Calmar - Définition

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Introduction

Calmar
 Sepioteuthis lessoniana
Classification
Règne Animalia
Embranchement Mollusca
Classe Cephalopoda
Sous-classe Coleoidea
Super-ordre Decabrachia
Ordre
Teuthida
Naef, 1916
Sous-ordres de rang inférieur
  • Myopsina
  • Oegopsina

Les calmars ou teuthides (Teuthida) constituent un ordre, apparu au début du Jurassique, de céphalopodes décapodes marins apparentés aux seiches et regroupant près de 300 espèces. La plupart des espèces n'ont pas de nom vernaculaire spécifique et sont donc désignées en français sous le nom générique de « calmar » . Il en est de même pour le terme encornet, autre nom vernaculaire plus particulièrement utilisé lorsque ces animaux sont considérés en tant que comestibles ou appâts de pêche, mais qui désigne aussi d'autres céphalopodes, comme les seiches et parfois même les poulpes et autres octopodes.

Ce sont des espèces pélagiques vivant parfois de façon isolée mais le plus souvent en banc. Comme tous les autres céphalopodes, les calmars ont une tête distincte, une symétrie bilatérale, un manteau, une couronne péribuccale de bras musclés et protractiles munis de ventouses et/ou de crochets. Leur taille varie de quelques centimètres à une dizaine de mètres.

Les calmars constituent un important maillon de la chaîne alimentaire océanique et certaines espèces sont comestibles pour l'homme ; ils ont donc une importance commerciale considérable à travers le monde. Le calmar commun est l'espèce la plus consommée par l'homme. Souvent, les appellations gastronomiques locales ne distinguent pas les seiches des calmars.

Morphologie

Le corps

Vue ventrale d'un toutenon japonais
1-Siphon
2-Tentacule
3-Bec
4-Nageoires
5-Bras
6-Tête
7-Manteau

Une grande partie de l'organisme est contenue dans le manteau, doté de deux nageoires latérales chez les petits calmars tels que ceux du genre Loligo ou bien d'une seule grande nageoire sommitale comme chez les calmars géants, voire une paire d'ailettes latérales comme chez Grimalditeuthis bonplandi ou une deuxième nageoire, foliacée, au bout du pédoncule caudal comme pour le juvénile de Chiroteuthis veranyi. Les espèce du genre Planctoteuthis et le calmar de Joubin présentent un pédoncule caudal plus long que leur manteau avec une nageoire en spirale tout autour. Cette particularité leur permet de monter et descendre comme un hélicoptère.

Ce manteau en forme de fuseau contient une vaste cavité, la cavité palléale, où se trouve la masse viscérale qui comprend les principaux organes internes ; cette cavité est recouverte par un mince épiderme membraneux. C'est à l'intérieur de cette cavité que les branchies effectuent leurs échanges gazeux, mais aussi que les organes reproducteurs, urinaires, et digestifs déversent leurs productions (gamètes, urine, excréments).

Tête et tentacules

Crochets d'un tentacule de Abraliopsis morisi.

La tête des calmars, bien individualisée, concentre une grande partie des organes des sens et la quasi-totalité des organes impliqués dans la capture des proies. Comme tous les coléoïdes, les calmars ont un cerveau en forme de beignet particulièrement développé pour des invertébrés. Et plus particulièrement, les grandes espèces de teuthides disposent d'axones géants, qui peuvent mesurer jusqu'à 1 mm de diamètre. Ces fibres nerveuses innervent le manteau et contrôlent une partie du système de propulsion à réaction.

Tentacules

Les ventouses d'un Mastigoteuthis.
Détail de la tête d'un calmar.

