Le Camp de Canjuers et son polygone de tir sont des terrains militaires de l'Armée de terre française situés dans le Var, France.
Créé en 1970, avec ses 35 000 ha de terrain, dont 14 hectares de camp bâti, le camp de Canjuers est le plus grand champ de tir d'Europe occidentale. Déjà partiellement utilisé entre les deux guerres, il sert actuellement à l'instruction aux unités françaises et étrangères avec 2 500 personnes permanentes et 10 000 hôtes par an. On y tire 75 000 obus, 1 000 missiles et 1 600 000 projectiles de tous calibres en 330 journées de tir par an. En plus des bâtiments spécialisés, cinq aires de bivouac et des fermes aménagées confèrent une capacité de logement de 5 600 places pour 100 000 hôtes de passage par an. Il est particulièrement dédié à l'entraînement au tir (missiles, artillerie, hélicoptères, chars, etc.) Il est d'ailleurs le seul champ de tir en France permettant les tirs d'exercice de lance-roquettes multiples (LRM).
Le mât aux couleurs est une sculpture monumentale de 20 mètres de hauteur réalisée par le sculpteur Marino Di Teana. En acier Corten, pesant 20 tonnes, il fut édifié à la suite d'un concours 1 %, en collaboration avec l'architecte Louis Schneider.
Insigne du camp militaire de Canjuers (Var)
Préambule en forme d'avertissement
Priorité aux engins lourds
Le camp de Canjuers et son polygone de tir sont des terrains militaires dont l'entrée est contrôlée et strictement interdite ;
Le danger est réel malgré la précision des tirs (chars, missiles sol-sol ou air-sol, fantassins) et aussi du fait de la persistance d'engins non explosés ;
Les restes d'engins explosés, non encore décontaminés ou non éliminés présentent un risque de toxicitévariable selon leur nature ;
Le risque incendie y est majeur dès le début de l'été, aggravé en périodes de sécheresse, persistant toute l'année ;
Le survol aérien est interdit, sauf les jours d'inactivité et du Grand Prix automobile de Monaco : (la portée verticale maximum des tirs des chars est de 16 km) ;
Le Droit militaire s'y applique en plus du Droit civil, et sans minoration de ce dernier (circulation, faune, flore, forêts...) ;
Le camp est ouvert localement pour les pèlerinages aux habitants des villages dont le terrain a été concédé par l'État, et pour la commémoration annuelle de la Résistance au Clos d'Espargon à laquelle les enfants des écoles participent ;
Cependant, la circulation automobile est autorisée sur les deux voies nord-sud qui le traversent (avec interdiction de quitter la route). Il est de l'intérêt de tous d'y respecter la priorité, la courtoisie et la compréhension, particulièrement au niveau des croisements avec les routes ou pistes de travail (gros engins).
la D955 : de Montferrat à Comps passant devant le camp bâti ;
la D25 : de Bargemon à Bargème passant à proximité de Brovès.
Historique du camp
La résistance
Une centaine de maquisards ont évolué dans le secteur du Malay, y formant le camp Lafayette (SAP), et furent surtout actifs lors du débarquement de Provence, lors des parachutages nocturnes qui portaient les noms de code suivants :
César : (sud-est de Brovès) 1 succès, 5 échecs. « L'omelette brunit sur le feu » et « La carpe pond des œufs »
Cicéron : (sud-est de Comps) 2 succès, 8 échecs. « Aucune femme n'est curieuse » et « Les plombs ont sauté »
Prisonnier (Mons-Brovès) 3 succès, 2 échecs. « Le salut est bien militaire » et « Les gravures sont archivées »
1 032 propriétaires de terrain reconnus, 104 non identifiés,
300 habitants résidents, dont 70 à Brovès
270 habitations recensées,
19 700 moutons
7 444 chèvres,
51 bovins,
Les expropriations
Superficie de l'emprise militaire : 34 652 ha répartis sur :
Aiguines : 7 567 ha / 11 559,
Ampus : 3 790 ha / 8 279,
Bargème : 250 ha / 2 795,
Bargemon : 1 355 ha / 3 514,
Bauduen : 1 325 ha / 5 190,
Brovès : 3 405 ha / 3 405
Châteaudouble : 1 843 ha / 4 091,
Comps-sur-Artuby : 3 985 ha / 6 340
La Roque-Esclapon : 1 163 ha / 2 968
Montferrat : 2 001 ha / 3 401,
Mons : 1 672 ha / 7 663,
Seillans : 1 885 ha / 5 385,
Trigance : 1 780 ha / 6 060,
Vérignon : 2 606 ha / 3 690,
Composition :
landes et parcours : 19 138 ha, soit 55 %,
bois : 13 668 ha, soit 39 %
terres cultivables : 1 654 ha soit 6 %
Acquisition :
à l'amiable : 29 954 ha
par décision judiciaire : 2 953 ha
déjà propriété de l’État : 1 742 ha
Total des acquisitions : 65 000 000 FRF
département : forêts et voiries : 6 650 000 FRF
tranfert de Brovès : 2 500 000 FRF
expropriations judiciaires : 5 570 000 FRF
Indemnités moyennes : 1 738 FRF/ha : ce prix moyen de rachat a été plutôt bien accepté, seules douze des 108 exploitations se sont réinstallées. Ce sont les chasseurs qui ont résisté le plus longtemps et le plus bruyamment.
Création
1950 : délimitation d'un champ de tir (Canjuers-Est)
1963 : 28 avril : Pompidou déclare à Toulon : « tout est signé pour Canjuers »
1964 : 14 Septembre déclaration d'utilité publique
1969 : début des travaux, création de la 40e compagnie de camp
1970 : début des travaux du camp bâti
1971 : création du 61e bataillon mixte de génie Légion (61e BMGL)
1972 : création du 40e groupement de camp
1973 : arrivée du CPCIT
1974 : fin des expropriations
1976 : installation de l' École d'application de l'artillerie à Draguignan et du 60e RA à Canjuers
1984 : création du 3e CT/ 31e régiment du génie
1998 : création de la garnison de Canjuers
Construction
Camp de Canjuers : Site de Lagne
Stèle du 3e Génie au sommet du Malaye
Devant l'ampleur de la tâche, les moyens de la Légion (la compagnie de Pionniers de la Légion Étrangère du 1er régiment étranger) et du Génie (150e bataillon de travaux lourds du 5e régiment du génie de Versailles, et 306e compagnie du 7e Génie d'Avignon), sont regroupés en un seul corps, le 61e BMGL (bataillon mixte de génie légion), créé le 1er janvier 1971.