Dans les deux premières chapelles, les verrières n'étaient que de simples carreaux en verre. L'église Notre-Dame (le troisième bâtiment), après sa construction, est vite ornée de vitraux ornés de blasons de grandes personnalités de la ville (celles de certains gouverneurs de la ville par exemple) et décorés de leur saint-patron, comme saint-Georges, saint-André, sainte-Anne, etc.
Les bombardements de 1694 et de 1759 endommagent certains vitraux. En 1768, toutes les verrières de l'église sont restaurées. Mais pendant la Révolution, tous les vitraux sont détruits. Par la suite, les baies vitrées seront ornées de vitraux blancs. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le père Duval contacte le maître-verrier Boullanger pour faire une verrière à la baie au centre de l'abside (réalisée en 1876) ; le curé lui donne comme thème de vitrail, le couronnement de la Vierge. Puis il appelle le maître-verrier Didron, qui fait les vitraux de la grande procession des capitaines et des pilotes en 1696 (posé dans l'église le 22 mars 1877), et du bombardement du Havre par les Anglais en 1759 (verrière posée le 19 décembre 1877). Puis les deux derniers n'étant plus disponibles, l'abbé Duval fait appel au maître-verrier Duhamel-Marette d'Évreux. Celui-ci construit seize verrières ; à noter qu'un vitrail a été fait par le maître-verrier Lorin de Chartres. Le dernier vitrail a été posé en 1889. En 1925 le père Alleaume (curé de Notre-Dame) se plaint à la municipalité du Havre, d'actes de vandalisme : des enfants cassent des vitraux.
En 1941 lors d'un bombardement, tous les vitraux sont soufflés. Les débris de verres sont laissés éparpillés autour de l'église, et en 1944, le bombardement de septembre va mêler ces débris avec les ruines de la ville. Les morceaux de vitraux sont entreposés dans un hangar de la région parisienne, et la municipalité havraise demanda à l'atelier Michel Durand de restaurer tous les vitraux, mais le fait que les bombardements de 1944 ont endommagé les débris eux-mêmes, a rendu la restauration trop difficile, et seules deux verrières ont pu être récupérées. En 1974, l'atelier Michel Durand (maître verrier à Orly) est chargé par la municipalité de faire des vitraux ; la paroisse prend charge des trois vitraux décorés de l'abside.
N° | Date de pose (sauf indication contraire) | Auteur (maître-verrier) | Titre (de l'œuvre) | Emplacement de la verrière | Donateur (la personne qui a payé pour la paroisse) |
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1 | 1876 | Boulanger (de Rouen) | Couronnement de la Vierge | Abside, centre | Berard |
2 | 23 Mars 1877 | E. Didron (de Paris) | La grande procession des capitaines et des pilotes au Havre de Grâce en 1696 | Abside, à gauche (travée oblique) | Masquelier |
3 | 19 décembre 1877 | E. Didron | Le bombardement du Havre par les Anglais en 1759 | Abside à droite (travée oblique) | Masurier |
4 | Février 1879 | Duhamel-Marette (d'Évreux) | Notre Seigneur et les disciples à Emmaüs | Chapelle de Monsieur le curé | Grave |
5 | 2 mars 1881 | M.N. Lorin (de Chartres) | Séjour et mort de Saint-François-Xavier en Inde | Chapelle Saint-François-Xavier | Le Fraper |
6 | 30 avril 1881 | Duhamel-Marette | La visite d'Henri IV au Havre en 1601 | abside, extrême droite (dans le chœur actuel) | Ancel |
7 | Idem | Duhamel-Marette | La messe de la Réduction | abside, extrême gauche | Ancel |
8 | 3 décembre 1881 | Duhamel-Marette | Le baptême de Notre Seigneur (tympan: le baptême de Clovis) | Chapelle des fonts | Fautrel |
9 | 27 mai 1882 | Duhamel-Marette | La Sainte-Famille | ? | ? |
10 | idem | Duhamel-Marette | L'atelier de Saint-Joseph | ? | ? |
11 | 12 août 2882 | Duhamel-Marette | Jésus bénissant les enfants | Chapelle de Sœurs | Ysnel |
12 | 26 juin 1883 (date de commande) | Duhamel-Marette | Présentation de Notre Seigneur au temple | Chapelle du Mont Carmel | Oursel |
13 | ? | Duhamel-Marette | Le Denier et la Veuve | Rosace des tambours (probablement rose du transept) | ? |
14 | ? | Duhamel-Marette | Le pharisien et le Républicain | idem | ? |
15 | août 1883 (date de commande) | Duhamel-Marette | La pêche miraculeuse | ? | ? |
16 | Novembre 1887 | Duhamel-Marette | Saint-Paul prêchant devant l'aréopage | Chapelle Saint-Charles Borromée | Mousset |
17 | Novembre 1887 | Duhamel-Marette | Le martyre de Saint-Étienne (+ un petit vitrail de l'assomption de Grâce de Honfleur | Chapelle Saint Charle Borromée | Mousset |
18 | ? | Duhamel-Marette | Saint-Louis portant la couronne d'épines (tympan: Saint-Louis recevant la bénédiction de l'évêque) | ? | Perquer |
19 | 24 Mars 1888 | Duhamel-Marette | Saint-Pierre guérissant un paralytique à la porte du temple | ? | Perquer |
20 | 29 août 1888 | Duhamel-Marette | Priez pour les vivants et pour les morts | ? | ? |
21 | Décembre 1889 | Duhamel-Marette | Le sacre de Charles VII à Reims (tympan: martyre de Jeanne d'Arc) | Chapelle du Calvaire | Odinet |
22 | 1889 | Duhamel-Marette | ? | ? | ? |
Parmi ces verrières, il y en avait une qui représentait le gouverneur du Havre accueillant les blessés des bombardements du Havre en 1759 par la Royal Navy.
