La classification TNM des cancers définie par l'OMS s'applique également au cancer de la prostate :
La structure tissulaire des cancers de la prostate varie des formes différenciées (cellules cancéreuses ressemblant aux cellules saines), dite de grade 1, aux formes les moins différenciées (cellules cancéreuses présentant beaucoup de caractères atypiques par rapport aux cellules saines), dite de grade 5.
Plusieurs grades peuvent se rencontrer au sein d'un même tissu. Le score de Gleason donne la somme des grades les plus représentés. Si la somme est de 6 ou moins, le cancer est dit bien différencié, donc de meilleur pronostic ; 7 : le cancer est moyennement différencié ; 8 ou plus : le cancer est peu différencié, donc de moins bon pronostic.
Aux stades T1 ou T2,N0,M0, le score de Gleason est bien corrélé à la probabilité de survie sans traitement.
L'extension de la maladie au moment de la maladie doit être déterminé au mieux afin d'adapter les traitements. Il faut donc rechercher la présence de métastases osseuses, pulmonaires et hépatiques, sachant que les métastases osseuses sont les plus fréquentes. Il faut rechercher des métastases ganglionnaires dans le bassin et le rétropéritoine (autour de l'aorte abdominale). il faut enfin essayer de préciser l'extension de la tumeur dans la prostate, en particulier savoir si celle-ci dépasse la capsule prostatique ou non.
Les moyens d'imagerie utilisables en routine ont globalement une faible capacité à bien montrer (échographie, scanner, IRM) ou à localiser précisément (scintigraphie) les lésions d'origine prostatique, en raison notamment du caractère faiblement vascularisé de ce cancer.
Il n'existe pas de traitement préventif avec une efficacité démontrée. Le finastéride a été testé et semble diminuer l'incidence de ce cancer mais ces derniers semblent être plus graves, ce qui en annule l'avantage.
Les difficultés du dépistage du cancer de la prostate sont multiples, et l'enjeu non résolu est de différencier les formes potentiellement évolutives et dangereuses des formes quiescentes atteignant probablement un homme sur deux en fin de vie.
Le dépistage dans sa forme actuelle ne repose que sur deux examens intrinsèquement très insuffisants (dans l'optique de ce dépistage) : le dosage du taux de PSA et le toucher rectal (ce dernier pouvant retrouver un nodule ou une induration localisée). Ces examens ont une spécificité et une sensibilité faible. Plus récemment, une analyse du gène PCA3, suivi de biopsies a été proposée.
Les campagnes de dépistage ainsi réalisées permettent certes de détecter un grand nombre de « porteurs » de cellules cancéreuses, mais le risque de « surtraitement » et de morbidité afférente reste difficile à évaluer. En outre, il existe des données contradictoires quant à une possible diminution de la mortalité ou une amélioration de la qualité de vie chez les personnes ainsi détectées traitées chirurgicalement ou prises en charge spécifiquement.