Cathédrale Notre-Dame de Paris - Définition

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Éléments architecturaux extérieurs

Le parvis

Le parvis est la grande zone ouverte se trouvant juste devant la façade ouest. Le mot parvis vient du latin paradisius, paradis. Lorsque la cathédrale fut construite, le parvis était assez étroit. La cathédrale était située parmi d’innombrables bâtiments en bois de petite taille, telle que des maisons, boutiques et auberges. Le parvis conserva des dimensions modestes jusqu’au XVIIIe siècle, époque à laquelle l’architecte Beaufrand l’agrandit. Il fut remodelé à plusieurs reprises par la suite, notamment depuis 1960.

Le kilomètre 0 des routes françaises se trouve sur le parvis, à quelques mètres à peine de l'entrée de la cathédrale.

Depuis le XIXe siècle, de nombreuses fouilles archéologiques ont été entreprises sous le parvis de Notre-Dame de Paris, dont deux campagnes plus importantes : la première eut lieu en 1847 et fut menée par Théodore Vacquer, la seconde plus récente de 1965 à 1967 fut dirigée par Michel Fleury. Ces fouilles ont permis de mettre au jour d’importants vestiges gallo-romains et du haut Moyen Âge, et notamment les fondations d’un grand édifice religieux de forme basilicale à cinq nefs. Ces vestiges seraient ceux de la basilique Saint-Étienne, construite au IVe ou au VIe siècle et qui constitue la cathédrale précédant l’édifice actuel de Notre-Dame. Une crypte a été aménagée afin de préserver l’ensemble de ces substructions et de les rendre accessibles au public : on l’appelle Crypte archéologique du parvis de Notre-Dame. Depuis l’été 2000, elle est gérée par le musée Carnavalet.

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Les tours

Voûtes de la salle du premier étage de la tour nord (début du XIIIe siècle), là où les touristes peuvent s’approvisionner en livres et brochures. Les baies que l’on voit s’ouvrent sur le parvis (ouest), juste à côté de la rosace. Elle est l’œuvre du troisième architecte de la cathédrale (1190-1225) dont le nom ne nous est pas parvenu.

Les deux tours de la façade occidentale ne sont pas exactement jumelles. La tour nord (gauche) est légèrement plus forte et plus large que la tour sud, ce qui se remarque facilement en observant l’ensemble depuis le centre du parvis. À cette différence correspond, au niveau de l’étage du balcon de la Vierge situé sur la façade, une largeur nettement plus importante du contrefort nord de la tour nord par rapport au contrefort sud de la tour sud.

Au fil des ans, il a été suggéré à plusieurs reprises que les plans originaux de Notre-Dame, que nous ne possédons plus, prévoyaient deux flèches qui s’élèveraient des tours. Les solides clochers auraient pu sans aucun doute supporter de telles structures. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils étaient censés être dotés de flèches. La cathédrale d’Amiens ainsi que d’autres cathédrales suivirent le modèle de Notre-Dame et ne possèdent pas non plus de flèches (il est vrai que la cathédrale de Reims aurait dû en posséder, selon les plans initiaux, mais elles ne furent jamais achevées. Quant à la cathédrale d’Amiens, les tours n’ayant qu’une profondeur de 6 mètres ne pouvaient supporter de telles structures). Pendant la restauration qui eut lieu entre 1844 et 1864, l’idée des flèches fut à nouveau suggérée. Le restaurateur Viollet-le-Duc, voulant faire échouer le projet, dessina un plan très précis de la cathédrale avec de telles flèches afin de montrer à la population le résultat peu esthétique auquel ce projet aboutirait. Certains experts ont affirmé depuis, sur la base de ses plans et de ses écrits, que Viollet-le-Duc était lui-même en faveur de ces flèches.

Entre les deux tours, à l’arrière de la galerie supérieure de la façade faite d’une colonnade, et à l’avant du pignon de la nef, il existe une sorte d’esplanade, toit plat qu’on appelle l’aire de plomb ou la cour des réservoirs. Des plaques de plomb la recouvrent, et des bassins y ont été aménagés qui contiennent de l’eau utilisable rapidement en cas d’incendie. En arrière de l’aire de plomb s’élève le grand pignon triangulaire qui termine à l’ouest le comble de la nef : sur sa pointe, un ange sonne la trompette.

Les tours de la cathédrale sont accessibles au public et offrent une vue imprenable sur Paris.

La tour nord abrite un escalier de 387 marches. Au premier étage, au niveau de la galerie des rois et de la rosace, se trouve une grande salle gothique comportant un comptoir d’approvisionnement pour touristes et visiteurs. On peut y voir en plus diverses statues originales de la cathédrale ainsi que des toiles de Guido Reni, Charles André van Loo, Étienne Jeaurat et Lodovico Carracci.

La façade ouest

La façade ouest : la foule des visiteurs se presse sur le parvis

La façade correspond en grande partie à la vision d’Eudes de Sully, évêque de Paris de 1197 à 1208. Sa construction dura un demi-siècle, de 1200 à 1250. Sa composition architecturale est une conception géométrique simple. Elle a une largeur de 43,5 mètres (135 pieds-du-roi) et une hauteur de 45 mètres (141 pieds), mis à part la hauteur des tours. Elle comporte, de bas en haut, l’étage des trois portails, la galerie des rois, puis un étage occupé au centre par la rosace ouest, avec des deux côtés sous les tours, des fenêtres géminées surmontées de petites rosaces sous un arc en tiers point, enfin un dernier étage de colonnades reliant les deux tours et qui se prolonge sur les quatre faces de ces dernières. Au-dessus de l’ensemble, au nord et au sud, se trouvent les tours elles-mêmes, à toit plat.

La façade, à la fois rigoureuse et linéaire, met en valeur de façon étonnante le cercle du vitrail de la rosace inscrit au centre d’un carré de plus de 40 mètres de côté. De nombreux observateurs ont remarqué que l’effet général de cette dernière est semblable à celui d’une hostie.

Juste au niveau surplombant les trois portails, on observe la galerie des Rois de Juda (et non pas des rois de France). Ces reconstitutions sont l’œuvre de Viollet-le-Duc (il s’y est d’ailleurs lui-même représenté) et les fragments originaux peuvent être observés au musée du Moyen Âge à l’hôtel de Cluny à Paris.

La façade est soutenue à l’extérieur par quatre contreforts, deux pour chaque tour, encadrant les trois portails. Sur ces contreforts, des niches abritent quatre statues refaites au XIXe siècle par l’équipe de restaurateurs de Viollet-le-Duc. Il s’agit, de gauche à droite de saint Étienne, puis de deux allégories, l’Église à gauche, la Synagogue à droite et enfin (contrefort sud) d’un évêque, très vraisemblablement saint Denis.

Le portail du Jugement Dernier

Il s’agit du portail principal de la cathédrale. Son imagerie est saisissante. La remarquable sculpture du tympan date des années 1210. Elle représente d’une manière étendue les scènes du jugement dernier – lorsque, selon la tradition chrétienne, les morts ressuscitent et sont jugés par le Christ. Sur le linteau inférieur, on peut voir les morts sortir de leurs tombes. Ils sont réveillés par deux anges qui, de chaque côté, sonnent de la trompette. Parmi ces personnages, tous vêtus, on peut voir un pape, un roi, des femmes, des guerriers, et même un noir d’Afrique.