Vitrail représentant la messe donnée après la libération du Havre par les troupes royales, après l'invasion des Anglais. | La grande baie vitrée vue de l'intérieur (sous la toiture). |
Toutes les verrières de la cathédrale sont sur une structure de trois lancettes, sauf les baies vitrées de la partie supérieure de la nef (sur un modèle classique), et les petites baies vitrées de la tour qui sont sur une structure de deux lancettes. Les baies d'arc en plein cintre prennent la forme de différents réseaux (par leurs meneaux) qui alternent : l'un possède des vestiges de flamme, et l'autre des lobes rayonnants de style renaissance.
Les vitraux ont été réalisés en 1974, par le maître verrier Michel Durand. Deux seulement n'ont pas été détruits, ceux qui se trouvent au niveau des entrées de la sacristie, fabriqués par Duhamel-Marette, maître-verrier à Évreux. Un troisième aurait pu être refait, mais le projet fut abandonné car il n'y avait pas suffisamment de restes du vitrail ; il s'agit du vitrail de la procession des pilotes.
L'un des vitraux représente une messe en l'honneur de la reprise du Havre par l'armée royale en 1693 (il a été restauré récemment, mais des marques de cette restauration sont très visibles). Ce vitrail a pour légende :
« MESSE DE LA REDVCTION CELEBREE A L'EGLISE NOTRE DAME
EN MEMOIRE DE LA REPRISE DE LA VILLE EN 1563 »
Un blason porte l'inscription (toujours dans le bas du vitrail) :
« DONNE
A L'EGLISE
N.D. PAR Mme
JVLES ANCEL NEE
PIERRVGVE
1881 »
Un dernier blason représente une salamandre dans un feu (emblème du Havre, présent dans les armoiries de la ville) et la devise « Nutrisco et Extinguo » (devise donnée par François Ier à la ville du Havre)
L'autre vitrail représente une visite d'Henri IV au Havre dans la rue de Paris ; on y aperçoit la future cathédrale en chantier. À l'issue de sa visite, Henri IV a fait don d'un revenu pour accélérer la construction de l'édifice. Aujourd'hui, le vitrail commence à se détériorer (avec apparitions de trous, et fissures). Il a pour légende :
« L'AN 1603 LE ROI HENRI IV VISITANT LE HAVRE DE GRACE S'ARRETTE DEVENT L'EGLISE N.D. ALORS EN CONSTRVCTION
ET ACCORDE 150 LIVRES DE RENTE SVR LES GABELLES POVR L'ACHEVEMENT ET L'ENTRETIENT BATIMENT [sic] DE L'EGLISE »
Ce même vitrail porte également les mentions :
« DONNE A L'EGLISE
NOTRE-DAME PAR
Mr JVLES ANCEL
SENATEVR ANCIEN
MAIRE ET DEPVTE DV
HAVRE DE GRACE
1881 »
sur le coin inférieur gauche et
« VERRIERE
RESTAVRE
A
L'ATELIER
MICHEL
DVRAND
1976 »
sur le coin inférieur à droite.
Sur le vitrail au fond du chœur (qui n'est pas d'origine), la Vierge Marie est représentée (Ave Maris Stella), fait par Michel Durand, maître verrier à Orly. Les autres vitraux sont simples et présentent des motifs maritimes (coquillages, étoiles de mers, etc.), mais sont en mauvais état à cause d'actes de vandalisme (jets de pierres, et tir à la carabine), du fait qu'ils ne sont pas munis de grillages protecteurs. Au niveau supérieur, les armatures de fer qui tiennent les vitraux, en rouillant, les endommagent également.
En 2010, la municipalité a prévu d'installer des grillages pour protéger les vitraux déjà cassés, bien qu'aucune restauration des vitraux ne soit prévue, malgré leur état.