Les calmars, de même que les seiches, font partie du sous-ordre Decabrachia, c'est-à-dire des céphalopodes à 10 bras : ils ont huit bras fonctionnant par paire et deux longs tentacules, aussi appelés « fouets » et aux extrémités plus larges appelées « massues », à l'exception notable des calmars à longs bras, qui ont dix tentacules longs et maigres de même longueur. Les bras sont garnis de ventouses dont l'animal se sert pour maîtriser ses proies. Les bras sont réunis à leur base par une membrane, mais elle reste discrète chez le calmar contrairement à d'autres céphalopodes comme les pieuvres (le calmar à ombrelle fait exception). Ces ventouses sont généralement surmontées d'un anneau corné qui améliore encore leur adhérence. Dans certains genres, l'anneau est renforcé par des petites dents et des crochets tranchants lui permettant d'avoir une meilleure prise sur sa proie. Les ventouses sont indépendantes les unes des autres ; les bras et les tentacules ont une grosse fibre nerveuse centrale (très épaisse pour permettre à chaque ventouse d'être contrôlée de manière indépendante) entourée de muscles circulaires et radiaux.

Les deux grands tentacules servent à la capture des proies. Leur extrémité, aplatie, est garnie de ventouses. Leur volume reste constant : en contractant les muscles circulaires le rayon diminue, permettant l'augmentation rapide de la longueur. Généralement, un allongement de 70% est obtenu en diminuant légèrement la largeur de 23%. Chez les plus grandes espèces, ils sont bordés, à l'extrémité, de deux rangées de crochets pivotants très acérés. Plus la proie se débat, plus les crochets s’enfoncent dans sa chair. Une membrane de protection autour des crochets, sur les tentacules et les bras, empêche le calmar de s’auto-mutiler.

Les yeux

Coupe d'un œil de Bathyteuthis.

Les céphalopodes possèdent une vision binoculaire avec des yeux, la plupart du temps assez grands, de chaque côté de la tête. Ils possèdent des yeux assez proches de ceux des vertébrés mais le processus évolutif qui les a fait apparaitre est différent de celui qui a été mis en œuvre chez les vertébrés. La structure interne est différente, la rétine et le nerf optique sont externes, par conséquent les céphalopodes n'ont pas de points aveugles.

Les yeux contiennent chacun un cristallin dur. L'accommodation est réalisée par le déplacement du cristallin, qui se déplace tout comme la lentille d'une caméra ou d'un télescope, plutôt que de se contracter comme celui de l'œil humain. Leurs yeux sont « renversés », c'est-à-dire que les cellules de la rétine sont tournées vers la source lumineuse.

Le bec

Croquis du bec corné d'un calmar colossal.

Le bec corné, à l'extrémité de l'orifice buccale, est le seul tissu dur du corps de ces céphalopodes, il est difficile à rayer et à couper. Formé de deux mandibules, ce bec ressemble à ceux des Psittaciformes mais la partie inférieure chevauche la partie supérieure. Extrêmement dur à son extrémité tranchante, il a aussi la curiosité d'être élastique, la composition chimique du bec n'est pas la même de la partie fixée sur les tissus musculaires au coté tranchant. La rigidité de cette organe est fonction de rapports différents en chitine, en eau, en une molécule nommée DOPA et en protéines enrichies en histidine, un acide aminé. Le bord tranchant contient également du carbonate de calcium.

Les cétacés qui consomment des calmars ont souvent des becs dans l'estomac, où ils se digèrent mal. C'est d'ailleurs l'examen de ces becs qui porta à croire en l'existence de calmars gigantesques. Les becs ont également une grande valeur paléontologique ; en effet comme les tissus mous se conservent très mal, les fossiles découverts sont essentiellement des becs. On dénombre plus de 10 000 formes de fossiles céphalopodes, dont vraisemblablement un bon nombre de Teuthides.

La forme et la taille des becs de calmars sont spécifiques à chaque espèce. Ils peuvent mesurer de quelques millimètres à une dizaine de centimètres. C'est le calmar colossal qui possède le plus volumineux et le plus robuste de tous les becs de calmars, pouvant atteindre une longueur rostrale inférieure (LRL) de 49 mm.

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