Le record actuel de longévité en captivité pour un capucin est détenu par un capucin moine de presque 55 années. Cependant, la durée de vie moyenne pour un capucin maintenu en captivité dans de bonnes conditions est de 10 ans
Les données de longévité sur les capucins vivant en milieu naturel sont rares ou inexistantes mais les auteurs s’accordent à affirmer (à l’instar de nombreuses espèces de vertébrés) que la durée de vie dans ces conditions est inférieure à celle observée en captivité.
Le statut reproducteur des femelles capucin moine n’est pas visible dans le sens où il n’existe pas de changement de couleur ou de morphologie au moment de l’oestrus. Les comportements proceptifs sont également rares chez cette espèce ont cependant observé des échanges de regards et des inclinaisons de la tête réciproques ainsi que d’autres comportements tels que les « sniffing urine » ou encore les « duck face », les « pirouettes » et les « looking between legs » juste avant les montes. Les montes sexuelles sont peu révélatrices de la hiérarchie des mâles puisque dans cette espèce, tous les mâles semblent avoir accès aux femelles. Il n’y a pas de consort apparent bien que le mâle alpha soit le père de la majorité des jeunes. La gestation dure entre 157 et 167 jours. Les femelles donnent naissance pour la première fois vers l’âge de 7 ans et l’intervalle moyen entre deux naissances est de 26,4 mois. Les mâles deviennent potentiellement reproducteurs vers l’âge de 6 ans bien que de nombreux auteurs considèrent la maturité sexuelle à plus de 7 ans chez cette espèce. De plus Jack et Fedigan soulignent que 10 années peuvent être nécessaires pour que les mâles atteignent leur maturité physique. Il n’existe aucune donnée sur la sénescence de la fécondité des capucins.
Il n’existe pas de saisonnalité des naissances chez le capucin moine mais, il existe cependant un pic de natalité pendant la saison sèche (Fedigan et al. 1996 ; Mitchell 1989 ; Oppenheimer 1968).
Le capucin moine s’organise en groupes multimâles multifemelles. La taille moyenne d’un groupe est de 16 individus. Ces groupes sont constitués en moyennes de 20% de mâles adultes, 30% de femelles adultes, 35% de juvéniles et 15% d’enfants. Le sexe ratio des adultes est donc de 0,7 en faveur des femelles. Toutes les classes d’âge et de sexe sont représentées au sein d’un groupe (Mitchell 1989 ; Rose 1994).
Les mâles défendent le territoire du groupe. Ils sont les seuls ou principaux participants aux rencontres intergroupes (Perry 1996a). Quant aux femelles, elles sont philopatriques et forment le noyau du groupe en consacrant plus de temps aux activités sociales. Elles entretiennent ainsi des relations privilégiées entre elles (Fedigan 1993, Perry 1996b).
Les mâles présentent entre eux très peu de comportements de soumission, ce qui rend relativement difficile l’évaluation de leurs relations hiérarchiques. Cependant, selon Perry (1998), il semble que les mâles s’organisent selon une structure linéaire ou au moins que le mâle alpha domine individuellement tous les autres mâles ainsi que tous les autres membres du groupe (Fedigan 1993). Pour les femelles, la hiérarchie est linéaire. A l’échelle du groupe, les mâles dominent les femelles ou la femelle dominante peut dominer les autres mâles que le mâle alpha. Quant aux jeunes, ils sont le plus souvent dominés par les adultes mais il peut arriver que certains subadultes ou juvéniles dominent des femelles adultes subordonnées (Robinson & Janson 1987).
Chez les capucins, ce sont les mâles qui dispersent. Il existe deux patterns de dispersion chez Cebus capucinus : les mâles dispersent une première fois entre 3 et 6 ans. Cette première émigration, de leur groupe de naissance, ne semble corrélée ni avec la saison de reproduction, ni avec l’expulsion des mâles adultes résidents, ni avec l’arrivée éventuelle de mâles adultes étrangers au groupe, ayant récemment renversé les mâles adultes résidents. Cette émigration natale serait principalement due à l’attraction de mâles extérieurs au groupe ou de partenaires de dispersion. Disperser à plusieurs permettrait en effet de diminuer la forte mortalité qui y est associée. Les mâles dispersent ensuite une seconde fois, également de manière volontaire. Les apparentés semblent migrer ensemble. Etant plus âgés que lors de leur première dispersion, ils ont cette fois tendance à utiliser l’agression et la force pour intégrer un nouveau groupe. Les mâles qui dispersent tendent à obtenir une position élevée dans la hiérarchie et à augmenter leurs chances d’accéder aux femelles. Il a également été décrit que les mâles dispersent en moyenne tous les quatre ans alors que les femelles donnent naissance à leur premier enfant entre 6 et 7 ans, et ces faits suggèrent qu’en changeant de groupe plusieurs fois, les mâles diminuent le risque de se reproduire avec leurs filles.
Bien que la formation de nouveaux groupes soit rare, le phénomène de fission (qui se distingue de la dispersion d’un ou plusieurs mâles) a été observé. Ce sont généralement des groupes composés de 1 à 2 mâles ainsi que 1 à 3 femelles adultes accompagnées de leurs jeunes qui quittent leur groupe d’origine pour aller former leur propre groupe sur un territoire indépendant ou pour fusionner avec un autre petit groupe voisin (Oppenheimer 1968). Du fait que les femelles capucins quittent très rarement leur groupe d’origine et ne se déplacent jamais seules, les fissions restent rares et les nouveaux groupes sont presque exclusivement formés d’une matriline accompagnée d’un ou plusieurs mâles.