Cancer du poumon - Définition

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Traitement

Le traitement du cancer du poumon dépend du type exact de cellule du cancer, de l'extension du cancer, et de l'état général de santé du patient. Les traitements les plus courants comprennent la chirurgie, la chimiothérapie et les divers types de radiothérapie.

Chirurgie

Si les examens confirment le cancer du poumon, le scanner et souvent la tomographie par émission de positons (TEP) sont utilisés pour déterminer si le cancer est localisé et possible à traiter par chirurgie, ou bien s'il s'est étendu au point de ne plus pouvoir être éliminé par la chirurgie. Des tests sanguins et la spirométrie (test de la fonction respiratoire) sont également nécessaires pour déterminer si le patient va assez bien pour supporter l'opération. Si la spirométrie révèle une faible réserve respiratoire (souvent due à un syndrome ventilatoire obstructif), la chirurgie peut être contre-indiquée.

L'opération chirurgicale en elle-même a un taux de décès d'environ 4,4 %, en fonction de l'état des poumons du patient et d'autres facteurs de risque. La chirurgie est d'habitude seulement une option sur les carcinomes non à petites cellules, limités à un seul poumon, jusqu'au stade IIIA. Ceci est déterminé par imagerie médicale (scanner ou TEP). Une réserve respiratoire préopératoire suffisante doit être présente, pour permettre au poumon de fonctionner correctement après résection du tissu.

Les procédures comprennent la résection cunéiforme périphérique (résection d'une partie d'un lobe), la segmentectomie (résection d'une division anatomique d'un lobe), la lobectomie (un lobe), la bilobectomie (deux lobes), ou la pneumonectomie (poumon entier). Chez les patients disposant d'une réserve respiratoire suffisante, la lobectomie est le choix préféré, car c'est la méthode qui minimise le risque d'une récurrence locale. Si la réserve respiratoire est insuffisante, on peut préférer la résection cunéiforme. Une curiethérapie (utilisation de l'intervention chirurgicale pour introduire un élément radioactif, conduisant ainsi à une intervention radiologique en même temps que chirurgicale) à l'iode radioactif sur les lèvres de la résection cunéiforme peut abaisser le taux de récurrence à celui de la lobectomie

La chirurgie thoracoscopique par vidéo-endoscopie (CTVE) et même la lobectomie par CTVE ont permis des méthodes avec effraction minimale pour la chirurgie de cancer du poumon, qui peuvent avoir les avantages de récupération plus rapide, séjour hospitalier diminué, et frais hospitaliers plus bas.

Chimiothérapie

Le carcinome du poumon à petites cellules est traité principalement par la chimiothérapie et la radiothérapie, car la chirurgie n'a pas montré d'avantage pour la survie. Une chimiothérapie primaire est aussi utilisée pour les carcinomes non à petites cellules déjà métastasés.

Le traitement dépend du type de tumeur. Le carcinome non à petites cellules est souvent traité par le cisplatine ou le carboplatine, en combinaison avec la gemcitabine, le paclitaxel, le docétaxel, l'étoposide, ou la vinorelbine. Pour le carcinome à petites cellules, le cisplatine et l'étoposide sont le plus fréquemment utilisés. Mais on utilise aussi des combinaisons de carboplatine, gemcitabine, paclitaxel, vinorelbine, topotecan, et irinotecan.

Dans le stade étendu du cancer du poumon à petites cellules, le célécoxib peut être combiné avec l'étoposide, avec sécurité, cette combinaison ayant montré des améliorations dans le résultat. Malheureusement le cancer rechute en général très rapidement, sans possibilité de traitement efficace. La survie médiane des patients avec un cancer bronchique à petites cellules métastatiques est de 9 mois. Un essai clinique (IFCT-0802) est en cours pour évaluer l'intérêt du bevacizumab en association avec la chimiothérapie standard (cisplatine + étoposide).

Chimiothérapie adjuvante pour le carcinome du poumon non à petites cellules

Une chimiothérapie adjuvante est une chimiothérapie utilisée après la chirurgie pour en améliorer les chances de succès. Pendant la chirurgie, on prélève des échantillons des ganglions lymphatiques. Si ces échantillons contiennent des cellules cancéreuses, le patient en est au stade II ou III de la maladie. Dans ce cas, une chimiothérapie adjuvante peut accroître les chances de survie jusqu'à 15 %.

La pratique courante est de proposer une chimiothérapie à base de platine (cisplatine ou carboplatine)

La chimiothérapie adjuvante pour les patients souffrant d'un cancer au stade IB est controversée, les essais cliniques n'ayant pas clairement démontré de bénéfice en termes de survie. Les essais de chimiothérapie préopératoire (chimiothérapie néoadjuvante) pour les carcinomes du poumon non à petites cellules réséquables se sont montrés non concluants.