Au-dessus, l’archange saint Michel utilise une balance pour peser les péchés et les vertus. Deux démons essayent de faire pencher l’un des plateaux de leur côté. Les élus sont à gauche, tandis qu’à droite les damnés enchaînés sont menés en enfer, poussés par d’autres démons, laids, cornus et aux regards diaboliques. Les expressions de ces damnés sont rendues avec un rare talent : la terreur et le désespoir se lisent sur leur visage.

Vue d'ensemble du portail du Jugement Dernier

Sur le tympan supérieur, le Christ, le torse à moitié nu pour montrer ses plaies, préside cette cour divine. Deux anges, debout, à droite et à gauche, tiennent les instruments de la Passion. De chaque côté, la Vierge Marie et saint Jean sont placés à genoux et implorent la miséricorde du Christ.

Les claveaux inférieurs des voussures sont occupées, du côté des damnés par des scènes de l'enfer, et du côté des élus, par les patriarches, parmi lesquels on voit Abraham tenant des âmes dans un repli de son manteau. Il s’agit là d’une démonstration bien concrète de l’imagerie chrétienne développée au Moyen Âge par l’Église, qui influence alors grandement le peuple. Encore, à cette époque la scène était entièrement peinte et dorée. Groupés au paradis sur les premières voussures, l’ensemble des anges qui regardent la scène du Jugement ont plutôt l’air curieux et étonnés de voir ce qui se passe. L’impression générale qui se dégage de l’imagerie est loin d’être pessimiste. L’enfer n’occupe qu’une très petite partie de l’ensemble et tout est fait pour souligner la miséricorde du Seigneur. La Vierge Marie et les saints du paradis, symbolisés par saint Jean, intercèdent pour nous, et l’image de Jésus, qui domine la scène montrant ses plaies, nous rappelle qu’il est venu sur terre en tant que Rédempteur, pour racheter nos péchés.

La Pesée des âmes par l’archange saint Michel - détail du Jugement Dernier, refait lors de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle

La scène du Jugement Dernier figure également sur de nombreuses autres cathédrales gothiques et notamment à la cathédrale de Chartres, ainsi qu’à celles d’Amiens, de Laon, de Bordeaux et de Reims.

Ce portail, dont la magnifique scène du Jugement qui le surmonte, connut d’importantes déprédations au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

En 1771, sur commande du clergé, Soufflot le mutila sérieusement, supprimant le trumeau et entaillant les deux linteaux en leur centre. Lors de la restauration du XIXe siècle, Viollet-le-Duc enleva les parties latérales restantes des linteaux et les déposa au musée. Puis il reconstitua de manière admirable l’ensemble du Jugement Dernier, y compris les parties manquantes, aidé en cela par des dessins effectués avant les transformations de Soufflot. Ainsi seule la partie supérieure de la scène date du XIIIe siècle, les deux parties inférieures étant modernes. Par contre les voussures entourant le tympan, et leurs sculptures sont d’époque, elles aussi.

Représentation de l’enfer au bas des quatre dernières voussures de droite : remarquez sur la cinquième voussure le diable couronné et grassouillet écrasant trois damnés : un riche, un évêque et un roi.

Le trumeau fut également reconstitué par l’équipe de restaurateurs. La grande statue qui y figure, celle du « Beau Dieu » est l’œuvre d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume d’après le dessin — maintes fois remanié — de Viollet-le-Duc. Il est placé sur un socle où sont sculptés les arts libéraux.

Quant aux douze grandes statues des Apôtres installées sur les deux piédroits du portail (2 × 6 statues), fracassées en 1793 par les révolutionnaires comme presque toutes les autres grandes statues de la cathédrale, elles sont également des reconstitutions du XIXe siècle, d’ailleurs admirablement refaites. On reconnaît successivement à gauche saint Barthélemy, saint Simon, saint Jacques le Mineur, saint André, saint Jean et saint Pierre. À droite : saint Paul, saint Jacques le Majeur, saint Thomas, saint Philippe, saint Jude et saint Matthieu.

Au piédroit gauche, du côté du Paradis, figurent les vierges sages, alors qu’au piédroit opposé, on peut voir les vierges folles. Les sculptures de ces vierges ont également été refaites au XIXe siècle.

Sous les grandes statues des piédroits on peut admirer deux bas-reliefs conçus sous forme de médaillons, l’un à gauche, l’autre à droite, superposant des représentations des Vertus et des Vices, et ce d’après des scènes de la vie, facilement compréhensibles par le peuple chrétien de l’époque. La Douceur par exemple utilise le symbole du mouton, la Force est représentée par une armure, la versatilité nous montre un moine jetant son froc aux orties, etc. Cette thématique est reprise dans la rosace ouest. Toutes ces scènes ont également près de huit siècles d’âge.

On serait incomplet en ne mentionnant pas le fait que ce portail est de loin l’endroit le plus populaire, le plus visité et le plus admiré de toute la cathédrale, ce dont témoignent les innombrables photographies qui en sont prises. Tout concourt en effet à attirer les foules, chrétiennes ou non, du monde entier : l’admirable équilibre et l’extrême lisibilité du sujet, au centre d’une façade perçue à juste titre comme de toute beauté. Ajoutons à cela l’incontestable réussite de la restauration du XIXe siècle qui fait qu’à part les spécialistes et les initiés, il est presque impossible de distinguer ce qui date du XIIIe siècle, de ce qui fut recréé à l’époque de Viollet-le-Duc et de son équipe, et qui, respectueux de l’esprit de l’époque, se fond presque parfaitement dans l’ensemble voulu au Moyen Âge.

Le portail de la Vierge

Le tympan du portail de la Vierge

Ce portail est dédié à la Vierge Marie. Il est un peu plus ancien que le portail du Jugement Dernier et date des années 1210. Gravement endommagé en 1793 (les neuf grandes statues avaient été détruites), il a fait l’objet d’une remarquable restauration au XIXe siècle, grâce à une abondante documentation qui a servi de base à la restitution des statues.

Dans le mur de la façade, autour des arcs du tympan, on remarque une cannelure pointue. Les bâtisseurs voulaient que ce portail soit différent des autres en l’honneur de la Vierge, à laquelle la cathédrale est dédiée.

Le portail comporte deux linteaux. Au linteau inférieur, des rois d’Israël et des prophètes entourent l’Arche d’alliance. Celle-ci se trouve juste au-dessus du dais recouvrant la statue de la Vierge à l’enfant, foulant aux pieds le serpent, symbole de Satan, et située au trumeau du portail (refaite au XIXe siècle). Le linteau supérieur représente la résurrection de la Vierge. Deux anges la sortent du tombeau, en présence du Christ et des apôtres y compris saint Paul. Aux deux extrémités, saint Paul et saint Jean sont représentés abrités respectivement par le figuier et l'olivier.

