Cathédrale Notre-Dame d'Anvers - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Historique

L’église actuelle, achevée en 1521, après 170 ans de construction, remplace une ancienne chapelle romane construite au Xe siècle au même endroit, dédiée à Marie, transformée en église romane en 1124 à l’occasion de la fondation de la paroisse. De 1350 à 1520, les Anversois élèvent la plus grande église gothique de tous les Pays-Bas (5 nefs originellement, qui furent portées au nombre de 7).
L’empereur Charles Quint aura l’ambition de construire une des plus grandes églises au monde mais l’incendie de 1533 renversera ce rêve.

En 1559, lors de la création du diocèse d’Anvers, l'église est consacrée avec un statut de cathédrale. Elle reste cathédrale de 1559 à 1801, date à laquelle le diocèse fut supprimé par le concordat conclu entre le Premier Empire napoléonien et le pape Pie VII. Elle est pillée et dégradée en 1566 puis 1581 par les iconoclastes. Elle pâtit ensuite des réquisitions imposées par les révolutionnaires venus de France en 1794. En 1585 (chute d’Anvers), elle est pour partie réaménagée dans le style baroque, puis en style néoclassique au XVIIIe siècle.

En 1961 elle recouvre (jusqu’à nos jours) son statut de cathédrale, et à la fin du XXe siècle elle fait l'objet d'une grande restauration sur des bases scientifiques, d'abord de la façade ouest, puis des portails et de la tour avant que les restaurateurs n’entament leur travail à l'intérieur du monument (nef, et chœur, puis chapelles périphériques (travail en cours)

Œuvres d'art majeures

Peintures

La cathédrale abrite quelques chefs-d'œuvre majeurs de la peinture flamande, dont 3 tableaux monumentaux peints par Pierre Paul Rubens spécialement pour la cathédrale ;

  • L'Érection de la Croix - triptyque de Rubens (huile sur panneau de 4,60 m × 3,40 m pour le panneau central et 4,60 m × 1,50 m pour les panneaux latéraux). Ce tableau a été conçu pour le maître-autel de l'ancienne église Sainte-Walburge près du Steen, et transférée à la cathédrale en 1816.
  • Assomption de la Vierge - de Rubens ; huile sur toile peinte (en grande partie dans la cathédrale même) en 1625-1626 sur un format de 4,90 m × 3, 25 m. Ce tableau a été disposé à la place de l'ancien retable ôté en 1581.
  • Descente de la Croix - du même Rubens, peinte en 1612 sur un panneau monumental de 4,21 m × 3,11 m, agrémentés de deux panneaux latéraux de 4,21 m × 1,53 m). C'est l'un des tableaux les plus célèbres du maître, commandé par la corporation des arquebusiers dont le patron est Saint Christophe.
  • La Résurrection du christ a été terminée en 1612 par Rubens sur un panneau (triptyque) de taille plus modeste (panneau central de 138 × 198 cm et deux panneaux latéraux (de 138 × 40 cm). Ce tableau est une épitaphe à Jan Mortetus et Martina Plantin, deux membres de la famille de Plantin Moretus (riche imprimeur anversois de l'époque), les commanditaires étant figurés sur les panneaux latéraux.

On y admire encore aussi :

  • Les restes d'une fresque murale (L'Homme des douleurs) anonyme du début du XVe siècle (en hauteur, sur le mur de l'ancienne chapelle de la circoncision, à l'entrée de la cathédrale)
  • La Dormition de la vierge (Marie est la patronne de la cathédrale). Ce tableau accroché au fond de l'église, derrière le maître autel. Il a été réalisé par Abraham Matthyssens (en 1633) sur une toile monumentale (5 m × 3,25 m) dans le cadre d'une série consacrée à Marie (avec L'Assomption de Rubens (au-dessus du maître-autel) et L'Assomption dans la coupole de Cornelius Schut).
  • L'Assomption de la vierge de Cornelis Schut. Cette toile ronde de grandes dimensions (5,8 m de diamètre) a été terminée en 1647 et disposée en hauteur (43 m), sous la coupole. Une perspective en trompe-l'œil donne l’impression au spectateur que la coupole est ouverte sur le ciel.
  • un triptyque peint par Jacob de Backer (vers 1580) en mémoire de Christopher Plantin, dont le panneau central, monumental, représente le jugement dernier
  • La Face du Christ dite Vera effigies, peinture à l'huile sur marbre blanc, peut-être de l'école germanique, datée de la fin XVIIe siècle (38 × 32 cm).