Radiothérapie

La radiothérapie est souvent menée en parallèle avec la chimiothérapie, et peut être utilisée dans une intention curative chez les patients souffrant de carcinomes du poumon non à petites cellules qui ne sont pas susceptibles d'être opérés chirurgicalement. Cette forme de radiothérapie à haute intensité est appelée  radical radiotherapy  ⇔  radiothérapie radicale. Une amélioration de la technique consiste en radiothérapie continue hyperfractionnée accélérée, où une forte dose de radiothérapie est donnée sur un temps bref. Pour le carcinome du poumon à petites cellules potentiellement curable, l'irradiation de la poitrine est souvent recommandée en addition de la chimiothérapie. L'utilisation de la radiothérapie thoracique adjuvante après une chirurgie à but curatif, dans les cas de carcinome du poumon non à petites celllules n'a pas de statut bien établi, et reste controversée. Les bénéfices éventuels seraient limités à ceux où la tumeur s'est étendue aux ganglions lymphatiques médiastinaux.

Tous stades confondus, seulement 10 % des patients présentant un cancer bronchique ont une survie à 5 ans, essentiellement parmi ceux présentant un stade précoce, opérable d'emblée. Au moment du diagnostic, environ 30 % des patients se présentent avec un stade précoce, 30 % avec une tumeur localisée au thorax mais trop avancée pour pouvoir bénéficier d'un traitement chirurgical, et 30 % avec une maladie au stade métastatique.

Pour les patients affectés de carcinomes tant à petites cellules que non à petites cellules, de plus faibles doses de radiation à la poitrine peuvent être utilisées pour le contrôle des symptômes (radiothérapie palliative), notamment la douleur provoquée par les métastases dans les os. Contrairement aux autres traitements, il est possible de prescrire une radiothérapie palliative sans diagnostic histologique de cancer du poumon.

La curiethérapie qui est une technique de radiothérapie localisée à haute dose, peut être appliquée directement sur la voie aérienne quand le cancer affecte une courte portion de bronche. Elle est utilisée quand un cancer du poumon inopérable bloque une grosse voie aérienne.

Les patients affectés d'un carcinome du poumon à petites cellules, à un stade limité, reçoivent souvent une irradiation crânienne prophylactique (ICP). C'est un type de radiothérapie du cerveau, utilisé pour réduire les risques de métastase. Plus récemment, l'ICP a été montrée bénéfique pour les patients affectés d'un cancer du poumon à petites cellules étendu. Chez les patients dont le cancer a été amélioré suite à une chimiothérapie, l'ICP a montré sa capacité à réduire le risque total de métastase cérébrale dans l'année de 40,4 % à 14,6 %.

Les améliorations récentes dans la visée et l'imagerie ont permis le développement d'irradiation extracorporelle stéréotaxique dans le traitement du cancer du poumon aux stades précoces. Dans cette forme de radiothérapie, de très hautes doses sont appliquées en un petit nombre de séances en utilisant des techniques de visée stéréotaxique. Elle est utilisée en première intention chez les patients non susceptibles de chirurgie en raison de contre-indications médicales dues à d'autres maladies.

Radiologie d'intervention

L'ablation par radiofréquence devrait à l'heure actuelle être considérée comme une technique de recherche dans le traitement du carcinome bronchogénique. Elle se fait par insertion d'une petite tête chauffante dans la tumeur pour tuer les cellules cancéreuses.

Thérapie ciblée

Dans les années récentes, diverses thérapies avec des molécules ciblées ont été développées pour le traitement du cancer du poumon avancé. Le  en:gefitinib  ⇔  gefitinib (Iressa) est un de ces médicaments, dont la cible est le domaine tyrosine kinase de l', exprimé dans beaucoup de cas de carcinomes non à petites cellules. Il n'a pas montré d'accroissement du taux de survie, bien que les femmes, les Asiatiques, les non-fumeurs et les patients souffrant de carcinome bronchioloalvéolaire paraissent tirer des bénéfices du gefitinib.

L'erlotinib (Tarceva), un autre inhibiteur de la tyrosine kinase, a montré son aptitude à accroître le taux de survie des patients souffrant du cancer du poumon et a été récemment approuvé par la Food and Drug Administration comme traitement en seconde intention du carcinome avancé à petites cellules. Semblable au gefitinib, il semble avoir les meilleurs effets sur les femmes, les Asiatiques, les non-fumeurs et les patients souffrant de carcinome bronchioloalvéolaire.

L'inhibiteur d'angiogenèse, le bevacizumab, (en combinaison avec le paclitaxel et le carboplatine) améliore le taux de survie affectés de carcinome du poumon avancé à petites cellules. Mais ceci augmente le risque de saignement du poumon, particulièrement chez les patients affectés de carcinome épidermoïde.

Les avancées dans l'étude des médicaments cytotoxiques, la pharmacogénétique et la conception de médicaments ciblés montrent des promesses. Un certain nombre de molécules ciblées en sont aux stades préliminaires de la recherche clinique, comme les inhibiteurs de COX-2, l' en:exisulind  ⇔  exisulind, un promoteur de l'apoptose, les inhibiteurs de protéasome, le  en:Bexarotene  ⇔  bexarotène (Targretin) et les vaccins. D'autres domaines de recherche concernent l'inhibition du proto-oncogène Ha-ras, l'inhibition de la 3-kinase du phosphoinositide, l'inhibition de l'histone-déacétylase, et le remplacement d'un gène suppresseur de tumeurs.

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