Au sommet du tympan, on assiste au couronnement de la Vierge Marie. Celle-ci est assise à la droite du Christ; et un ange, se trouvant au-dessus d’elle, place une couronne en or sur sa tête.

Les voussures encadrant le tympan sont occupées par des prophètes, des rois, des anges et des patriarches.

Les grandes statues des piédroits représentent notamment des saints parisiens. À gauche se trouvent un roi (non identifié) et saint Denis décapité, portant sa tête et entouré de deux anges. À droite : saint Jean-Baptiste, saint Étienne, sainte Geneviève et un évêque. Les bas-reliefs mutilés des niches situées sous ces statues représentent des scènes de leur vie respective.

La tentation d’Adam au jardin d’Éden par le diable, en l’occurrence la diablesse Lilith, grande séductrice dotée d’une queue de serpent

Particularité intéressante de ce portail : les faces latérales du trumeau, ainsi que les parties centrales des piédroits situées près des vantaux sont constituées d’une série de bas-reliefs représentant le zodiaque, les travaux des mois chez les pauvres et chez les riches, les saisons et les âges de la vie, le tout magnifiquement traité.

Lilith et le péché originel

Enfin la partie inférieure du trumeau, sous les pieds de la Vierge est ornée d’un superbe bas-relief en trois séquences représentant le passage d’Adam et Ève au jardin d’Éden ou paradis terrestre, et la tentation d’Adam suivie du péché originel.

La première scène nous montre Dieu prélevant une côte à Adam endormi au pied d’un arbre, et transformant la côte en Ève, afin qu’il eût une compagne.

La seconde partie du bas-relief représente le péché originel. Le couple se trouve aux pieds de l’arbre de la connaissance du bien et du mal aux fruits défendus. Le diable a la forme d’une femme séduisante munie d’une longue queue de serpent. Il s’agit en fait de Lilith, personnage biblique absente de la bible canonique, mais présente dans les écrits rabbiniques du Talmud de Babylone. D’après la tradition juive, elle serait la première épouse d’Adam qui aurait quitté le paradis terrestre suite à son refus de se soumettre à ce dernier en adoptant la position inférieure lorsqu’ils faisaient l’amour. Elle refusa ensuite d’obéir à Dieu qui lui intimait l’ordre de se soumettre à Adam. Chassée de la surface de la terre, cette séductrice perverse finit par devenir diablesse et favorite de Lucifer. Elle revint tenter le couple dont elle était jalouse, afin de précipiter leur malheur.

Enfin la dernière scène de ce bas-relief représente l’expulsion des premiers hommes hors du jardin d’Éden, Dieu ayant averti le serpent que la femme serait dorénavant son pire ennemi et lui écraserait la tête. Le fait d’avoir précisément placé cette scène sous les pieds de la Vierge Marie, elle qui réhabilite totalement la femme, est hautement symbolique.

Le portail Sainte-Anne

Le tympan du portail Sainte-Anne et ses deux linteaux

Le portail Sainte-Anne est dédié à la vie de sainte Anne, la mère de la Vierge. Il est en fait récupéré de l’église antérieure à la cathédrale actuelle. Il est constitué en grande partie de pièces sculptées vers 1140-1150 pour un portail plus petit. On peut donc distinguer dans l’ornementation du portail Sainte-Anne des pièces du XIIe siècle (le tympan et la partie supérieure du linteau, deux tiers des sculptures des voussures de l’archivolte, les 8 grandes statues des piédroits, le trumeau), et d’autres du XIIIe siècle (partie inférieure du linteau et les autres statues des voussures de l’archivolte). Ces dernières ont été sculptées pour faire le raccord.

Les statues du piédroit de droite du portail sont aussi des restitutions du XIXe siècle. De gauche à droite : saint Paul, David, la sibylle et Isaïe
Les quatre grandes statues du piédroit de gauche du portail Sainte-Anne, anéanties à la révolution ont été remplacées par celles-ci qui datent du XIXe siècle. De gauche à droite : Élie, la veuve de Sarepta, Salomon et saint Pierre

Le trumeau du portail présente une grande statue de saint Marcel, évêque de Paris, foulant aux pieds le dragon de la légende. C’est en fait une copie effectuée au XIXe siècle. L’original se trouve dans la salle haute aménagée dans la tour nord. En 1793, la statue de saint Marcel du trumeau fut mutilée (visage) et les huit statues des piédroits déposées. Les couronnes furent également endommagées. Fort heureusement certains fragments furent redécouverts plus tard (dont un grand nombre en 1977), si bien qu’aujourd’hui on a pu reconstituer plus ou moins au musée de Cluny le portail d’avant la révolution.

Les huit grandes statues des piédroits que l’on peut admirer actuellement datent du XIXe siècle. Elles représentent de gauche à droite et successivement : Élie, la veuve de Sarepta, Salomon et saint Pierre. Puis saint Paul, David, la sibylle et Isaïe.

Les deux linteaux ont été très visiblement sculptés à des dates différentes et par des sculpteurs de style fort différent. Le linteau inférieur constitue une pièce de raccord entre les deux portions du portail datant de l’époque de l’église antérieure. Il a été ajouté lorsque le portail fut remonté au début du XIIIe siècle. Il présente une série de personnages aux formes lourdes possédant une tête disproportionnée et vêtus de draperies trop grandes. Sur le linteau supérieur se trouvent des scènes de la vie de sainte Anne et de la Vierge.

Au-dessus des deux linteaux, le tympan présente une Vierge en majesté. Ce portail est connu principalement en raison de la polémique concernant deux des personnages figurant sur ce tympan. Autour du groupe comprenant la Vierge majestueuse tenant Jésus-Christ enfant dans ses bras et deux anges, se trouvent deux personnages : un évêque et un roi. La tradition veut que ces personnages représentent l’évêque Maurice de Sully, fondateur de Notre-Dame, et Louis VII, roi de France à l’époque. Mais certains experts mettent en doute cette théorie et soutiennent que le personnage religieux est saint Germain, évêque de Paris au VIe siècle, et que le roi est Childebert Ier, fils de Clovis. D’autres experts affirment même que ces personnages ne peuvent pas être identifiés.

Enfin les deux vantaux de la porte sont dotés d’admirables pentures, chefs-d’œuvre de la serrurerie-ferronnerie du XIIe siècle.

La galerie des rois

La partie basse de la façade ouest, avec les 28 rois ayant précédé le Christ

À vingt mètres du sol, une série de vingt-huit personnages royaux représente les vingt-huit générations des rois de Judée qui ont précédé le Christ. Chaque statue mesure plus de trois mètres cinquante de haut.

Les têtes des statues datent du XIXe siècle et sont le produit des ateliers de sculpture du restaurateur Viollet-le-Duc. En effet, les statues d’origine furent décapitées en 1793 pendant la Révolution française par les sans-culottes, qui, à tort, croyaient qu’elles représentaient des souverains du royaume de France. Il ne reste aujourd’hui que des fragments des statues médiévales.