Exposition << Les Chefs-d'oeuvre du Musée Royal réunis dans la Cathédrale >>

Depuis le 05 juin 2009, la cathédrale a retrouvé et expose une série de retables qui avait été enlevée lors de l'occupation française au début du XIXe siècle. Ces œuvres font partie des collections du Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers depuis 1815.

  • Christ à la paille, (1618), de Pierre Paul Rubens, épitaphe de Jan Michielsen et Maria Maes.
  • Adoration des bergers, (1568), de Frans Floris, retable de la corporation des jardiniers.
  • Le combat des anges rebelles, (1554), de Frans Floris, retable de la guilde des hallebardiers.
  • Adoration des Mages, (ca.1615), de Artus Wolffort, retable pour la corporation des tailleurs.
  • Saint Luc peignant la Vierge, (1602), de Maarten de Vos, Otto van Veen et Ambrosius Francken, retable de la guilde de Saint-Luc.
  • La prédication de saint Jean-Baptiste, (ca.1622), de Hendrick van Balen, triptique de la corporation des menuisiers.
  • La déploration du Christ, (1509), de Quentin Metsys, retable de la corporation des menuisiers.
  • La prédication de saint-Éloi, évêque de Noyon, (1588), de Ambrosius Francken, retable de la corporation des forgerons.
  • Jugement dernier avec les sept oeuvres de miséricorde, (ca.1517-1524/25), de Bernard van Orley, retable des aumôniers de la chambre des pauvres.

Sculptures

Madone à l'enfant ; en marbre de Carrare. C'est une pièce anonyme réputée comme bel exemple de la sculpture gothique du XIVe siècle, issue de l'école mosane. Elle est attribuée au « Maître des madones en marbre du pays mosan », de 1,27 m de hauteur, et supposée avoir été réalisée aux environs de Liège vers 1350. Elle fut installée dans la cathédrale en 1866.

  • Tabernacle de bois et laiton doré en forme d'arche de l'alliance, de style rococo tardif, couvert de bas-reliefs préfigurant l'eucharistie, visible sur l'autel de la Confrérie du très saint sacrement (la confrérie qui l'a commandé). Il aurait été réalisé par Judocus Ignatius Picavet d'après Hendrikk Frans Verbrugghen (1654-1724) et par Henricus II de Potter (1725-1781).
  • de nombreuses sculptures et ornementations murales
  • les vitraux
  • Les lambris de chêne
  • les neuf confessionnaux de 1713 (comme les lambris, ils proviennent de l'abbaye cistercienne Saint-Bernard de Hemiksem, et ont été apportés après la Révolution française)

Entre 1682-1683, les prélats commandent à Guillielmus Kerricx une nouvelle enceinte autour de l'« autel des tonneliers ». cette œuvre contient d'abondantes références à la tonnellerie et au vin ou au raisin.
En 1798, lors de la période de domination française, l'enceinte fut vendue aux enchères et dispersée en différents éléments, avec une partie du mobilier de la cathédrale.
En 1991, cinq des reliefs de marbre ont été rachetés lors d'une vente chez Christie's à Londres, dont 2 achetées par la province d'Anvers. Un sixième relief a été acheté en 1996.

Une dévotion particulière est portée à une sculpture ancienne dite Notre-Dame d'Anvers (noyer polychrome, datée du XVIe siècle, haute de 1,80 mètre, qui aurait échappé à la phase iconoclaste de 1568. Elle est accompagnée d'une représentation des quatre Évangélistes et surmonte aujourd'hui un globe terrestre et un croissant de lune.

Orgues

Deux orgues ornent la cathédrale et ses messes :

  • L'orgue Pierre Schyven, de 1891, dont le buffet (1657) a été conçu par le peintre Érasme II Quellin, orné de statues de Pieter I Verbruggen. Orgue romantique, il compte 4 manuels et pédales, 90 registres et 5 770 tuyaux d'orgue.
  • L'orgue Metzler, moderne (1993), construit par la firme suisse Metzler.
Page générée en 0.145 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise