du sanctuaire ainsi que la remise en état de la grande façade occidentale, et plus particulièrement la restauration des trois portails et de leur statuaire. Cette phase devrait être terminée fin 2008.

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