Vingt-et-une têtes originales ont été retrouvées en 1977, à l'occasion de travaux entrepris pour la rénovation de l'hôtel Moreau, rue de la Chaussée-d’Antin dans le 9e arrondissement de Paris, et sont actuellement exposées au musée national du Moyen Âge (musée de Cluny). Bien que mutilées par leur chute, elles ont conservé des traces de polychromie (du rose sur les pommettes, du rouge pour les lèvres, du noir pour les sourcils, etc.).

Le balcon de la Vierge

Le balcon de la Vierge et la rosace ouest

Cette statue de la Vierge consacre la totalité de la façade à la mère du Christ. Elle fut commandée par Viollet-le-Duc pour remplacer la statue originale de l’époque médiévale, sévèrement endommagée par les années et les conditions climatiques. La rosace ouest se trouvant derrière cette statue constitue une auréole magnifique. Viollet-le-Duc plaça également des statues d’Adam et Ève devant les baies de chaque côté de la rosace. Il s’agit là, d’après la plupart des experts, de l’erreur principale de Viollet-le-Duc dans une restauration qui, sinon, peut être qualifiée de remarquable. Tout semble prouver qu’aucune statue n’ait existé à cet emplacement. Les statues d’Adam et Ève auraient en fait dû être placées dans des renfoncements du mur le plus éloigné du bras sud du transept.

La rosace ouest

La rosace ouest

Cette rosace semble énorme, mais bien qu’elle soit de dimension non négligeable, il s’agit en fait de la plus petite des trois rosaces de la cathédrale. Elle mesure neuf mètres soixante de diamètre.

Elle fut presque entièrement refaite par Viollet-le-Duc lors de la grande restauration du XIXe siècle. Au centre : la Vierge. Tout autour on peut voir les travaux des mois, les signes du zodiaque, les Vertus et les Vices ainsi que les prophètes.

Les façades latérales de la cathédrale

Les grands arcs-boutants de Notre-Dame de Paris, d’une portée allant jusqu’à 15 mètres, sont construits d’une seule volée. L’édification de tels arcs-boutants est très rare dans l’architecture gothique. Ils nécessitent en effet une culée particulièrement massive. On les retrouve autour de la nef, comme autour du chœur. Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.

La construction de la nef commença en 1182, après la consécration du chœur. Certains pensent même que les travaux débutèrent dès 1175, avant la consécration. Les travaux s’arrêtèrent après la quatrième travée laissant inachevée la nef tandis qu’on commença l’édification de la façade en 1208. L’édification de la nef fut reprise en 1218 afin de contrebuter la façade.

À la fin des années 1220, le quatrième architecte de Notre-Dame entreprit de modifier totalement le plan initial au niveau de la partie supérieure de l'édifice, alors que celui-ci était encore en cours de construction. L’obscurité de Notre-Dame, jugée trop importante dès le début de la construction, était devenue insupportable, surtout par comparaison avec la clarté dans laquelle baignaient les sanctuaires plus récents encore en construction. Une mise à niveau devenait indispensable si l'on désirait que la cathédrale reste la référence et ne soit pas considérée comme archaïque. On procéda donc à d’importantes modifications. L’architecte entreprit alors l’allongement des baies vers le bas par suppression de l’ancien troisième niveau, celui des roses de l’ancien édifice donnant sur les combles des tribunes. On supprima dès lors ces combles au profit d’une terrasse coiffant ces tribunes et formée de grandes dalles.

Se posait alors le problème de l’évacuation des eaux de pluie qui risquaient de stagner suite à la suppression du toit incliné des tribunes. L’architecte dut de ce fait introduire un élément nouveau dans l'architecture, dont nous sommes aujourd'hui encore héritiers : recueillir les eaux de pluie sous la toiture par un système de chéneaux, et les évacuer de proche en proche par des conduits verticaux vers un système se terminant au niveau de longues gargouilles destinées à les projeter au loin de l'édifice. Cela constituait un système tout à fait nouveau de gestion des eaux de pluie au sommet des bâtiments. En corollaire toute une série d’autres modifications durent être effectuées au niveau supérieur de l’édifice (parties hautes du vaisseau principal) : reprise de la toiture et de la charpente, remontée des murs gouttereaux, création de chéneaux. Surtout on remplaça les arcs-boutants supérieurs à double volée par des grands arcs-boutants à simple volée lancés au-dessus des tribunes.

Les grands arcs-boutants de la nef

Face sud de la cathédrale : vue des grands arcs-boutants de la nef ainsi que du système d'évacuation des eaux de la grande toiture : conduites verticales, chaperons des arcs-boutants, sommets des culées et enfin longues gargouilles.

Ces grands arcs-boutants sont remarquables et témoignent du génie de l’architecte de l’époque. Ils sont d’une seule longue volée, lancés au-dessus des collatéraux et leur tête soutient le haut des murs gouttereaux de la cathédrale. Ces têtes s’appuient au droit de conduits verticaux destinés à évacuer l’eau des chéneaux de la toiture de la nef. L’extrados des arcs-boutants est creusé d’une gouttière qui traverse le sommet de la culée et se termine par une longue gargouille. Ces arcs-boutants n’étaient pas essentiellement destinés à contrebuter l’édifice, mais à régler le problème de l’évacuation des eaux de pluies, devenu fort important après la transformation de la toiture des tribunes en terrasse. C’est ce qui explique la faiblesse relative de ces arcs. Leur construction est incontestablement une prouesse, ce qui se manifeste par leur grande longueur, mais aussi par leur minceur. Leur rôle étant faible dans la soutien de la voûte du vaisseau principal, l’architecte s’est permis d’être audacieux.

Il faut souligner que la grande portée de ces arcs-boutants est tout à fait exceptionnelle dans l’architecture gothique du Moyen Âge. En effet dans les édifices de l’époque, bordés de doubles bas-côtés ou de doubles déambulatoires, les culées de ces énormes arcs-boutants devaient prendre un terrain considérable en dehors des églises. Or le terrain était chose à épargner dans les villes du Moyen Âge, dont la superficie était rendue inextensible par les murs qui enserraient les cités. Les arcs-boutants de la cathédrale de Paris, qui franchissent d’une seule volée les doubles bas-côtés de la nef comme le double déambulatoire du chœur, sont un exemple unique. Ordinairement, dans ce cas, les arcs-boutants sont à deux volées, c’est-à-dire qu’ils sont séparés par un point d’appui intermédiaire qui, en divisant la poussée, détruit une partie de son effet et permet ainsi de réduire l’épaisseur des contreforts extérieurs ou culées. C’est ainsi que sont construits les arcs-boutants de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, ceux de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges, ainsi que ceux du chœur de celle d’Amiens ; ces trois derniers édifices sont eux aussi dotés soit de doubles bas-côtés soit d'un double déambulatoire.

La façade sud et le portail Saint-Étienne

Vue de la façade sud, de sa rosace et du remarquable pignon qui la surmonte.

Commencé par Jean de Chelles en 1257, le portail Saint-Étienne fut terminé par Pierre de Montereau. Il se situe au niveau du bras sud du transept. Le tympan du portail Saint-Étienne est occupé par des bas-reliefs qui racontent la vie du premier martyr chrétien, saint Étienne, selon les actes des apôtres. Le trumeau est occupé par une grande statue de saint Étienne, œuvre de Geoffroi-Dechaume exécutée au XIXe siècle.

La triple voussure de l’Intrados de la porte est sculptée de pas moins de vingt et un martyrs, auxquels des anges offrent des couronnes. On retrouve là saint Denis sans tête, saint Vincent, saint Eustache, saint Maurice, saint Laurent avec son gril, saint Clément, saint Georges, et d’autres dont l’identité n’a pu être déterminée clairement.

De chaque côté du portail trois statues d’apôtres elles aussi modernes, destinées à remplacer celles fracassées par les vandales de la révolution.

Au-dessus du portail se trouve un beau gable ajouré surmonté de la magnifique rosace sud de la cathédrale offerte par saint Louis. Comme sa sœur du nord, la rosace sud, voit son diamètre atteindre 13,1 mètres, et, si l’on y ajoute la claire-voie sous-jacente, la hauteur totale de la verrière atteint presque 19 mètres.

Cette rosace fut redressée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, ce qui entraverait l’impression de rotation de la rosace. La raison de cette modification semble être que la rosace avait fort souffert au cours des siècles et surtout de l’incendie de l’archevêché déclenché par les insurgés de 1830. L’architecte-restaurateur constata de plus un affaissement important de la maçonnerie, et dut en conséquence reprendre entièrement cette façade. Il fit pivoter la rosace de 15 degrés à seule fin de lui donner un axe vertical robuste pour la consolider définitivement et éviter un affaissement ultérieur. Le maître verrier Alfred Gérente restaura à cette occasion les vitraux du XIIIe siècle et reconstitua dans l’esprit du Moyen Âge les médaillons manquants.

Au dernier étage de la façade, un remarquable pignon s’élève au-dessus de la rosace. C’est un des plus beaux exemples des pignons construits à l'époque (1257). Il est lui-même percé d’une rose ajourée, qui éclaire le comble du transept. Sur l’archivolte de la rosace est posé un entablement portant une balustrade, derrière laquelle court une galerie. Ceci permet le passage depuis les galeries supérieures de l’est de la cathédrale vers celles de l’ouest, galeries qui longent les toitures. Le pignon proprement dit s’élève de ce fait un peu en retrait par rapport à la rosace, et son épaisseur est de 70 centimètres. Il est allégé par la rose qui éclaire le comble et par des écoinçons. Deux grands pyramidions le flanquent formant les parties supérieures des contreforts qui contrebutent la rosace. Trois statues décorent le sommet et les deux angles inférieurs du pignon. Celle du sommet représente le Christ apparaissant en songe à saint Martin, revêtu de la moitié du manteau donné par ce dernier au pauvre de la légende. Les deux autres statues situées à gauche et à droite de la base du pignon, représentent saint Martin et saint Étienne. Le tout donne une impression de grande harmonie. La rose du comble est d'une proportion parfaitement en rapport avec la grande rosace du transept. D’après Viollet-le-Duc, la grande beauté de cette construction ne fut pas surpassée ailleurs dans l’architecture gothique.

La façade nord et le portail du Cloître

Le portail du Cloître se situe au niveau du bras nord du transept, et a été construit vers 1250 par l’architecte Jean de Chelles. La construction de la façade nord est en effet quelque peu antérieure à celle de la façade sud.

Presque toujours dépourvue d’ensoleillement, et située dans une rue animée, cette façade nord a moins de succès auprès des touristes et des visiteurs que sa sœur cadette sud. Un peu moins décorée, elle est cependant presque tout aussi belle et son portail présente l’énorme avantage de pouvoir être franchi pour accéder rapidement au cœur du sanctuaire. Elle est divisée en trois étages, en léger retrait les uns par rapport aux autres. Le niveau inférieur est celui du portail surmonté de son grand gable. Le niveau moyen est constitué d’une gigantesque verrière comprenant l’impressionnante rosace, merveille du XIIIe siècle, surmontant une claire-voie. Enfin l’étage supérieur est celui du pignon triangulaire masquant l’extrémité des combles du bras nord du transept.

La face nord de la tour nord et ses trois impressionnants contreforts. Celui du centre, le plus faible des trois, soutient en fait un escalier à vis, lequel est éclairé par quelques rares meurtrières. La seule grande ouverture dans cette sévère muraille est une longue baie perpétuellement plongée dans la pénombre et qui peut paraître de ce fait quelque peu inquiétante.

Au trumeau du portail, une statue de la Vierge sans enfant. Cette statue a pu échapper à la destruction en 1793, mais l’enfant Jésus qu’elle portait a été brisé. On dit que c’est l’épouse de saint Louis, Marguerite de Provence, qui aurait servi de modèle au sculpteur.

Les six grandes statues des piédroits détruites à la révolution n’ont pas été reconstituées au XIXe siècle, lors de la grande restauration menée par Eugène Viollet-le-Duc.

La partie inférieure du tympan, le linteau, représente des scènes de l’enfance du Christ. Ces sculptures sont parmi les plus belles œuvres sculptées sur ce thème. Elles montrent le rôle de Marie dès l’enfance de Jésus. Les quatre scènes représentées sont la naissance de Jésus dans une humble crèche, l’offrande au temple de Jérusalem après la naissance de Jésus, la persécution des enfants par le roi Hérode et la fuite en Égypte de Joseph et Marie pour protéger l’Enfant.

La partie supérieure du tympan présente le très populaire Miracle de Théophile qui est un des « Miracles de la Vierge » dont le Moyen Âge tardif était friand. Il s’agit d’une histoire « faustienne » du Moyen Âge. Théophile, clerc de l’évêque d’Adana en Asie Mineure, était jaloux de ce dernier. Pour supplanter son évêque, il vend son âme au diable. Le pacte est consigné sur un parchemin que ce dernier emporte. Avec l’aide du diable, Théophile parvient à humilier son évêque. Mais il se repent et, ne sachant comment sortir de l’impasse où il s’est mis, il implore la Vierge. Celle-ci menace le diable et force ainsi ce dernier à remettre le parchemin maudit.

Les grands arcs-boutants avec leurs massives culées et leurs longues gargouilles, au niveau de la façade nord de la nef

Comme pour la façade du croisillon sud, on retrouve les mêmes éléments architecturaux au niveau de la façade du croisillon nord : un beau gable surmonte le portail, et une galerie de vitraux ou claire-voie occupe l’espace entre l’étage du portail et celui de la rosace. Cette dernière, grand chef d’œuvre de l’architecture religieuse gothique, mesure plus de 13 mètres de diamètre, comme la grande rosace sud.

Le tout est surmonté d’un pignon richement décoré et analogue en gros, sans être identique, à celui du sud. Il est percé d’une rose éclairant les combles du transept nord, ainsi que de trois oculi. À sa base, de chaque côté, s’élève un grand pinacle ayant la forme d’un élégant clocheton, surmontant chacun un des deux puissants contreforts encadrant la façade.

