La castration est l'ablation des organes reproducteurs de végétaux, d'animaux ou d'humains. Dans le cas de l'homme, la castration est considérée comme une mutilation génitale et est illégale dans la plupart des pays du monde. On la distingue cependant de l'ablation chirurgicale des testicules (orchidectomie ou encore orchiectomie) qui peut être nécessaire pour des raisons thérapeutiques.
La plupart du temps la castration concerne juste l'ablation des testicules (castration ou émasculation partielle), mais il arrive que cela concerne aussi le pénis (castration ou émasculation totale) ; les personnes ainsi opérées sont parfois appelées des eunuques.
La castration chimique, consiste à ingérer des médicaments qui vont déclencher une baisse de la production de testostérone et ainsi diminuer les pulsions sexuelles.
En Europe occidentale, la castration a parfois été pratiquée chez des enfants ou adolescents pour obtenir des castrats, c'est-à-dire des hommes chantant avec une voix aiguë, très recherchés jadis pour certains spectacles lyriques ou pour le chant à l'église (le catholicisme interdisait autrefois aux femmes de chanter dans une église). La pratique de la castration dans le but d'obtenir ce type de voix ayant été interdite par le pape Clément XIV à la fin du XVIIIe siècle, les castrats ont disparu au cours du siècle suivant.
La castration a été pratiquée dans certaines civilisations sur des adolescents ou des hommes pour obtenir des eunuques. Dans l'Empire perse achéménide, en Chine ou au Viêt Nam, ceux-ci pouvaient occuper de hautes fonctions administratives.
Certaine personnes s'opposent vivement à ce phénomène qu'ils considèrent comme étant éthiquement inconcevable. La castration, selon eux, aurait plusieurs aspect néfastes pour l'humain. Elle causerait entre autres le cancer de la moelle épinière, et pourrait, à l'extrême, être à l'origine d'un stress post-traumatique. Lors de la castration physique (sur délits), certains opposants évoquent ce choix comme un retour à l'eugénisme.
Il existerait, en effet, plusieurs moyens pour lutter contre la castration. Certains pays ont créé un programme regroupant une communauté des personnes victime de la castration pour manifester. En 1995, en Argentine, 700 castrés se sont révoltés contre le gouvernement argentin pour recevoir un dédommagement.
La castration est aussi pratiquée chez les femmes transsexuelles qui veulent perdre les effets de la testostérone. En l'absence de cette hormone qui n'est plus sécrétée suite à la castration, les caractères sexuels secondaires disparaissent. Ainsi donc, les "castrés" se voient diminuer leur musculature, la perte de poils autres que les cheveux et une tendance à une voix plus aiguë. Les castrés ne deviennent jamais chauves et, dans certains cas, il reste possible d'avoir une érection et donc un coït ; cependant il est impossible de féconder.
Bien que l'excision ne l'ait jamais été, la castration a été proposée et parfois appliquée aux personnes jugées coupables d'un crime sexuel, et plus spécialement à ceux condamnés pour pédophilie. Dans ce cas, il peut s'agir soit de castration chirurgicale, soit de « castration chimique » : on ne pratique pas d'ablation chirurgicale mais le patient est soumis à un traitement anaphrodisiaque qui inhibe ses pulsions sexuelles.
La castration chimique est très peu appliquée, sauf en Allemagne sur la base du volontariat . Dans l'Union européenne, la République tchèque est le seul Etat à avoir appliqué des procédures de castration chirurgicale, l'ayant autorisé, lors de la dernière décennie, pour au moins 94 personnes qui avaient consenti à l'opération. Le Comité européen pour la prévention de la torture a qualifié cette procédure en février 2009, d'« invasive, irréversible et mutilante ».
Cette pratique est fortement critiquée comme dégradante et inhumaine.
En France, la castration est strictement interdite par la loi. Cependant, il existe un dispositif de castration chimique, soumis à la condition du volontariat par les détenus.
Celui-ci consiste en un traitement censé inhiber les pulsions : la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie du deuxième gouvernement Fillon, souhaiterait que ce traitement, dans le projet de loi sur la recidive (prévu d'être examiné en octobre 2009), puisse être prononcé même après la détention, dans les cas ou une remise de peine ou obligation de suivi ont été prononcées, imposant ainsi aux criminels sexuels le choix de cette "castration chimique" ou la prison. Le 22 octobre 2009, la ministre Michèle Alliot-Marie, Garde des Sceaux souhaite ouvrir un débat au parlement sur la castration physique pour les délinquants sexuels.
Le gouverneur de Louisiane, Bobby Jindal, a signé en 2008 une loi ordonnant aux tribunaux d'imposer la castration chimique en cas de récidive de certains crimes sexuels. Outre la Louisiane, ce procédé est imposé ou autorisé au Texas, en Floride et en Californie.