La façade nord de Notre-Dame, largement privée de soleil et ne bénéficiant pas de la proximité du fleuve, n’a pas la même popularité que la façade sud souvent baignée de lumière. Formant la bordure sud de la rue du Cloître Notre-Dame, elle gagne cependant à être admirée. C’est un visage moins connu de Notre-Dame qu’on y retrouve. Les gigantesques arcs-boutants dotés de longues gargouilles grimaçantes et appuyés sur de massives culées, montrent clairement que la cathédrale est aussi une lourde et impressionnante construction de pierres. C’est au niveau de la face nord de la tour nord (16 mètres de largeur à la base) que cet aspect apparaît le plus nettement. La partie inférieure de la tour, haute de plus de 30 mètres, avec ses trois contreforts massifs, presque sans décorations ni ornements, avec ses blocs de pierre taillés avec rigueur et continuellement à l’ombre depuis des siècles, fait en sorte que l’édifice devient même quelque peu écrasant.

La porte rouge

La porte rouge a été restaurée en 2008

Le maître d’œuvre Pierre de Montreuil construisit cette petite porte, sans trumeau, appelée pour des raisons évidentes « le portail rouge » (couleur rouge de ses vantaux), vers 1270. Louis IX, mieux connu sous le nom de Saint Louis, l’avait commissionnée. Cette porte était réservée aux chanoines du chapitre et était destinée à améliorer la circulation de ces derniers entre Notre-Dame et l’« Enclos Cannonial », quartier de l’Île de la Cité réservé aux demeures des chanoines et situé au nord-est de la cathédrale entre le fleuve et cette dernière.

Bas-relief d’une chapelle du chœur : représentation du miracle de Théophile.

La porte rouge s’ouvre dans la cathédrale tout près du chœur, par une des chapelles latérales nord du chœur.

Saint-Louis est représenté sur le tympan à gauche de la Vierge, couronnée par un ange. L’épouse de Saint Louis, Marguerite de Provence, se trouve à droite du Christ. Aux voussures entourant le tympan on peut voir des scènes de la vie de saint Marcel, évêque de Paris.

Les bas-reliefs des chapelles du chœur

À gauche de la porte rouge, au niveau du mur extérieur des chapelles latérales du chœur se trouvent sept bas-reliefs du XIVe siècle - époque où ces chapelles furent construites -, dont cinq se rapportent à la Vierge : sa Mort, son Ensevelissement, sa Résurrection, son Assomption et son Couronnement. Les deux derniers sont un Jugement Dernier avec Marie intercédant auprès du Christ, et une représentation du miracle de Théophile.

Le chevet de la cathédrale

Vue du chevet de la cathédrale et de ses trois niveaux de fenêtres. Les fenêtres des chapelles rayonnantes comme celles des tribunes sont surmontées d’un gable. Il en va de même de la partie inférieure des culées des grands arcs-boutants.

Le chevet est constitué par un demi-cercle situé dans la partie la plus à l’est de la cathédrale. Il correspond à l’abside de l’intérieur de l’édifice, entourée du rond-point du déambulatoire et des chapelles absidiales. Le chevet est la partie la plus ancienne du sanctuaire. Il fut bâti durant la première phase de construction, de 1163 à 1180. Une série d’admirables grands arcs-boutants dotés d’élégants pinacles soutient son mur supérieur arrondi.

On ne sait pas si des arcs-boutants soutenaient dès le début le chevet et le chœur. Le fait est qu’on n’en trouve actuellement nulle trace. Au XIXe siècle, Viollet-le-Duc n’en fit pas mention non plus, et aucune source antérieure ne nous aide. L’opinion la plus généralement admise est donc qu’il n’en existait pas, tout comme les actuels bras du transept n’ont jamais été soutenu par des arcs-voutants. Les divers contreforts suffisent à soutenir l’ensemble. Les premiers arcs-boutants auraient dès lors été construits peu avant 1230, par le quatrième architecte de la cathédrale, et ce chronologiquement peu avant ceux de la nef. Comme pour la nef, leur fonction de soutien de l'édifice aurait été mineur au regard de leur rôle dans l’évacuation des eaux de pluie (voir le paragraphe concernant les arcs-boutants de la nef).

Ces arcs-boutants du début du XIIIe siècle furent remplacés au début du XIVe siècle par de nouveaux. Ceux-ci, d’une portée de 15 mètres, furent lancés par Jean Ravy pour soutenir le chœur et son chevet. Ils sont au nombre de quatorze autour du chœur, dont six pour le chevet proprement dit. Comme ceux du début du XIIIe siècle, ils paraissent particulièrement minces et audacieux. En effet, en plus de leur minceur source d’une apparente faiblesse, ces arcs-boutants, à l’inverse de ceux de la nef, sont percés d’un trilobe accentuant leur relative fragilité.

Le chevet est décoré de sculptures et de panneaux représentant entre autres des épisodes de la vie de la Vierge.

Les pentures des portes, chefs-d'œuvre de ferronnerie

Les pentures du vantail nord du portail du Jugement (XIXe siècle)
Détail des ferrures d'un vantail du portail de la Vierge

Une penture est un morceau de fer plat replié en rond à une extrémité de manière à y former un œil destiné à recevoir le mamelon d’un gond, et qui attaché sur la surface d’une porte, est destiné à la suspendre et à la faire mouvoir, tout en la maintenant bien stable. Les pentures sont clouées et boulonnées aux vantaux des portes.

Les portes de Notre-Dame de Paris sont décorées de pentures en fer forgé d’une exceptionnelle beauté. Les vantaux de la porte Sainte-Anne par exemple sont garnis d’admirables pentures, qui les recouvrent presque entièrement et sont de petits chefs-d’œuvre de ferronnerie. Elles forment d’amples arabesques fines et légères, des dessins de fleurs et de feuillages, et même des formes animales. Ce sont des témoins de premier plan de l’art consommé de la serrurerie aux XIIe et XIIIe siècles. De plus, elles ressortent magnifiquement sur l’enduit dont on a recouvert les vantaux. De tout temps les Parisiens furent fascinés par ces petites merveilles en fer forgé. Et bientôt des légendes se formèrent. L’une d’entre elles affirmait qu’elles étaient si belles qu’il n’était pas croyable qu’elles aient été exécutées par un simple forgeron. Celui-ci aurait vendu son âme au diable en échange de l’incomparable talent de transformer le fer en feuillages et brindilles, ce qui valut au forgeron le surnom de Biscornette. Suivant une autre légende, les pentures des portails auraient été forgées par le diable lui-même dans les forges de l’enfer.

Les pentures des deux portes (nord et sud) du transept qui dataient du Moyen Âge ont été remplacées au XVIIIe siècle par des pentures de style gothique tel qu’on l’imaginait à l’époque. Quant au portail du Jugement, suite à l’intervention de Soufflot fin du XVIIIe siècle, les portes en furent remplacées par deux vantaux de bois adaptés aux nouvelles dimensions données à la porte à cette époque, et sculptés de deux effigies grandeur nature du Christ et de la Vierge. Viollet-le-Duc déposa les portes de Soufflot et reconstitua le portail tel qu’il était au Moyen Âge, ainsi que les anciennes pentures qui datent donc du XIXe siècle.

Les bandes de ces pentures ont une largeur de 16 à 18 centimètres, sur une épaisseur de 2 centimètres environ. Elles sont composées de plusieurs bandes réunies et soudées de distance en distance au moyen d’embrasses (voir figure 2 ci-dessous). Celles-ci non seulement ajoutent une grande résistance à l’ensemble, mais permettent de recouvrir les soudures des branches recourbées.

Le toit

Dans son testament, Maurice de Sully laissa la somme de cinq mille deniers pour le toit de la cathédrale, qui n’était recouvert que de matériaux temporaires jusqu’à sa mort en 1196. Le toit est recouvert de 1326 tuiles de plomb de 5 millimètres d’épaisseur. Chacune a dix pieds-du-roi de long sur trois de large (1 pied-du-roi = 32,484 cm et une toise = 6 pieds-du-roi). Le poids total en est évalué à 210 000 kg, soit 210 tonnes.

La charpente

Sous le toit se trouve la charpente construite totalement en bois de chêne et non pas de châtaignier comme on le pense souvent. La charpente actuelle date de l’époque de la construction de la cathédrale au début du XIIIe siècle (on admet généralement 1220), Notre-Dame ayant eu la chance de ne pas connaître d’incendie majeur depuis lors. Elle a donc près de huit siècles d’âge. On l’appelle familièrement la « Forêt de Notre-Dame ». Ses dimensions sont de 120 mètres de longueur, 13 mètres de largeur dans la nef, 40 mètres de longueur dans le transept et 10 mètres de hauteur. Au total la charpente de bois a été constituée de 1 300 chênes, ce qui représente plus de 21 hectares de forêt.

Avec l’architecture gothique, la construction des ogives a nécessité des toitures à forte pente. Celles de Notre-Dame de Paris sont de 55 °. Au moment de l’édification de la charpente, les gros troncs se faisaient rares étant donnés les défrichements de l’époque. On a donc dû utiliser des bois à section plus réduite et donc plus légers qui ont permis l’élévation des charpentes et l’accentuation de leur pente.

Dans le chœur construit en premier, il a existé une charpente antérieure avec des bois abattus vers 1160-1170. Cette première charpente a disparu, mais certaines de ses poutres ont été réutilisées dans la seconde charpente mise en place en 1220. À cette date en effet on a procédé au rehaussement du mur gouttereau de 2,70 mètres dans le chœur, afin de le porter au même niveau que celui de la nef. On a également agrandi les fenêtres hautes.

Les gargouilles du Moyen Âge et les chimères de Viollet-le-Duc

On confond souvent chimères et gargouilles.

Gargouilles

Les gargouilles de Notre-Dame sont célèbres. Elles ont été mises en place à l’extrémité des gouttières pour évacuer l’eau de pluie de la toiture et ne désignent que les extrémités des conduits d’écoulement des eaux. Comme elles dépassent dans le vide, les masses d’eau parfois impressionnantes des averses sont rejetées loin des murs de la cathédrale qui ainsi ne s’abîment pas. Elles ont souvent la forme d’animaux fantastiques voire effrayants. Elles datent du Moyen Âge. De forts belles gargouilles se trouvent notamment au niveau des grands arcs-boutants du chœur. Le système d’écoulement des eaux du toit de l’abside se termine par une canalisation sur le sommet des arcs-boutants puis par de longues gargouilles. Pour avoir une idée de leur utilité, il faut aller les voir fonctionner un jour de forte pluie sur Paris.

Chimères

Les chimères par contre sont des statues fantastiques et diaboliques et souvent grotesques. Elles n’ont qu’un effet décoratif. On les retrouve au haut de l’édifice au sommet de la façade, au niveau de la balustrade couronnant la galerie supérieure qui relie les deux tours et qui se prolonge sur les quatre faces de celles-ci, la Galerie des chimères. Tous les angles de cette balustrade servent de support ou de perchoir à des démons, des monstres et des oiseaux fantastiques. Ces éléments n’existaient pas au Moyen Âge et sont des ajouts incorporés par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc.

Ces statues monumentales, grotesques certes mais surtout effrayantes, étaient destinées à recréer l’atmosphère fantastique dans laquelle baignait le Moyen Âge. Ces œuvres furent conçues par Viollet-le-Duc lui-même qui les dessina, puis les statues furent réalisées par les membres d’une équipe de 15 sculpteurs remarquables du XIXe siècle rassemblés autour de Geoffroy-Dechaume.

C’était là un pari bien audacieux de l’architecte. On ne peut nier que ce fut un grand succès. L’architecte-restaurateur ne se bornait plus à restituer les sculptures détruites, mais montrait par là qu’il était aussi un brillant créateur, doué d’un génie inventif personnel. Aux adversaires du travail de Viollet-le-Duc qui dénoncent une sorte de contre-façon, on répondra que de tous temps on a ajouté des décorations et ornements aux vieux édifices, et que les vitraux modernes qui ornent actuellement bien des sanctuaires gothiques, y compris Notre-Dame de Paris, sont la preuve que ce mouvement d’embellissement continue. Notre-Dame n’est pas un monument figé dans le passé, ni un musée, mais une cathédrale vivante.

Confortablement installés au haut de la cathédrale ces créatures monstrueuses semblent contempler la grande ville et se régaler de toutes les turpitudes qu’elles y découvrent. Parmi elles, la plus célèbre est sans doute la Stryge, esprit nocturne malfaisant semblable au vampire, déjà redouté des Romains, qui fut popularisé par le graveur Charles Meryon qui en publia une célèbre gravure en 1850.

Histoire des gargouilles de Notre-Dame
figure 1 - gargouille primitive, courte et robuste que l'on peut voir vers 1225, gravure, in Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
figure 2 - gargouille fine et élancée d’un des arcs-boutants de la nef. Sous la base de la gargouille on remarque un joli corbeau fort humoristiquement sculpté, in Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.

Au début de la construction de la cathédrale (XIIe siècle), l’eau des toits s’écoulait directement sur la voie publique grâce à la saillie donnée aux corniches. Lors de l’achèvement du chœur en 1190, il n’y avait pas de chéneaux ni de gargouilles. On construisit bientôt des chéneaux sur les toits de l’édifice, mais vers 1210 encore, les eaux des chéneaux s’écoulaient sur la saillie des larmiers, au moyen de rigoles situées à intervalles réguliers. Les gargouilles n’apparaissent que vers 1220, sur certaines parties de la cathédrale de Laon. Ces gargouilles étaient larges, peu nombreuses, composées de deux parties, l’inférieure formant rigole, l’autre la recouvrant.

Déjà, cependant, ces gargouilles prennent la forme d’animaux fantastiques, lourdement taillés. Bientôt, les architectes du XIIIe siècle comprirent qu’il y avait de grands avantages à diviser les écoulements d’eau, et donc d’accroître le nombre des gargouilles. Cela, en effet, évitait les longues pentes dans les chéneaux et réduisait chacune des chutes à un plus mince filet d’eau ne pouvant nuire à l’intégrité des constructions inférieures. On multiplia donc les gargouilles et en les multipliant, on put les tailler plus fines, moins lourdes, plus élancées, et faisant de plus longues saillies dans le vide pour rejeter l’eau au plus loin. Bientôt les sculpteurs firent de ces pierres saillantes un motif de décoration des édifices.

Sur les corniches supérieures de Notre-Dame, refaites vers 1225, on voit apparaître alors, des gargouilles, courtes encore, robustes, mais déjà fort habilement taillées (voir figure 1).

La flèche de Notre-Dame vue depuis le sud-est. Elle culmine à 96 mètres.

Celles qui sont placées à l’extrémité des caniveaux des arcs-boutants de la nef, et qui sont à peu près de la même époque, sont déjà plus longues, plus sveltes, et soutenues par des corbeaux, ce qui a permis de leur donner une très grande saillie en avant de la face extérieure des culées des arcs-boutants (voir figure 2). Les gargouilles furent posées systématiquement sur les structures hautes de Notre-Dame vers 1240.

Certains calcaires du bassin de la Seine (les liais) se prêtaient parfaitement à la sculpture de ces longs morceaux de pierre en saillie sur les constructions. Il fallait, en effet, une matière assez dure et assez résistante pour faire face à toutes les causes de destruction susceptibles de causer leur ruine. Aussi est-ce à Paris, ou dans d’autres contrées où l’on trouve des liais, que l’on peut encore actuellement admirer les plus beaux exemples de gargouilles. D’ailleurs l’école de sculpture de Paris, au Moyen Âge, avait sur celles des provinces voisines une supériorité incontestable, surtout en ce qui concerne la statuaire, ce qui se comprend aisément, la grande ville concentrant à la fois la matière première idéale et les grands chantiers et donc les artisans expérimentés, lesquels propageaient leur savoir-faire notamment par le biais de leurs apprentis.

La flèche

La base de la flèche de Notre-Dame est entourée de quatre groupes de statues de trois apôtres chacun, œuvres du sculpteur Geoffroi-Dechaume. Ce groupe-ci, situé au nord-est est composé de saint Luc, précédé de son bœuf symbolique et suivi de deux autres apôtres.

La première flèche fut construite au-dessus de la croisée du transept au XIIIe siècle, vraisemblablement entre 1220 et 1230. Des flèches aussi hautes souffrent du vent qui plie et affaiblit leurs structures. La flèche est déformée lentement, les solives se faussent, jusqu’à l’écroulement total. La flèche d’origine fut démontée en 1786, après plus de cinq siècles d’existence. La cathédrale resta sans flèche jusqu’à la restauration dirigée par Viollet-le-Duc et réalisée par les Ateliers Monduit au milieu du XIXe siècle. Elle est en chêne recouvert de plomb et pèse 750 tonnes.

Cette flèche est gardée par les statues, réalisées en cuivre repoussé, des 12 apôtres (disposées en quatre rangées — une à chacun des points cardinaux — de trois apôtres, ceux-ci étant placés les uns en dessous des autres). Chaque groupe d’apôtres est précédé par un animal symbolisant l’un des quatre évangélistes. Le bœuf pour Luc, le lion pour Marc, l’aigle pour Jean et l’homme (ou l’ange) pour Mathieu.

Saint Thomas représenté sous les traits d'Eugène Viollet-le-Duc

Ces statues sont l’œuvre de Geoffroi-Dechaume, et constituent un remarquable ensemble en pleine harmonie avec l’esprit du XIIIe siècle. Les apôtres sont tous tournés vers Paris, excepté l’un d’eux, saint Thomas patron des architectes, lequel se retourne vers la flèche. Celui-ci ressemble étrangement à Viollet-le-Duc, l’architecte de la flèche se retournant comme pour contempler une dernière fois son œuvre. Il s’agit là d’une petite plaisanterie historique de l’architecte-restaurateur.

Enfin, il faut savoir que le coq situé au sommet de la flèche contient trois reliques : une petite parcelle de la Sainte Couronne d’Épines, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève. Ces reliques furent placées à cet endroit en 1935, au temps de monseigneur Verdier. Le coq constitue ainsi une sorte de « paratonnerre spirituel » protégeant tous les fidèles qui œuvrent et pratiquent selon la loi de Dieu, dans le cadre de la cathédrale.

Les cloches

Emmanuel, le bourdon de Notre-Dame se trouve dans la tour sud

Dès la fin du XIIe siècle, l’édification de la cathédrale est loin d’être terminée et pourtant, il est déjà fait mention d’une sonnerie de cloches précédant les offices. Au cours des siècles, cette sonnerie s’étoffa : huit cloches dans la tour nord, deux bourdons dans la tour sud (Marie et Jacqueline) et sept cloches dans la flèche. Toutes ces cloches constituèrent un véritable paysage sonore dans le ciel de Paris jusqu’au XVIIIe siècle. Malheureusement la Révolution n’oublia pas les cloches de Notre Dame de Paris qui furent fendues et refondues entre 1791 et 1792. La grande cloche dont parle François Villon dans son Grand Testament, daté de 1461, avait été donnée en 1400 à la cathédrale par Jean de Montaigu, frère de l’évêque de Paris, qui l’avait baptisé Jacqueline, du nom de sa femme Jacqueline de La Grange. Jacqueline est refondue une première fois en 1680 puis une nouvelle fois en 1682 par Florentin Le Guay. Le parrain de la cloche fut le roi Louis XIV et la marraine, son épouse Marie-Thérèse d'Autriche. C’est pourquoi on lui donna le nom Emmanuel-Louise-Thérèse. Comme en atteste son inscription, une dernière refonte de la cloche est menée à bien en 1685 par les maîtres fondeurs Chapelle, Gillot et Moreau. Et tandis que Jacqueline ne pesait que quinze milliers de livres (7 500 kilogrammes), Emmanuel en pèse près du double, soit environ 13 tonnes, le battant à lui seul pesant 500 kg. Sonnant en fa dièse (fa# 2), cette cloche est considérée par les experts comme l’une des plus belles en Europe et n’est sonnée qu’en de rares occasions (à Noël, à Pâques, à la Pentecôte ou encore pour la mort du Pape…). La légende veut que la pureté du son résulte de ce que lors de la fonte, les femmes jetèrent dans le métal en fusion leurs bijoux en or.

En 1792, le second bourdon, appelé Marie et coulé en 1472 fut détruit avec les cloches de la flèche et celles de la tour nord.

Dans cette dernière se trouvent depuis 1856 quatre autres cloches, les Benjamines. Elles sonnent plusieurs fois par jour pour les heures, trois fois pour l’angélus (8 heures, midi et 19 heures), et pour les offices de la semaine. Ce sont :

  • Angélique Françoise 1 765 kg (Ut dièse)
  • Antoinette Charlotte 1 158 kg (Ré dièse)
  • Hyacinte Jeanne 813 kg (Fa)
  • Denise David 670 kg (Fa dièse)
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